Dans le cadre du Programme d’alimentation en eau potable et d’éclairage public de certaines localités maliennes, le président de la république a procédé, le samedi dernier, à l’inauguration officielle du système d’adduction d’eau potable des villes de Ouéléssebougou et de Yanfolila, laquelle a bénéficié en plus d’un système d’éclairage public. Ces réalisations, conduites par le ministère de l’Energie et de l’eau, sont financées par l’Agence française de développement (AFD).
Comme d’habitude, les populations du Djitoumou et du Wassoulou ont accueilli dans la joie et l’allégresse la délégation présidentielle qui comprenait entre autres : le président de la république, Amadou Toumani TOURE ; le ministre de l’Energie et de l’eau, Mamadou DIARRA ; l’ambassadeur de la France au Mali, Michel Reveyrand De MENTHON. On y notait également la présence du président du conseil d’administration de EDM SA, Ousmane Issoufi MAIGA ; le directeur général de la société Energie du Mali (EDM SA), Sékou Alpha DJITTEYE ; ainsi que de nombreuses personnalités politiques, administratives, membres de la société civile et partenaires techniques et financiers.
Le Djitoumou gorgé d’eau potable
Dans son mot de bienvenue, le maire de la Commune rurale de Ouéléssebougou, Gnèkoro SAMAKE, un expatrié Malien, a exprimé toute sa joie et celle de sa population de voir la fin de leurs calvaire lié à la pénurie d’eau potable. Selon le maire, pour avoir un seau d’eau, il fallait se lever depuis le premier chant de coq. Avec ses réalisations, désormais, tout va changer dans sa commune. M.SAMAKE s’est appesanti longuement sur l’importance et les avantages de l’eau potable.
Cependant, le maire a soumis au président ATT quelques doléances relatives à l’éclairage public des quatre artères principales de la ville ; la clôture du stade municipal de Ouéléssebougou ; la diligence de la construction d’un centre de santé ; l’appui au lycée qui manque de locaux.
En conclusion, le maire a pris l’engagement que bon usage sera fait des nouvelles installations. Enfin, il a remercié le président ATT pour l’avoir érigé en Consul honoraire du Mali à Uta aux Etats-Unis d’Amérique.
Quant aux femmes, pour manifester leurs joies, elles sont sorties avec des seaux vides et des vieilles cordes pour dire merci à ATT et son ministre de l’Energie et de l’eau grâce à qui la pénurie d’eau, qui était un véritable cauchemar, est devenue un triste souvenir.
Ici, dans le Djitoumou, il a été réalisé 104 points d’eau pour une population estimée environs à 17 000 habitants, soit 400 habitants pour un point d’eau.
L’ambassadeur de France au Mali, pour sa part, a félicité le Mali pour avoir inscrit au rang des priorités du Projet de développement économique et social (PDES) la problématique d’eau potable. Toute chose qui traduit la volonté des autorités maliennes d’atteindre les Objectifs de millénaire pour le développement (OMD) en matière d’eau et d’assainissement.
Par la suite, il a réitéré l’engagement de la France à accompagner et à soutenir le Mali. Selon l’ambassadeur, dans le cadre de l’Aide publique au développement, la France a accordé 18 milliards FCFA (2003-2007) en faveur du secteur d’eau, pour une population d’environ 500 000 personnes. Aussi, a-t-il réaffirmé la volonté de la France de rester aux côtés du Mali pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des Maliens.
Plaçant l’évènement dans son contexte, le ministre de l’Energie et l’eau dira que ces travaux s’inscrivent dans le cadre des projets d’alimentation en eau potable et d’assainissement des centres ruraux et semi urbains, lancés le 11 décembre 2008 à Fana et le 22 décembre 2008 à M’Pessoba. Ces projets, d’un coût global de plus de 11 milliards FCFA, qui ont été financés par l’Agence française de développement (AFD), les populations bénéficiaires et l’Etat malien, ont porté sur la réalisation de 47 forages d’exploitation et de 24 systèmes d’adduction d’eau.
Pour un coût de 950 515 753 FCFA HT, le système d’adduction d’eau construit à Ouéléssebougou comprend un réservoir métallique de 250 mètres cubes ; 42 bornes fontaines publiques ; 154 branchements privés ; 2 branchements communautaires (CSCOM, école) ; un réseau de distribution de 31 995 ml ; et un réseau d’adduction de 19 200 ml.
Quant à ATT, il a, tout d’abord, tenu à féliciter Guédiouma SAMAKE, ancien maire de Ouéléssebougou et instigateur du projet. Aussi, a-t-il salué le patriotisme de l’actuel maire, un Malien de l’extérieur qui, selon lui, a abandonné tous ses privilèges pour venir servir sa localité. ATT a également révélé que Ouéléssebougou serait concerné par l’éclairage public. Par ailleurs, il s’est engagé à construire le lycée de Ouéléssebougou dans un bref délai. Mais le président a invité les populations à faire bon usage des installations et assurer leur entretien, car l’eau est une denrée tarissable.
Par ailleurs, ATT a dévoilé une fenêtre de son discours du nouvel an qui sera celui du cinquantenaire du Mali. En effet, pour ATT, la célébration du cinquantenaire ne signifie pas de regarder dans le rétroviseur, mais il s’agit plutôt d’assumer le passé et de se projeter dans le futur qui est le plus important.
Le Wassoulou plus rayonnant
Dans son mot de bienvenue, avec poésie et philosophie, le maire de Yanfolila, Issa SANGARE, a qualifié de légitime la joie du Wassoulou. Car, après avoir vaincu le cauchemar de l’enclavement, voilà que « l’homme qui honore sa parole donnée » gratifie la ville de Yanfolila d’un réseau d’adduction d’eau et d’éclairage public. Ces réalisations vont chasser ainsi les ténèbres, la torpeur, la mélancolie, d’une part ; et mettre fin aux calvaires des populations en matière d’eau potable, d’autre part. Reconnaissant les efforts du gouvernement malien en faveur du Wassoulou, le maire a toutefois soumis au président ATT un chapelet de doléances. Il s’agit entre autres du prolongement du bitumage de la route Yanfolila Kalana ; de l’inscription du cercle au programme des logements sociaux ; de l’achèvement de la maison des jeunes ; d’un stade municipal à Yanfolila ; de l’extension de l’éclairage public dans la ville et son prolongement pour servir le poste de péage et le centre de santé en chantier ; de l’aménagement des grandes potentialités des plaines du Wassoulou.
Pour le ministre de l’Energie et de l’eau, le réseau d’éclairage public, réalisé à coût de 178 954 808 FCFA HT, est constitué de 13 600 mètres de réseau longeant les principales artères et de 275 lampadaires installés au niveau des voies et des lieux publics. Les travaux ont été réalisés par la société de droit malien ZED SA, sous la supervision du bureau d’étude ICON SARL, sous l’œil vigilant de la Direction nationale de l’énergie et de la société Energie du Mali (EDM SA).
Le deuxième évènement était consacré au système d’adduction d’eau à Yanfolila qui comprend un réseau métallique de 60 mètres cubes ; 11 bornes fontaines publiques ; 48 branchements privés ; deux branchements communautaires (CSCOM, école) ; un réseau de distribution de 7 530 mètres linaires ; un réseau d’adduction de 1 350 mètres linaires. Les travaux exécutés ont coûté 200 millions FCFA entièrement financés par l’Agence française de développement.
Le ministre DIARRA a profité de l’occasion pour annoncer que le même programme d’alimentation en eau potable couvrira les localités de Ména, Sirakélé, Zébala, Kignan, Kadiolo, Kamalé Sirakoro, Koumantou, Niéna, Zanférébougou, Binko, Siékorolé, Kalana, Baramba, Sankélana, Dioumanténé, Zégoua, Doumanaba, Kaï, Nimbougou et N’Kourala.
Mais, de son côté, le président ATT a fait observer une minute de silence à la mémoire de Ramata DIAKITE, décédée, il y a quelques semaines. En réponse à certaines doléances du maire, ATT a révélé que Yanfolila, à l’instar de tous les cercles du Mali, sera concerné par le programme des 20 000 logements sociaux. Même s’il reconnaît que le Mali est pauvre, mais de quoi ? Le président ATT n’est pas du même avis que le maire de Yanfolila qui qualifie notre situation de misère. Car, selon ATT, après la misère, c’est la mort.
Par Sékou CAMARA
Envoyé Spécial