Un mois après le premier tour de l’élection présidentielle, la date du second tour reste introuvable ; en tout cas au moment où nous mettons sous presse, aucune date n’a été annoncée par la CENI pour ledit tour.
Pour certains, comme le Premier ministre, le mois de carême aidant, le moment n’est pas propice pour organiser le second tour dans la transparence. Histoire de dire que la commission chargée de l’organisation du scrutin n’est plus prête pour réussir sa mission. Paradoxalement, la même CENI avait déclaré être prête, totalement prête avant le premier tour. Promesse est ainsi faite de tenir les meilleures élections possibles. Tout ce brouhaha dans tous les coins et recoins de la Guinée témoigne de l’impréparation totale de ces élections que l’on appelle là bas abusivement démocratiques. Mais il ne pouvait en être autrement quand on sait qu’après avoir trahi Moussa Dadis Camara et le peuple de Guinée, les valets guinéens de la France ne pouvaient que travailler à parer au plus pressés dans la mesure où la remise en question de leur forfaiture peut se faire à tout moment, de jouer comme de nuit. Là- bas, ces suppôts de la France ont leur raison de demander que les élections se tiennent sans délai en attendant que Dadis retrouve sa pleine conscience et retourne au bercail. Il faillait colmater au plus vite des élections que certains se plaisent à qualifier de démocratiques.
Tout se passe actuellement en Guinée comme si quelque part quelque chose est entrain d’échapper aux bourreaux de Moussa Dadis Camara. En tout cas, l’on se presse et l’on est vraiment pressé de voir les dirigeants « démocratiquement élus » occuper les fauteuils du CNDD. Mais pourquoi ? A l’heure actuelle, les vrais mobiles d’un tel empressement sont inavouables. Tout compte fait, tôt ou tard, le peuple de guinéen comprendra les vrais responsables de cette macabre trahison des intérêts des masses travailleuses de Guinée. Il ne saurait en être autrement quand on sait que Moussa Dadis n’était pas l’homme qui fermerait les yeux sur la dilapidation des deniers publics. Son seul gage était la protection et la promotion de l’intérêt collectif.
Le camouflage des politicards n’aura duré que quelques lois car, à beau chasser le naturel, il revient au galop. Mais ce qui est dors et déjà indubitablement en Guinée, c’est que les événements du 28 septembre 2009 étaient préparés pour provoquer les tueries. Le peuple guinéen le saura un jour. En conséquence, il saura situer toutes les conséquences et la justice sera faite. N’en déplaise aux princes du jour. Le peuple guinéen ne dort pas, tout comme la roue de l’histoire tourne et tournera toujours.
Ce qu’il faut attendre du président issu de cette élection, c’est la mise des ressources naturelles de la Guinée à la disposition de la France coloniale. Comme pour dire qu’avec ce président à la solde de la France, celle-ci pourra désormais tout oser et tout faire sur le sol guinéen. Ce qui est impensable sous des patriotes de la trame de Moussa Dadis Camara. Comme le dit cet adage de chez nous : « lorsque le chat n’est pas là, les souris ont coutume de danser ». La France tient à spolier la Guinée des ses ressources naturelles. A cet effet, tous les moyens son « bons » pour y parvenir.
La présence de la République populaire de Chine en Guinée cuira immanquablement les carottes de la France néo- coloniale. L’on comprend aujourd’hui que ce n’est pas la démocratie des travailleurs de la Guinée qui se construit mais bien plutôt la poursuite honteuse du pouvoir colonial français sous la couverture de la démocratie. C’est dire qu’en Guinée les valets de la France veulent construire la francicratie, le pouvoir de la France à la solde de la France.
Mais comme l’a si bien dit le président de la République du Mali feu Modibo Keïta « lorsque les vrais propriétaires deviennent des spectateurs, c’est le festival des brigands ». le peuple laborieux saura dire non au colonialisme français et la Guinée reviendra aux Guinéens. N’en déplaise à la France et à ses mandibules guinéennes.
Ce qu’il faut donc dire aujourd’hui, c’est que rien ne semble joué en République de Guinée. C’est après l’élection que les problèmes se feront jour car les colmatages démocratiques en cours en Guinée sont la preuve palpable que les Guinéens ne peuvent s’accommoder de la Francicratie parce que le pays de Dadis n’est pas une sous- préfecture de la France.
Que Dieu sauve le peuple laborieux de Guinée !
Fodé KEITA