Cette recrue de la garde nationale avait été considérée comme mort par ses parents et proches, à l’occasion de l’attaque d’Abeibara, où auraient succombé plusieurs jeunes recrues. N’ayant aucune nouvelle de leur garçon, la famille a porté le deuil. En réalité, il était bel et bien vivant. Récit du soldat revenant qui a fait couler des larmes et jeté l’émoi au sein de sa famille et de tout un quartier.
Au début de ce mois de Ramadan, T.K, une jeune recrue débarque en plein jour dans sa famille qui avait déjà fait les sacrifices funèbres de troisième, septième et quarantième jour.
Que s’est-il passé ?
T.K, une nouvelle recrue dans la garde nationale a été envoyée au front. Au début, le contact entre T.K et sa famille était permanent. Après l’attaque, ayant perdu toutes nouvelles et tout espoir de revoir leur fils, les parents de T.K, en bons croyants, se sont remis au Tout-Puissant. Ils sont allés jusqu’à organiser des cérémonies funèbres croyant que leur fils avait été tué par les rebelles lors de l’attaque de la ville d’Abeibara.
Si certains parents et proches du défunt soldat avaient commencés à l’oublier, sa mère n’était pas du tout prête à se résigner. Mais, la malheureuse était sevrée de toutes nouvelles concernant la survie de son fils. Secret du métier oblige. Tout ce qu’elle savait, des compagnons d’armes de son fils étaient réellement tombés sur les champs de bataille. Le jeune militaire n’avait aucun moyen de communication pour joindre sa famille en temps de guerre. Tous les réseaux de communication et autres matériels avaient été détruits par les rebelles. Ce qui rendait la communication impossible depuis les champs de bataille. C’est dans cette situation confuse que le revenant a débarqué la semaine dernière parmi les siens.
On ne meurt qu’une seule fois
Ceux qui croyaient en la mort du soldat n’en revenaient pas. Car, en plein jour du mois de Ramadan, K.T descend d’un taxi, avec un sac à dos (militaire), lui-même vêtu à la Rambo. Tout souriant, il franchit le seuil de la famille et tous les visages qu’il a croisés, le regardaient étrangement.
Au lieu de sauter à son cou et l’accueillir à bras ouvert, ses frères et sœurs le fuyaient. Son père est tombé en syncope, lorsque les deux regards se sont croisés. Quant à sa mère, elle est restée de marbre pendant un bout de temps. Le soldat commença à demander à sa mère ce qui ne va pas dans la famille et pourquoi les gens le fuyaient comme s’il était un zombi !
Parmi tout ce beau monde, seule la mère du soldat a pris son courage à deux mains, s’est approché de lui et le toucher…Après s’être rassurée que l’homme en treillis est bel et bien son fils disparu, celui qu’on croyait depuis longtemps mort, elle n’en revenait toujours pas.
Mis au parfum des raisons qui ont fait qu’il a reçu un tel accueil glacial, « le revenant » s’est mis à sourire à tout vent comme un fou.
A en croire l’entourage, le père du « revenant soldat » est resté méfiant pendant quelques jours, avant de lui adresser la parole. Partout où il passe dans le quartier, les gens le montrent du doigt et rares sont ceux qui osent supporter son regard de « revenant ». Le soldat en question est moins bavard qu’avant son départ pour Abeibara. En attendant qu’il se familiarise de nouveau avec sa famille et son entourage, ces personnes curieuses continuent de faire de lui un « homme sacré » tandis que d’autres s’en méfient comme un animal dans un parc zoologique.
Adama Diarra