Ce qui se passe au sein de nos forces de sécurité dépasse l’ordre et appel à la méditation. Quel type de soldats nous avons en ces temps d’insécurité grandissante. L’éthique est en train de s’effriter au sein de nos formations où la rigueur, le respect de l’autre relève d’une autre époque. La solidarité de corps fait défaut. Des agents en état d’ébriété sont perceptibles dans les bureaux et sur les lieux de gardes.
Que peut-on tirer d’un agent ivre en faction devant une institution ? Le sommeil ou la dérive ? Les élèves gardes Adama Bagayogo et Bréhima Fomba avaient été désignés par leur hiérarchie pour monter la garde nuitamment devant l’institution financière Nyésiguiso qui fait face à l’ex-IMACY, et non loin du cimetière de Hamdallaye.
Bréhima Fomba et Adama Bagayogo sont tous de la compagnie territoriale du District de Bamako. En matière de garde, un chef de poste est toujours désigné. Ce dernier n’était autre que Adama Bagayogo. Bréhima Fomba, son compagnon de garde, a été surpris de constater que son chef de poste, ivre, a pris son arme pour la braquer sur lui.
Pris de peur, l’élève garde parvient à sortir du champ de mire de son chef, prêt à vider sa cartouchière sur lui.Dans sa fuite, il atteint, essoufflé et perturbé, la cour du commissariat du 2ème arrondissement. Après les explications données aux agents en service, l’inspecteur de permanence envoie une équipe pour cueillir le chef de poste ivre. Celle-ci réussira à le maintenir et le conduire au commissariat. Après avoir constaté l’état dans lequel il se trouvait, compte rendu a été fait par l’officier de permanence à la direction générale de la police. Ce dernier a aussitôt avisé l’Etat- major de la Garde nationale qui est venu prendre le soldat ivre et le mettre au frais au camp de garde.
Si, avec le peu de moyens dont ils disposent, les éléments du 2ème arrondissement font montre de courage, de bravoure et d’abnégation à travers les actes qu’ils posent, il est à déploré qu’un agent chargé de la garde d’une institution se saoule au point de vouloir tirer sur son camarade. Si par malheur les bandits attaquaient, qu’est-ce que l’agent ivre allait faire ? Certainement continuer à dormir et laisser passer les voleurs. Malheureusement, les châtiments infligés, trop légers, encouragent les autres à faire pire au sortir de la punition. C’est pourquoi il faut sévir et assainir, afin de donner à nos forces de sécurité, leur lettre de noblesse.
Amadou DIAKITÉ