774 ans plus tard, cette localité de Kangaba abritera sa troisième rencontre après celle du 13è siècle avec Soundjata, et une autre au 18è siècle avec Samory Touré mercredi 1er septembre Notre pays entre aujourd’hui dans le mois du cinquantenaire. La célébration de nos cinquante ans se fera en trois actes, comme l’a souhaité le président de la République Amadou Toumani Touré. Aujourd’hui, c’est le lancement du mois du cinquantenaire à Logo Sabouciré en Première région. Le 22 septembre marque le clou des cérémonies avec un défilé monumental à Bamako.
Le 30 septembre verra la clôture du mois par une manifestation à Kouroukanfouga, dans le cercle de Kangaba. Si l’organisation du défilé militaire et civil à Bamako apparaît comme une évidence pour tout le monde, le choix de Logo Sabouciré pour le lancement des festivités du cinquantenaire et de Kouroukanfouga pour la clôture mérite une petite explication. Le 22 septembre 1878 marque le point de départ de la résistance à la conquête coloniale dans ce qui sera le Soudan français et puis la République du Mali à partir du 22 septembre 1960. Le prince du Khasso ayant refusé d’accueillir les conquérants français en amis, les premiers coups de canon ont tonné ici, annonçant la conquête du pays. C’est en hommage à cet héroïsme que les dirigeants qui ont conduit le pays à l’indépendance ont choisi la date symbolique du 22 septembre 1960 comme point de départ du Mali nouveau. C’est aussi à la mémoire des victimes de cette résistance que le président Amadou Toumani Touré a décidé de lancer les festivités du cinquantenaire à partir de Logo Sabouciré. Le site de Kouroukanfouga relève, lui, d’une toute autre histoire, beaucoup plus ancienne. Ce site reste à jamais associé à l’histoire du Mandé. Kouroukanfouga, c’est la « charte » du Mandé, le point de départ de l’expansion de l’Empire mandingue. En 1235, le roi du Sosso, Soumangourou Kanté, qui dominait la région est défait à la bataille de Kirina par une coalition conduite par Soundjata Keïta, prince du Mandé. L’année suivante, les chefs de guerre se réunissent à Kouroukanfouga et adoptent ce qui sera considéré comme « la Charte du Mandé ». Une charte en 44 articles appelée à régir la commune volonté de vivre ensemble. 774 ans plus tard, Kouroukanfouga abritera sa troisième rencontre après celle du 13è siècle avec Soundjata et une autre au 18è siècle avec Samory Touré. Il s’agit de la cérémonie de clôture du cinquantenaire. A la demande du président Amadou Toumani Touré, Kouroukanfouga va revivre. Une manifestation grandiose rappellera ce que fut ce site, il y a 7 siècles. On annonce l’érection d’une stèle commémorative et l’édification d’un musée. Depuis l’annonce de cet événement, la mobilisation a commencé. Le député élu à Kangaba a tout de suite pris l’initiative d’associer les élus des cercles de Kati, Kita, Kéniéba, Bafoulabé et Nara aux préparatifs de la cérémonie. Une commission locale d’organisation a été installée. Celle-ci a organisé dimanche une rencontre au Centre islamique de Hamdallaye pour faire le point des préparatifs. Le préfet de Kangaba, Seydou Traoré, les députés de Kangaba, de Kita, de Bafoulabé, les membres de la commission locale d’organisation et d’autres personnalités ont pris part à la rencontre. Le président de séance, l’ancien ministre Seydou Idrissa Traoré, a, dans son mot d’introduction, appelé à suivre la voie des aînés. Au delà de cette rencontre, il appelle à la cohésion des Manding. Le député Lassina Berthé a insisté sur le fait que la rencontre du 30 septembre va au delà du cercle de Kangaba et concerne tout le Mandé. Il a demandé aux responsables à tous les niveaux, de sensibiliser pour la mobilisation car il importe de se mettre à la tâche dès maintenant pour offrir au pays un accueil mémorable. Le préfet de Kangaba a souhaité que les ressortissants du cercle restent en contact avec les populations pour que la mobilisation soit un succès. Le président du conseil de cercle de Kangaba, Bou Keïta, et les autres intervenants ont abondé dans le même sens et préconisé de travailler à réussir la mobilisation.