Elle va être élargie au maïs, au coton, au blé pour assurer l’accès d’un grand nombre de producteurs aux intrants clés
Le ministère de l’Agriculture a organisé, la semaine dernière, une importante éunion de planification des activités
programmées en prévision de la campagne agricole 2010-2011. A cette rencontre participaient les directeurs régionaux de l’Agriculture, les représentants des Offices et de la CMDT, des structures centrales impliquées (Météo, l’Opv, le Génie rural, l’Apcam, l’Ier). L’ordre du jour portait sur la subvention de l’engrais.
Les participants ont reconnu que notre agriculture est caractérisée par une faible productivité due à sa forte dépendance aux facteurs climatiques. Il s’agit de la pluviométrie, de l’hydrologie, la pauvreté et la fragilité des sols. Sans oublier le faible ratio d’encadrement et la pertinence de certaines maladies animales et végétales. Le faible niveau des investissements liés à la pauvreté généralisée, constitue une contrainte majeure pour le développement du secteur agricole. Tous ces handicaps grèvent sérieusement notre capacité à produire suffisamment de céréales pour nourrir douze millions de Maliens.
C’est justement pour lever ces obstacles sur la capacité de production du monde rural que les pouvoirs publics, depuis deux ans, ont pris la courageuse et nécessaire décision de subventionner les intrants agricoles. L’objectif est de faire en sorte que nos compatriotes aient accès aux céréales à un prix raisonnable et que les producteurs, eux aussi, puissent en tirer des revenus consistants.
Le processus d‘approvisionnement des producteurs en engrais au cours des deux campagnes écoulées (2008/2009 et 2009/2010) a mis en évidence des dysfonctionnements graves. Elles existent dans les procédures de commandes auprès des fournisseurs. Elles handicapent la mise en place des financements par les institutions bancaires et de micro-crédits. La Direction nationale de l’Agriculture, dans sa mission de coordination des actions d’approvisionnement en intrants, tente de proposer un nouveau schéma d’approvisionnement en engrais des différentes zones agricoles du pays.
En effet, l’Agriculture est au cœur du développement de notre pays. La croissance du secteur est liée en grande partie au soutien aux producteurs, à leur équipement, puis au renforcement des capacités des acteurs. La volonté politique des autorités maliennes est de faire du Mali une puissance agricole et de le porter au rang des pays émergeants. Cette ambition a conduit le gouvernement à se fixer un objectif de production de 10 millions de tonnes de céréales à l’horizon 2012.
L’engrais subventionné a été cédé à crédit au prix de 12.500 Fcfa le sac de 50 Kg contre 15.000 Fcfa à 25 000 Fcfa dans les magasins des spéculateurs sur le marché. Les producteurs ont également bénéficié de la subvention des intrants semenciers et d’équipements fournis à crédit aux organisations paysannes. Au nombre des difficultés, il faut noter l’insuffisance de semences Nérica 4 et l’engrais DAP. Dans la zone de l’Office du Niger, beaucoup de paysans disaient que le manque de DAP est à l’origine de la contre performance de leurs parcelles.
La non éligibilité de certaines organisations paysannes aux crédits bancaires et le coût élevé de l’intérêt réclamé par certaines structures financières ont freiné l’élan des paysans. Le transport de l’engrais dans certaines zones enclavées a retardé sa livraison. A cela, il faut ajouter l’absence de subvention des engrais sur les systèmes de subvention contrôlée, les bas fonds et les autres céréales.
faciliter l’accès aux intrants. Les responsables de la Direction nationale de l’Agriculture, estiment que la subvention a le mérite de créer l’engouement chez les producteurs. Elle a facilité leur accès aux intrants tout en livrant des perspectives de croissance accrue et la diversification de filières porteuses.
Pour résoudre ces difficultés, les techniciens du Département de l’Agriculture, au cours de la réunion de préparation de la campagne agricole 2010-2011 ont présenté les innovations de la subvention des engrais pour mieux réussir le pari de la sur production. En attendant le schéma final, l’on sait déjà que la subvention a été élargie au maïs, au coton, au blé. Elle est déjà appliquée au riz cultivé en maîtrise totale et en subversion contrôlée. Les autorités veulent assurer l’accès d’un grand nombre de producteurs aux intrants clés.
Une autre innovation mérite attention. Désormais le paiement au comptant est retenu comme mode d’accès à l’engrais subventionné. Le prix du sac de 50 Kg d’engrais reste toujours fixé à 12 500 Fcfa, soit 250 000 Fcfa la tonne. Sur le marché, la même quantité est vendue à 500000 Fcfa. Toutefois, l’accès à la subvention est liée à la présentation de la caution technique délivrée par l’encadrement. Il s’agit d’un bulletin rempli par la Direction nationale de l’Agriculture. Il reconnaît au titulaire la qualité de producteur dans une zone donnée. Ce document sera bientôt modifié pour être plus pratique. Il atteste que le bénéficiaire est effectivement producteur de maïs, riz, blé ou de coton. Suivant la taille de l’exploitation, la caution détermine le besoin en engrais auquel le producteur a droit. Cependant l’encadrement doit s’assurer de l’utilisation effective de l’engrais dans la parcelle concernée.
Le retard pris par l’État dans le cadre du remboursement des subventions dues lors de l’initiative riz et l’absence de ligne de garantie de l’État, ont fait hésiter beaucoup de fournisseurs d’engrais. Ils doutaient de la solvabilité des producteurs. Cette situation a conduit les responsables de la Direction nationale de l’Agriculture et des Directions régionales de l’Agriculture à s’impliquer auprès des fournisseurs. Ils tentent de les dissuader à ouvrir d’autres points de dépôt et de vente à l’intérieur du pays.
Les décisions tirées des analyses en amont amélioreront la gestion de l’engrais subventionné au cours de la campagne qui se prépare.
A. M. CISSE