Face à l’insécurité qui sévit dans la capitale malienne, nous nous sommes entretenus avec l’Inspecteur principal, Papa Mamby Kéïta plus connu sous le sobriquet de « L’Epervier du Mandé » qui nous livre ici ses impressions par rapport à ce fléau. L’occasion était bonne pour l’Epervier du Mandé pour démentir les rumeurs qui circulent depuis un moment concernant son arrestation. « Je suis là et tout va très bien. La discrétion est très souvent payante. Nous travaillons correctement » a-t-il déclaré.
Bamako Hebdo : Inspecteur Papa Mambi Kéïta, la capitale malienne vit en ce moment une vague d’insécurités au point que le ministre en charge de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile, le Général Sadio Gassama a fait un rappel à l’ordre. Tous les Commissariats de Police et Brigades de Gendarmerie sont donc mobilisés pour ce faire Comment votre Brigade réagi-t-elle par rapport à cette situation ?
Papa Mambi Kéïta : Je vous remercie. C’est tout d’abord le lieu pour moi de saluer l’ensemble de la presse malienne pour tous les efforts qu’elle consent à nos côtés. Je ne peux non plus passer sous silence les moyens mis à notre disposition par les pouvoirs publics, le ministère de la sécurité, la direction nationale de la police ainsi que toutes ces personnes de bonne volonté afin de juguler ce fléau. Souffrez que je remercie également tous nos collaborateurs en général et le personnel de la Brigade d’Investigation Judiciaire en particulier.
Pour en venir à votre question, je dirai qu’à l’instar de tous les autres commissariats de police et Brigade de Gendarmerie, la BIJ s’investit également au mieux pour assurer la quiétude des populations. La BIJ a cependant la particularité d être territorialement compétente pour exercer au delà des limites de la capitale. Suite à l’appel du ministre fortement relayé par la Direction, nous avions entrepris, bien entendu, sous l’autorité du Commandant BIJ, depuis quelques semaines maintenant, de vastes opérations de ratissage à l’intérieur et dans les périphéries de la capitale. Il s’agit de patrouilles d’envergure à la suite desquelles nous avons obtenu des résultats probants. Evidemment, ce qui reste à faire, est toujours plus important que ce qui a été fait.
Pouvez-vous nous dresser un bilan de vos activités au cours de ces quelques semaines ?
J’aimerai bien, mais vous comprendrez que cet exercice revient à d’autres plus compétents que moi. Le moment venu, ils vous le feront certainement savoir. Sachez cependant que tout va bien. Il ne se passe pas un seul jour sans qu’on n’appréhende des délinquants notoires au cours de nos patrouilles et dans le cadre spécifique de nos missions au niveau de la BIJ.
En votre qualité d’Inspecteur Principal de Police avec ce que cela comporte en termes d’expérience, comment expliquez-vous cette brusque montée de la criminalité dans le district de Bamako ?
Sans vouloir polémiquer le moindre du monde, je dois vous dire que notre mission consiste spécifiquement à appréhender les délinquants et à assurer la sécurité des citoyens. C’est à cela que nous nous attachons en ce moment avec, Dieu merci, des réussites très réconfortantes.
Je sais par expérience cependant que le phénomène de l’insécurité a très souvent de nombreux facteurs endogènes et exogènes qu’il est souvent difficile de maîtriser. Je pense que d’autres personnes sont mieux qualifiées pour répondre à votre préoccupation.
Le public bamakois a, ces derniers temps, perdu les traces de « l’Epervier du Mandé ». Que s’est-il passé ? Un empêchement ? Des contraintes ?
Rien de tout cela ! J’ai le plaisir de vous dire que tout va très bien! Je ne me suis jamais senti aussi bien, Dieu merci ! J’ai personnellement entendu des rumeurs inquiétantes à mon sujet. Je ne pouvais qu’en rire ! Ces rumeurs, évidemment non fondées, s’expliqueraient peut-être par une légère baisse de la couverture médiatique de nos activités.
Je ne vous apprends rien, vous le savez certainement mieux que nous : la discrétion est très souvent payante. Je suis persuadé que même vous, vous ne publiez pas toutes les informations en votre possession pour des raisons d’éthique. C’est valable pour tout le monde, y compris la police et « l’Epervier du Mandé » ! D’autres, avant moi, ont supporté des comportements encore beaucoup plus malveillants. A la police, nous savons faire la part des choses… Le silence ne saurait être synonyme d’absence. Tout va bien, Dieu merci ! Je suis particulièrement fier de bénéficier du soutien et de la confiance de la hiérarchie et de mes collaborateurs. Je continuerai à tout entreprendre afin d’apporter, ma modeste contribution à la sécurité et au bien être de nos populations. Ce ne sont pas les ragots qui me divertiront. Ma plus grande crainte, c’est de décevoir un jour.
Un appel à lancer ?
Bien entendu ! Je me joins à la hiérarchie pour inviter les populations à plus de collaboration avec les forces de l’ordre. C’est pour elles que nous existons. Sans leur coopération, aucune réussite ne serait possible. Nous n’avions pas la prétention de dire que nous possédons une baguette magique susceptible de régler toute question, mais je reste convaincu qu’une synergie d’actions peut aider à gérer au mieux toutes les questions sécuritaires.
Alou B HAIDARA