L’information, révélée par un confrère vient, en fait, combler un vide et offrir de nouvelles perspectives au Forum National sur l’Education, en préparation avancée.
Ainsi donc, la présidence de la République , à travers la cellule Education a eu une séance de travail avec la comité national d’organisation du Forum, le mardi 19 août au siège du comité à l’issue de laquelle elle s’est engagée à s’impliquer fortement dans le processus.
Cela est fortement rassurant car, depuis le début du processus jusqu’à ce jour, personne n’avait entendu le moindre avis de la première institution sur une initiative qui, à tous points de vue, est assurément la plus importante du moment ; car, il s’agit de l’Ecole, donc de la formation du Malien d’aujourd’hui et de demain.
Combler un vide
En lançant le forum national sur l’Education, le Premier ministre Modibo Sidibé proposait non seulement un schéma de sortie d’une crise qui conduisait le pays à une année blanche (son cortège de violences et autres conséquences négatives et rétrogrades), mais aussi et surtout, il crée un cadre idoine pour une réflexion en profondeur. Il est vrai que depuis quelques années, la gestion de la crise scolaire et estudiantine a été le plus souvent marquée par des solutions conjoncturelles pour faire baisser la tension. Mais dans le cadre du forum, la méthodologie adoptée, le sérieux et la crédibilité engagés des membres du comité d’organisation présidée par le Pr. Salikou Sanogo (doyen de la FAST ), font que l’initiative est profonde car visant une refondation compète du système éducatif national, actuellement en déliquescence dangereuse.
Par l’implication de tous les acteurs (Administration générale et scolaire, syndicats d’élèves, d’étudiants et enseignants de tous ordres, parents d’élèves, notabilités et leaders d’opinions, communicateurs modernes et traditionnels, responsables des cultes religieux, partenaires de coopération, etc) et au regard de l’engouement suscité par les premières phases du processus, force est de reconnaître que c’est une étape cruciale que le pays est en train de vivre.
Que tout le monde fasse son mea culpa et réfléchisse ensemble pour sortir l’école malienne de cette crise dans laquelle elle perdure depuis près de vingt ans. Sortir de ce gouffre est impérieux, car, même si nous n’en parlons pas très fort, aussi bien en termes d’enseignements que d’enseignants, le Mali devient de moins en moins compétitif dans une sous-région qui s’inscrit inéluctablement dans la bataille de l’intégration et de la mondialisation.
Bien que judicieusement pilotée par la primature, la préparation actuelle du Forum ne peut que se conforter de la caution politique présidentielle qui tombe, on ne peut mieux à point.
De nouvelles perspectives
L’implication de la présidence ouvre de nouvelles perspectives au Forum National sur l’Education.
En effet, la préoccupation de tout Malien est de savoir quel sort sera réservé aux résultats d’un Forum à présent en bonne position pour un franc succès. Tout le monde sait qu’au Mali, il est indéniable qu’une expertise est à présent avérée dans la méthodologie d’organisation et de tenue des grands fora.
Dans le domaine de l’Education, que de colloques, séminaires, et ateliers organisés ces dernières années… Mais qu’en est-il de la mise en œuvre des recommandations qui en sont généralement issues ? Presque généralement, elles ne durent que le temps d’une fleur, pour ensuite dormir profondément dans les tiroirs, jusqu’à la crise suivante. C’est ainsi que le pays se retrouve toujours dans un éternel recommencement.
C’est ce qui explique aussi le scepticisme ambiant, lorsque l’on parle encore de forum, vite perçu comme un forum de plus, pour ne pas dire de trop, car l’argent y afférant pouvait servir à plus utile.
Ses explications toujours données par le Pr. Salikou Sanogo (voir interview dans notre livraison du vendredi dernier), à savoir le contexte différent dans lequel nous sommes et le point de non retour atteint actuellement par le système éducatif, semblent avoir abattu un large pan de ce mur de scepticisme. Ce qui est prouvé par l’adhésion de plus en plus populaire pour le forum.
Aussi, est-il vital que, pour une fois, un suivi permanent et conséquent soit réservé aux recommandations du Forum. Et l’Etat est le plus interpellé, même s’il n’est pas le seul acteur, car parents d’élèves, élèves et étudiants, enseignants, comités de gestion scolaire, collectivités… tout le monde a sa dose de responsabilités. Mais c’est l’Etat qui doit montrer le plus de détermination car de lui dépend la suite.
C’est pourquoi l’implication de la présidence, à travers sa « cellule Education » permet de croire qu’un compte rendu permanent sera fait à qui de droit, pour qu’il n’y ait aucune fausse note et que ce Forum soit vraiment salvateur pour le système éducatif national. Et dans ce domaine, aucun calcul personnel ou politicien ne doit prévaloir : un consensus, le plus large se doit d’être obtenu ; car il s’agit de l’avenir de l’avenir de la Nation. Et l’Etat doit s’assumer.
Sinaly