On peut parler d’un véritable miracle. Un avion américain s’est écrasé dans notre pays sans causer de pertes en vie humaine. Le crash est survenu près de Tarakigné, un village situé à une trentaine de kilomètres de Kolokani et à plus de 100 kilomètres de Bamako.
L’appareil transportant des ressortissants américains s’est écrasé dans la forêt, à environ un millier de mètres du village. Notre équipe de reportage est arrivée sur le lieu de l’accident jeudi aux environs de minuit, sur les talons des agents de la Protection civile dépêchés sur place.
Mais l’équipe de sauvetage de l’ambassade des États-Unis à Bamako était déjà là. Quelques véhicules et une ambulance appartenant à l’ambassade étaient stationnés à une centaine de mètres du lieu du crash. Les agents de la Protection civile arrivés avec tout leur équipement (camions, ambulances et personnel médical) se sont tout de suite mis à la disposition des victimes de l’accident.
Une certaine fébrilité était palpable au sein de l’équipe de secours de ce que l’on suppose être l’US Africa Command (Centre de commandement militaire des Etats-Unis pour l’Afrique). Elle n’a voulu répondre à aucune de nos questions.
Les militaires de notre armée qui étaient déployés aux côtés des Américains ne disposaient d’aucune information ou étaient tenus au silence. Pas un mot donc sur les circonstances de l’accident, sur la provenance de l’avion, encore l’heure à laquelle le crash est survenu ou le profil des occupants de l’appareil.
« On nous a dit de venir assister les accidentés. C’est ce que nous sommes en train de faire. C’est tout », dira laconiquement le chef des opérations sur place, le commandant Aly Bagayoko, de l’armée de l’air. «Ils ont dit que les passagers sont constitués de civils et de militaires et qu’ils étaient au Mali pour former des militaires », a confié un autre militaire un peu plus loquace.
Sur le lieu de l’accident, l’on pouvait apercevoir l’appareil endommagé. L’aile droite complètement encastrée témoigne de la violence du choc. Curieusement, aucune trace de carburant n’était visible. Le fait que le kérosène ne se soit pas répandu a sans doute évité que l’appareil prenne feu. Ainsi, ses occupants ont pu être sauvés, malgré l’éloignement et l’accès difficile de la zone, qui ont retardé l’arrivée des secours.
Selon les témoignages des habitants du village de Tarakigné, l’accident est survenu jeudi vers 15 heures. « Nous avons aperçu un avion qui volait à basse altitude au dessus de nos têtes, témoigne un habitant. Puis nous n’avons plus rien vu. Ce n’est que quelques heures après que nous avons vu arriver des véhicules avec des Toubabs à bord ». « Ils étaient guidés par le pasteur de l’église de Kolokani, dont ils avaient sollicité l’aide », assure un autre.
Vers une heure du matin, l’équipe américaine de sauvetage épaulée par celle de la Protection civile de Bamako et Kati, avait fini d’embarquer le dernier blessé extrait de l’avion. Le convoi mit alors le cap sur Bamako. Les blessés ont été admis à la clinique Pasteur, situé à l’ACI 2000.
C. A. DIA
COMMUNIQUE
LES PRECISIONS DE L’U.S. AFRICA COMMAND
Le lendemain de l’incident, un communiqué de presse de l’U.S. Africa Command (Centre de commandement militaire des Etats-Unis pour l’Afrique) basé à Stuttgart en Allemagne confirmait qu’un avion américain a fait « un atterrissage difficile » au Mali, mais qu’aucun mort n’a été enregistré. Selon le communiqué, l’avion a fait un atterrissage difficile jeudi à quelque 100 km de Bamako. Le texte précise que l’appareil transportait six passagers et trois membres d’équipage. Des blessures légères ont été signalées.
« L’armée malienne a immédiatement dépêché des appareils de l’armée de l’air pour aider à localiser l’avion en difficulté et coordonner les mouvements au sol des équipes de sauvetage et des ambulances avec du personnel médical », précisait le communiqué.