Le changement climatique a déjà des conséquences troublantes et les premières victimes sont et seront dans le futur les populations les plus vulnérables. Crises humanitaires, exodes, famines et atteintes aux droits de l’homme risquent de se multiplier dans un avenir plus proche. C’est pourquoi, le ministère de l’Environnement et de l’assainissement a animé, le vendredi dernier, sur le sujet, une conférence-débat dans l’amphithéâtre de la Faculté des sciences économique et gestion.
La conférence était animée par le ministre Tièmoko SANGARE qui avait à ses côtés le secrétaire général du RECTORAT, Dr. Massa Makan DIABATE, et le vice doyen de la Faculté des sciences économique et gestion.
C’était en prélude au Sommet international des Nations Unies sur le changement climatique (COP 15) que le Danemark s’apprête à abriter dans deux semaines, lequel sommet vise à approuver un accord qui prendra la suite du protocole de Kyoto.
Selon le ministre SANGARE, le Mali a signé la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) le 22 septembre 1992 et l’a ratifiée le 28 décembre 1994. Il a également signé et ratifié le protocole de Kyoto le 27 janvier 1999 et le 28 mars 2002.
Pour le conférencier, ce traité international de lutte contre les changements climatiques est entré en vigueur en 2005 et prévoit une réduction des quantités de gaz à effet de serre émises par les pays industrialisés d’au moins 40% d’ici à 2020 et 80 à 95% en 2050 par rapport au niveau de 1990.
Si un accord ambitieux est signé à Copenhague puis ratifié par tous les Etats, la planète sera dans les délais pour contenir l’augmentation des températures en deçà de 2°C et éviter l’emballement climatique, a expliqué le Pr. Tièmoko SANGARE. Sinon, il deviendra impossible de maîtriser les impacts irréversibles d’un grave bouleversement du climat, a-t-il regretté. Aussi, précise le ministre de l’Environnement, l’accord de Copenhague ne sera un succès que s’il donne au monde les moyens de contenir l’augmentation moyenne des températures sous la barre de 2°C. Au-delà, le dérèglement du climat aura des conséquences catastrophiques et irrémédiables
Un tel scénario ne sera possible que si, à Copenhague, les gouvernements concluent un accord fondé sur trois engagements majeurs dont celui des pays industrialisés qui doivent adopter des objectifs contraignants de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 (par rapport aux niveaux de 1990). Ces objectifs devront être réalisés en grande partie sur leurs territoires nationaux. D’autre part, a-t-il soutenu, les pays industrialisés doivent débloquer des milliards d’euros par an d’ici à 2020 pour aider les pays en développement à construire un modèle énergétique durable et sobre en carbone, à s’adapter aux impacts des changements climatiques, à mieux gérer les risques liés aux catastrophes naturelles, à répondre aux crises humanitaires qui seront de plus en plus récurrentes, à lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts, responsables de 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Par ailleurs, a-t-il soutenu, les pays en développement s’engagent à leur tour à limiter la croissance de leurs propres émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020.
Bref, les nations industrialisées disposent des plus importantes ressources financières et technologiques. Elles doivent donc réduire massivement leurs émissions, mais aussi aider les pays du Sud à réduire les leurs et à s’adapter aux impacts. Dans le cadre des négociations de Copenhague, les nations industrialisées doivent faire le premier pas, et s’engager à fournir une aide financière et technologique aux pays en développement.
Par Salimata DIOUARA (Stagiaire)