Après le Sénégal où il séjourne depuis hier lundi, Abdelatif Mâazouz, ministre marocain du Commerce extérieur, est attendu demain mercredi, à Bamako, pour une visite de travail de deux jours.
Pour les besoins de cette tournée dénommée « Caravane de l’export », révèle la presse du Royaume chérifien, le ministre Abdelatif Mâazouz est accompagné d’une forte délégation composée des représentants de Maroc Export et de l’Office national des aéroports (ONDA), mais aussi de près de 70 opérateurs économiques et hommes d’affaires marocains. Il s’agit, principalement, selon les confrères marocains, de chefs d’entreprises qui travaillent dans divers secteurs d’activité : l’électricité, la pharmacie, le domaine médical, les finances, l’agroalimentaire, les technologies de l’information et de la communication, les engrais, le BTP et les matériaux de construction.
Cette visite prospective, souligne-t-on au Royaume de sa Majesté Mohamed VI, fait suite au séminaire organisé le 2 décembre dernier, à Casablanca, sur l’approche des marchés africains qui demeurent, aux yeux des Marocains, un réservoir d’énergies et de potentialités humaines sans commune mesure. En effet, dans un contexte de crise financière internationale et de mondialisation accrue des échanges, il s’agit de tirer profit des avantages comparatifs pour tisser des liens commerciaux et économiques à travers des conventions et des joint-ventures avec les opérateurs économiques africains et maliens en particulier.
Le Mali est déjà avancé dans ces échanges multiformes avec le Maroc dont les plus récents portent sur les banques et les télécommunications. En effet, c’est grâce à la coopération avec le Maroc que la BDM-SA a été redressée avec succès dans les années 1995. Un deuxième établissement financier, la BIM-SA, a été racheté en 2008 par une banque marocaine à hauteur de 40 milliards FCFA. La dernière opération en date, en 2009, est la cession à Maroc Télécom de la SOTELMA à concurrence de 180 milliards FCFA dont la gestion est source de polémique au Mali.
Il faut dire que cette offense de charme du Maroc en direction des pays africains tranche avec le désir du défunt Roi, Hassan II, de se rapprocher davantage de l’Europe en signe de protestation contre la reconnaissance du Front Polisario par certains Etats africains. En effet, le Maroc s’était même porté candidat, sans succès, à l’Union européenne. Or, le père de Hassan II, Mohamed V, est un des grands architectes de la défunte OUA (Organisation de l’unité africaine) qui a été mise sur les fonts baptismaux, en 1963, à Addis-ababa.
En tous les cas, après le Sénégal et le Mali, le ministre marocain du Commerce extérieur, Abdelatif Mâazouz, et sa délégation se rendront en Côte d’Ivoire qui bouclera cette première grande tournée ouest africaine.
Par Seydina Oumar DIARRA-SOD