Si la politique, c’est l’art de gérer une cité, on ne peut gérer que quand on sait. C’est cette réalité que le Rassemblement pour le Mali (RPM) a décidé de faire sienne à travers l’organisation, le week-end dernier, à la Bibliothèque nationale, des journées des élus municipaux. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par l’Honorable El Hadj Ibrahim Boubacar KEITA, député à l’Assemblée nationale, et président du parti. C’était en présence de plusieurs membres du Bureau politique national. Par ces deux jours de formation, il s’agissait pour le parti du tisserand, qui a obtenu 951 conseillers, au sortir des dernières élections communales, d’outiller ces élus communaux dont bon nombre sont des nouveaux. Compte tenu des critères d’investiture des candidats, la plupart des conseillers élus n’ont pas de connaissances réelles sur la décentralisation, ses enjeux et les textes qui la régissent. De même, si la mission politique de représentation est généralement bien connue de ces derniers, les autres aspects de leur mandat, dont la gestion du terroir, sont peu cernés par les conseillers. Or l’accomplissement de la mission politique se manifeste à travers les questions de gestion courante dont la gestion domaniale et foncière, des espaces pastoraux et bien d’autres aspects liés au développement local en général.
Par ailleurs, si l’Etat, à travers la Direction nationale des collectivités territoriales, forme les élus ; il n’intègre pas suffisamment ces préoccupations qui doivent être celles des partis ou liste des partis qui ont investi les conseillers municipaux. Raison pour laquelle le Rassemblement pour le Mali a inscrit ce programme de formation dans son plan d’actions 2009. L’objectif poursuivi par le parti est de préparer ses élus municipaux à un meilleur accomplissement de leur mission à travers une connaissance approfondie du processus de décentralisation au Mali, les textes y afférents et en particulier le code des collectivités. Aussi, ces journées ont-elles donné l’occasion au Tisserand de renforcer la qualité de la participation de ses élus aux sessions des conseils municipaux et de cercle, de dynamiser les relations entre les élus et les structures de base et surtout de mettre ceux-ci à contribution pour renforcer les capacités de mobilisation électorale et financière du parti.
A l’ouverture des travaux, le président du parti n’a pas manqué de souligner l’importance des thématiques débattues. Selon l’honorable El Hadj Ibrahim Boubacar KEITA, depuis la Grèce antique, l’élu tient dans une démocratie digne de ce nom un rôle implacable. Il est le représentant légitime du peuple. Telle est également à l’origine, la nature d’un régime. Au Mali, il s’agit de mettre en place un système politique, de donner le choix au peuple à travers les élections libres et transparentes. Pourvu qu’elles reflètent la volonté populaire.
En tout cas, le souhait des premiers responsables du RPM est que les cadres du parti, en tout lieu et en tout temps, soient au cœur du fait politique. C’est pourquoi l’une des finalités de cette rencontre, à en croire IBK, est d’outiller les cadres et les élus avec méthode, rigueur, et persévérance afin qu’ils accomplissent avec honneur les tâches à eux assignées. Cela ne peut se faire, a-t-il indiqué, qu’à travers un échange sommet-base et base-sommet.
Par ailleurs, le président Ibrahim Boubacar KEITA a annoncé la création de l’Ecole du Parti qui sera un cadre d’échange et de réflexion ouvert à toutes les formations politiques, en vue de débattre les grands dossiers et les enjeux et défis qui se posent à la Nation. Par cette école, il ne s’agit point pour le RPM de détenir un savoir monopolistique, mais de faire en sorte, selon IBK, que l’ensemble de la classe politique soit au fait des choses. C’est d’ailleurs pourquoi il a exhorté les élus à beaucoup apprendre pour mieux savoir, à beaucoup apprendre pour ne pas ignorer. Et ayant su, qu’ils sachent eux aussi transmettre aux autres.
Par Mohamed D. DIAWARA