Bamako est envahi par des restaurants de tous genres. Malheureusement, certains n’ont que faire de l’hygiène alimentaire. L’important pour les gérants de ces restaurants « pourvoyeurs » de microbes, c’est la bonne présentation du plat sous les yeux émerveillés et affamés du client dans l’auberge. Pour nous rendre à l’évidence, nous avons fait un tour au marché de Tabakoro (Lafiabougou) en Commune IV du District de Bamako. Le constat que nous avons pu faire, donne la nausée. Voir la photo.
Dans le coin, où un espace de fortune est aménagé pour les vendeurs de volaille, les « intrus » se font vite remarquer : main ou mouchoir de poche sur le nez, histoire de se protéger contre l’odeur suffoquant des lieux. Entre sang frais, eaux stagnantes, boyaux de volailles, bourbier, fumée et odeur, il faut savoir où mettre les pieds. A cela s’ajoute l’essaim de mouche qui fait la navette entre les eaux usées et la chair fraîche des poulets…
De nombreux clients ordinaires de Lafiabougou ou autres quartiers, viennent s’abonnés dans ce milieu de haute insalubrité.
Notre stupéfaction a atteint son paroxysme lorsque nous avons vu un monsieur passé la commande (8OO poulets de chair, 150 pintades, et 80 pigeons repartis entre 6 restaurants de la commune IV).
Le vieil homme chargé de les égorger et s’occuper du reste…affirme ne pas connaître la destination des commandes. Néanmoins, il nous a indiqué que chaque jour, un monsieur passe prendre la commande soit par sotrama (minibus) ou par taxi.
Sous le regard menaçant des ses collègues, le vieillard a « mis sa langue dans sa poche ». Le constat fait sur les lieux est déplorable quand on sait que la pléiade de clients qui passent dans ces restaurants ne sait pas les conditions d’hygiènes de ce qu’ils mangeront à prix d’or. Et plus tard, ils pourraient tomber malades sans connaître l’origine de leurs maladies.
Cette situation nous interpelle tous : les promoteurs de restaurants, le département en charge du contrôle des aliments, les autorités communales. Ces dernières peuvent aménager un lieu plus adéquat et hygiénique, moyennant une somme forfaitaire. Cela, permettra aussi de renflouer la caisse de la mairie. Ce sera un jeu, où chacun un gagnant. Quant aux populations, elles seront épargnées des maladies liées à l’hygiène alimentaires.
Adama Diarra