Conformément à la loi N° 03-030 du 25 août 2003 qui exige du Vérificateur général la publication de son rapport annuel, celui-ci a présenté aux médias les résultats de ses vérifications contenus dans le rapport 2007. Sidi Sosso Diarra a résumé le rapport 2007 en trois parties essentielles notamment la vérification de performance ; le manque à gagner ; et la mise en œuvre des recommandations.
Le vérificateur général a affirmé qu’une grande place a été accordée aux vérifications de performances dans la mesure où les politiques ne correspondaient pas aux objectifs assignés ou ne permettent pas d’atteindre lesdits objectifs dans certains programmes et structures.
C’est ainsi que le Bureau du vérificateur a procédé à 14 vérifications de performances au niveau du Haut conseil national de lutte contre sida (HCNLS), au Programme d’appui au renforcement équité Hommes-Femmes (PAREHF), au Programme national de lutte contre l’excision (PNLE). Les vérifications ont concerné également le Commissariat à la sécurité alimentaire et les hôpitaux publics. Les anomalies constatées dans ces différents services ont fait l’objet de plusieurs recommandations.
La seconde partie du rapport fut consacrée au manque à gagner pour l’Etat qui est passé de plus de 103 milliards de F CFA en 2006 à 20 milliards de F CFA pour 2007. Ce qui a logiquement suscité des réactions. La baisse, selon le Végal, est due à plusieurs facteurs dont la vérification de performance qui a pris une place importante dans le rapport.
La baisse s’explique également par le fait que les structures contrôlées en 2006 n’ont pas la même taille financière que celles du rapport 2007.
Pour la dernière partie consacrée aux recommandions, le Végal s’est référé au rapport d’une structure indépendante commanditée par la Primature. Celui-ci révèle que la majorité des recommandations relatives à certains constats sont mises en œuvre ou sont en cours.
Ce sont des recommandations permettant de corriger certaines insuffisances administratives. Sidi Sosso Diarra a reconnu qu’au delà, il y a des difficultés dans la mise en œuvre des recommandations.
Les structures auxquelles ils adressent les dites recommandations se barricadent souvent derrière leur ministre de tutelle à qui ils imputent l’obligation de mettre en œuvre les recommandations par des décisions administratives. C’est pourquoi, le Végal a appelé au bon sens du gouvernement.
Le Bureau du vérificateur général n’est pas une structure judiciaire, mais une autorité indépendante de contrôle. C’est dans ce sens qu’il doit être sollicité. Mais pour le moment beaucoup de gens ne font pas la différence entre le Bureau du Vérificateur général et celui du Médiateur de la République ou du Pôle économique.
Toutefois, le BVG reçoit de plaintes émanant des citoyens. C’est ainsi que 31 plaintes ont été déposées sur le Bureau du Végal. Certaines d’entre elles, ont été dirigées vers leurs vraies destinations et, celles qui sont restées, ont donné lieu à des missions de vérifications.
Il s’agit des missions sur les importations de farine de 2004 à 2007 ; les marchés d’intrants et de pièces de rechange à la CMDT ; le Programme de vérification des importations (PVI) ; la gestion de la commune rurale de Sitakily (cercle de Kéniéba) ; les droits de tirage et les marchés de maîtrise d’ouvrage de l’ANICT de Ségou.
En dépit de ce qui a été dit, les journalistes ont voulu savoir si le Végal a vraiment l’impression qu’il y a une amélioration dans la moralisation des dépenses publiques. Sidi Sosso a été affirmatif : « les choses sont en train de bouger aux impôts et à la Douane où les agents ne font plus ce qu’ils ont l’habitude de faire ».
Par rapport aux logements sociaux ? au Haut conseil national de lutte contre le Sida et au Commissariat à la sécurité alimentaire, le Végal a balayé d’un revers de la main, les allégations qui font état d’un détournement de fonds public. Le Végal défie tous ceux qui contestent le contenu de son rapport à prouver le contraire.
Concernant le premier programme, les vérifications ont permis de constater des insuffisances au nombre desquels le non respect des conditions d’attribution.
Par rapport au HCNLS, l’accent a été mis sur les vérifications de performances parce que le BVG n’a pas jugé utile d’intervenir en matière financière dans la mesure où il trouve suffisant les audits qui se tiennent au nom des différents partenaires financiers.
S’agissant du Commissariat à la sécurité alimentaire, il ne s’agit pas d’un détournement, mais plutôt d’une mauvaise gestion dont le responsable n’est plus, ni moins que l’Etat qui a accordé des exonérations à des opérateurs économiques véreux. Et le manque à gagner (1,6 milliard de F CFA) n’est autre que les frais d’exonération qui n’ont pas servi à quoi ils étaient destinés à savoir l’accessibilité des populations aux produits de première nécessité.
I. MAIGA