Depuis un certain temps, une grave crise couve au sein du parti de la poignée de mains après que le 2ème vice-président, Oumar Ibrahima Touré et non moins ministre de la Santé , ait affiché publiquement son ambition de briguer la présidence de l’URD.
Cette ambition n’a pas été appréciée par le parrain du parti, qui entend ramener le parti à sa seule et unique personne, mettant du coup sur la place publique son instinct de dictateur.
Le parti de la poignée de mains, sortie des entrailles de l’ADEMA-PASJ n’a pas encore fini avec sa crise de croissance propre à tout parti, dirons certains. Mais la décision de suspension prise à l’encontre du 2ème vice président du parti, n’honore pas l’URD. Elle l’affaiblit et fait d’elle la risée des autres partis à quelques mois seulement du début des compétitions communales.
Pour les observateurs avertis de la scène politique malienne, cette suspension était prévisible pour ceux qui connaissent les ardeurs du parrain vindicatif et condescendant. L’URD qu’on soit d’accord ou pas, ne sortira pas grandit de cette épreuve. Les responsables mettront assez de temps pour panser cette plaie béante.
Une fois encore, le parrain du parti, animé de sa farouche volonté de détruire un cadre dont le seul tort aura été d’afficher sa volonté de dynamisation du parti, a pu se servir de ses hommes de basses manœuvres.
Les manœuvres de Soumi
Tous les cadres capables d’analyse, pour sortir le parti de la léthargie actuelle, à l’exemple d’Alou Sow, sollicité pour son expertise par la primature, a été sorti du bureau Exécutif.
C’est dire que depuis la mutation de Alou Sow à la primature, la liquidation des cadres a commencé. Le parrain, par des personnes légères, pense avoir trouvé la bonne solution en devenant le propre fossoyeur du parti sur lequel il fonde assez d’espoir, dans le but d’accéder à Koulouba.
L’URD, depuis sa création, est un parti qui avait fait bonne impression, compte tenu du charisme et du dynamisme des cadres qui l’animent. Par ces faits, le parti a gagné en notoriété et en crédibilité.
Mais avec le temps, surtout à la veille du dernier congrès ordinaire, le parti est confronté à des difficultés qui sont réelles. En témoignent la candidature annoncée de Oumar Ibrahima Touré au deuxième congrès et sa récente suspension pour six mois par la direction du parti. Des observateurs avisés de la scène politique considère que cette mesure de suspension n’est pas surprenante, puisqu’elle est consécutive à la sortie historique et tristement célèbre du parrain du parti, Soumaïla Cissé à l’occasion du dernier congrès de l’URD.
A l’ouverture de ce congrès, le parrain du parti, rancunier jusque dans la moelle a tout mis en œuvre pour empêcher cette candidature à travers un discours laconique. Ainsi, il a réitéré sa confiance au président Younoussi Touré, un homme psychologiquement et moralement fini mis en place un bureau non consensuel et ignoré la prétention de Oumar Ibrahim Touré. Si ce dernier n’a pas négativement réagit à cela, il n’a cependant pas renoncé à son ambition. C’est pourquoi on l’accuse d’agir sans tenir compte des directives et structures du parti.
La suspension de Oumar est-elle la solution ?
Mais, la suspension du 2ème vice-président est-elle la solution en la matière ? Il semble que non, puisqu’elle pose les jalons véritables des scissions du parti. Comment en est-on arrivé là ? Pour certains, cela paraît être un coup préparé mais à quelle fin ? EN tout cas Soumaïla Cissé endosse la responsabilité de l’aggravation d’une crise qu’il aurait plutôt mieux fait d’apaiser pour préserver la cohésion du parti. Toute chose qui l’aiderait à atteindre ses objectifs électoraux. Mais aujourd’hui, une menace réelle plane sur les perspectives du parti où, depuis plusieurs mois, il n’y a pas l’unanimité qu’il est efficacement géré par son actuel président Younoussi Touré. S’il est accusé d’être moins dynamique, il est aussi souvent absent du pays. A preuve, cela fait environ un mois que Me Abdoul Wahab Berthé, 1er président du parti préside les réunions. Mais la suspension prononcée contre Oumar Ibrahim Touré est intervenue à la réunion par la majorité des membres du bureau. Et on ne peut prouver que telle était la volonté de Abdoul Wahab Berthé. D’ailleurs, lorsqu’il s’est agi de désigner des ministrables au sein du parti, on se rappelle que la direction avait désigné quatre cadres dont Oumar Ibrahim Touré. Au contraire, c’est la liste de Soumaïla Cissé qui ne prenait pas en compte les noms des deux personnes. Qu’est ce à dire ? On a l’impression que le parrain du parti ne se reconnaît pas en cas deux cadres et on se demande pourquoi. Est-ce parce qu’il redoute leur aura politique et leurs ambitions ?
En tout cas, tout laisse croire que la suspension de Oumar Ibrahima Touré n’est pas le fait du hasard, si bien qu’aujourd’hui on se demande si après Oumar Ibrahim Touré Me Abdoul Wahab Berthé ne serait pas la seconde cible de ceux qui se montrent trop peu ambitieux à l’URD.
Or, lorsqu’on considère les ambitions du parti, de ses ténors, on se rend compte que le moment est mal choisi pour encourager la prise de mesure de suspension contre le 2ème vice-président du parti.
Si Oumar Ibrahim Touré doit mettre de l’eau dans son vin, il n’en demeure pas moins que Soumaïla Cissé doit lui aussi revoir sa copie. Toutefois, s’il n’a pas renoncé à son ambition d’être candidat du parti à l’élection présidentielle de 2012. Au-delà de ces aspects, la suspension de Oumar Ibrahim Touré expose au grand jour les contradictions au sein du parti qui, de ce fait voit son image ternie et devient la risée des autres partis. Il n’est pas tard de se ressaisir puisque le 2ème vice président à l’opportunité de revoir sa position auprès de la commission de réconciliation et d’arbitrage.
Tirer les leçons qui s’imposent…
Pour sa part, Soumaïla Cissé doit faire une analyse plus pragmatique de la situation et tirer les leçons qui s’imposent. On accuse Soumaïla Cissé de ramener le parti à sa propre personne. Ce qui est source de frustration. A-t-il compris finalement cela ? Non. Cette mesure doit permettre au 2ème vice président de méditer sérieusement dans sa stratégie. Aujourd’hui, nombreux sont les gens qui pensent que Oumar Ibrahima Touré après avoir son ambition n’aurait pas du reculer. Le moment n’est pas à la riposte. Posé qu’il est Oumar Ibrahim devra s’armer de patience et de courage et ne pas commettre l’irréparable en allant.
Plus que jamais, il devra garder le moral intact, se faire grand en restant militant. Tous ceux qui sont avec lui travailleront à l’annulation de la mesure de suspension. C’est pourquoi, il ne devra prêter le flanc à quoi que ce soit. Le parti ne peut et ne saurait se ramener à la seule personne de Soumaïla Cissé.
Aussi après la prise d’une mesure dérisoire, nombreux sont les cadres voire les simples militants et veut pousser Oumar Ibrahim Touré vers la double sortie du parti et du gouvernement. A ce que l’on sache c’est par conviction que l’homme est venu à l’URD et aussi que s’il est dans le gouvernement, ce n’est pas le choix du parrain.
Oumar Ibrahim Touré et Abdoul Wahab Berthé ne figuraient pas sur la liste envoyée par Soumaïla Cissé. Si cela est faux qu’il le dise. Aussi, la prochaine cible ne peut être que le ministre du Travail, de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, Me Abdoul Wahab Berthé dont le sérieux et la franchise dérangent Soumaïla et Younoussi.
Tiémoko TRAORE