Avant l’ère démocratique au Mali, les femmes ont pris une part très active au sein des mouvements de contestations qui ont fini par avoir raison du régime en 1991 où elles ont perdu la vie en masse. Les femmes ont servi d’avant-garde pour conquérir l’indépendance, mais le combat pour leur liberté s’est toujours heurté à des difficultés.
Avant 1960, on ne parlait pas de femmes maliennes mais de femmes soudanaises. A cette époque déjà, il y a eu des regroupements de femmes à l’instar de l’Union des femmes du Soudan français. C’est depuis cette époque que la prise de conscience des femmes de la précarité de la condition féminine s’est opérée. Elle s’est poursuivie après l’indépendance avec la Commission sociale des femmes travailleuses, les mouvements panafricanistes comme l’Organisation panafricaine des femmes (OPF) où les Maliennes ont été très actives.
Au-delà de ces groupements féminins, on peut citer le rôle décisif joué par les femmes sénégalaises et maliennes lors de la grève des cheminots du Dakar-Niger de 1947, le combat mené, non seulement par la première femme syndicaliste du Mali, première femme députée du Mali en 1950, et qui visait « à mener la vie des hommes et des femmes à la dignité, c’est-à-dire à la liberté et au travail ».
Toutes les grandes mobilisations politiques pour opérer des changements de comportement ou de texte juridique dans notre pays ont été possibles grâce à la détermination de leaders féminins.
Elles ont été à la base de beaucoup de changements. Les années 1960 sont celles qui ont vu naître au plan interne le code du mariage et de la tutelle, le rôle actif des femmes sur le plan panafricain au sein des mouvements de décolonisation et avec l’avènement du parti unique les femmes regroupées au sein de l’Union nationale des femmes du Mali ont poursuivi la lutte pour l’émancipation de la femme. C’est à cette période que remonte le combat pour l’abandon de l’excision, le maintien des filles- mères à l’école entre autres.
Avec le régime démocratique et multipartite, elles se sont regroupées par profession, par confession, par sensibilité pour mieux revendiquer leurs droits et aussi entreprendre. La contribution des femmes aux luttes politiques qui ont provoqué la chute de la dictature de Moussa Traoré et l’avènement de la démocratie au Mali est considérable. Les femmes ont servi d’avant-garde pour conquérir l’indépendance.
Anne-Marie Kéita
MME SAKILIBA SIRA DIOP
Militante un jour, militante toujours !
Première bachelière du Mali, directrice du légendaire Lycée de Jeunes Filles de Bamako de 1951 à 1962, Sira Diop est un emblème de la lutte féminine au Mali.
Mère, grand-mère, Sira Diop a été de tous les grands combats. Bibliothèque humaine, cette octogénaire a formé une partie de l’élite féminine de notre pays. En effet, pédagogue d’excellence, pionnière, et militante africaine, Sira Diop est toujours dans les débats et dans les missions difficiles et n’hésite pas à intervenir dans les conflits.
Elle est connue de tous les Maliens. Féministe engagée depuis des années, première femme à avoir obtenu le Bac au Mali, Sira Diop est admirée de tous. Enseignante de formation, ex-élève de l’école de Rufisque ( Sénégal), elle a été récompensée du Prix Rafao des femmes d’Afrique de l’Ouest. Après avoir été la présidente de l’Union nationale des femmes du Mali, elle a continué le combat en faveur de l’émancipation des femmes, à travers diverses actions, aussi bien au sein d’ONG comme le groupe SOS villages d’enfants ou des organisations internationales comme l’Unesco.
Aujourd’hui à la retraite, ses combats les plus récents sont, entre autres, son intervention pour ramener à la raison les sœurs ennemies de la Cafo, en 2008. Son combat passionné en 2001 pour un corps de volontaires maliens offrant à notre jeunesse l’occasion de plus en plus rare des brassages qui font les nations solides ou encore la délégation de sages dont elle a fait partie pour dissuader l’ex-président Tandja du Niger de rester au pouvoir au-delà du terme constitutionnel.
Véritable modèle pour la jeunesse, Sira Diop n’a pas toujours fait l’unanimité. En effet, l’avis de cette féministe au sujet du Code de la famille et des personnes n’a pas été accepté par un grand nombre de Maliens. Après les défis du passé, les luttes menées, cette dame de fer et ses compatriotes font face à certaines idées persistantes.
Ce dont Mme Sakiliba est plus fière, et ce qui la décrit le mieux, c’est son sacerdoce pour la promotion de la femme. Et cela en tant qu’exigence démocratique. Pas parce que les femmes sont la majorité, mais les vecteurs irremplaçables de l’éducation sociale et familiale. Beaucoup de personnes ont milité pour ce pays, peu d’entre elles ne s’en sortent pas autant respectées. Malgré tout ce à quoi Sira Diop a dû faire face en tant que épouse, mère et femme citoyenne, elle s’en est sortie honorée avec une carrière aussi longue et brillante. Elle est aussi parvenue à préserver ses valeurs fondamentales dans ce monde où la triche est reine et la vertu une malédiction. Après plus de 50 ans de lutte, ce membre de l’Association féministe de Rufisque garde la tête haute et le regard fier de ceux qui ont donné le meilleur d’eux, sans jamais prendre ce qui ne leur appartient pas.
Aminata A. Lah
(stagiaire)
LES PIONNIERES DE L’INDEPENDANCE
La lutte au féminin
Des femmes lettrées, victimes de leur formation coloniale et du caractère assimilationniste des programmes, au statut des femmes évoluées ont aux côtés des hommes, livré une lutte acharnée pour l’indépendance de notre pays et pour leur émancipation dans la sobriété : la lutte au féminin.
Les femmes illettrées représentant à elles seules 98 % de la population féminine, elles adhèrent tôt aux différents partis politiques en grossissant le rang des électeurs mais, surtout en servant de propagandistes à leur mot d’ordre. Leur action est subordonnée a celle des hommes, elles font plus figures d’animatrices que de responsables. Les responsables politiques se sont appuyés sur les plus influentes d’entre elles (responsables de tontines, femmes âgées ou écoutées, les griottes etc), pour battre campagne. Parmi ces figures influentes, on peut citer Fankélé Diarra, Diongoye Konaté, Ayé Diallo, Yaman Diallo, Dagnouma Coulibaly, Fanta Coulibaly qui organisèrent en 1945 une marche de femmes sur la prison de Bamako pour réclamer la libération de Mamadou Sangaré et d’Abdoulye Singaré alors respectivement directeur de publication et rédacteur en chef du journal « l’Essor ».
Quant aux femmes lettrées, très peu nombreuses, elles sont victimes de leur formation coloniale et du caractère assimilationniste des programmes, au statut des femmes évoluées. Certaines femmes menèrent la lutte au sein des regroupements et d’association à caractère syndical et apolitique. Préoccupées qu’elles étaient par le progrès social de l’inter syndicat des femmes travailleuses créé en 1956, présidé par Aoua Kéita et dont la secrétaire générale était la très dynamique Astan Coulibaly et dans lequel on retrouve aussi Sira Diop et Rokiatou Sow, toutes deux futures présidentes de l’Union nationale des femmes du Mali (UNFM). Aoua Kéita représentera le Mouvement au congrès constitutif de l’Union générale des travailleurs d’Afrique noire.
Néanmoins, il y a des intellectuelles comme Aoua Kéita, qui s’engagèrent à fond dès le début auprès des responsables politiques de l’US RDA. Aoua Kéita, figure la plus célèbre de cette période, sage-femme de son état, sortie de l’école africaine de médecine et de pharmacie de Dakar (1931) a mené une activité politique et syndicale fiévreuse. On la retrouve sur tous les fronts. En 1958 déjà, à l’issue du 5e congrès de l’US-RDA , elle est la seule femme élue au bureau politique de l’US-RDA. Portée sur la liste du parti, elle est élue député aux élections législatives de 1959.
Quant à Mariam Travélé, épouse de Modibo Kéita, depuis 1939, elle tiendra en main la section pilote de l’US-RDA de Sikasso après l’arrestation de son mari en 1953 et la dispersion des autres millitants de cette localité. Les mouvements féminins s’insérèrent également dans l’idéal panafricaniste des années 1950. Ainsi fut tenue à Viennes en 1958 la Fédération internationale des femmes (FIDEF), d’où a été lancée l’idée de la création d e l’UFOA (l’Union des femmes ouest africaines), qui tient son premier congrès en juillet 1959 à Bamako.
A la faveur de la reforme en 1948, les femmes, comme les hommes, passent le baccalauréat et intègrent les filières universitaires. A la charnière des années 1950 et 1960 apparaissent déjà les toutes premières figures féminines véritablement scientifiques, Rokiatou N’diaye, Tamaro Touré, Madina Tall etc.
Quand arrive l’indépendance en 1960, les femmes constituent déjà une force non négligeable même si sur le plan politique, on continuera à les maintenir dans une situation subordonnée à cause de la pesanteur des traditions anciennes.
Cheick Larab Diarra
(Stagiaire)
AOUA KEITA
Une vraie combattante pour l’indépendance du Mali
Première femme députée du Mali, membre de l’US – RDA, Aoua Kéita, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, reste l’une des plus grandes figures féminines politiques du Mali d’avant et après l’indépendance. Parcours d’une vraie combattante.
Née en 1912 à Bamako, Aoua Kéita, selon des nombreux témoignages, est la fille d’un militaire originaire de Kouroussa (Guinée). Après des études primaires à l’école des filles et Foyers de métisses, dans les années 20, Aoua Keita, poursuit des études à l’école de Médecine et de Pharmacie de Dakar et obtient un diplôme de sage-femme.
En 1935, elle épouse M. Diawara, un médecin dont elle se sépare ultérieurement. Mais ce dernier l’encouragera dans ses actions politiques et prenait plaisir à partager ses idées politiques avec elle En 1945, le couple s’engage dans l’Union soudanaise – Rassemblement démocratique africain (USRDA) et bien qu’Aoua ne participe pas aux réunions qui, dit-elle, « se passaient alors entre hommes », elle est régulièrement informée de ce qui se passe par son époux.
Son militantisme politique commence d’abord par le syndicat. Elle a milité au sein du Syndicat des travailleurs du Soudan dans les années 50.
Engagée dans l’indépendance du Soudan Français, Aoua Keita milite dès 1946 dans les rangs de l’US-RDA.
Mutée à Gao en 1950, elle renonce l’année suivante à la citoyenneté française et prend une part active dans l’organisation des élections de 1951, à la veille des élections, les fonctionnaires de la région de Gao militant au RDA, ayant tous été mutés, Aoua Kéita, qui a échappé à cette purge, joue un rôle prépondérant dans le succès remporté aux urnes par l’US-RDA. Cela lui vaut d’être mutée à son tour, pour raisons disciplinaires. Elle est envoyée successivement à Bignona (Casamance) au Sénégal, à Nara puis à la maternité de Kati, près de Bamako, où elle fonde un Mouvement intersyndical féminin qu’elle représente en 1957 au Congrès constitutif de l’Union générale des travailleurs de l’Afrique noire.
En 1958, elle est élue au Bureau politique de l’Union soudanaise RDA dont elle est la seule femme. La même année, à l’issue du référendum du 28 septembre, elle est nommée membre du Comité constitutionnel de la République soudanaise. En 1959 elle est élue député aux élections législatives et joue un rôle politique de premier plan jusqu’à la chute de Modibo Kéita. Aoua Kéita a été honorée de plusieurs distinctions: Médaille d’or de l’indépendance du Mali, Ordre de la Perfection de la R.A.U., Mérite de la Croix-Rouge de l’Empire de l’Ethiopie, de plus elle a été élevée au rang de Grand Officier de l’Ordre National du Sénégal, de Grand Commandeur de l’Ordre de l’étoile d’Afrique du Libéria et d’Officier de l’Ordre National du Dahomey actuel Bénin. Infatigable et convaincue de ce qu’elle fait, elle continuera à se battre encore longtemps pour la liberté, la démocratie et la paix universelle. Malheureusement, le régime du premier président Modibo Kéita fut renversé par un coup d’état militaire en 1968. Cela marqua la fin définitive de la carrière politique d’Aoua Kéita qui rejoignit son second mari au Congo Brazzaville en 1970 et ne rentra au Mali qu’en 1979, un an avant son décès à l’âge de 67 ans. Elle s’éteint le 7 Mai 1980 à Bamako.
Idrissa Sako
(Sources : internet)
COMBAT POUR LA LIBERTE
L’engagement des anciennes de Rufisque.
Plusieurs anciennes élèves de l’Ecole normale de Rufisque furent pionnières de la lutte pour l’indépendance du Mali. Relevant d’un établissement singulier dans le système scolaire colonial, l’Ecole normale de Rufisque a formé plusieurs Maliennes intellectuelles de 1938 à 1956.
Les années d’études à l’école de Rufisque ont perfectionné les habitudes gestuelles, mentales et intellectuelles de ces femmes qui se sont battues pour la liberté de leur patrie et de la femme.
Le militantisme politique de la plupart de ces femmes a commencé d’abord par le syndicalisme. Elles s’étaient toutes engagées pour l’indépendance du Soudan Français.
Certaines de ces combattantes s’engageront pour la cause des femmes et publieront des ouvrages. Une des figures de proue du combat féministe, Sira Diop, une ancienne de l’école de Rufisque, dira qu’elles ont publié un livre sur les associations féminines au Mali.
A ses dires, cet ouvrage intitulé : « Femmes d’Afrique, Mémorial de Rufisque » édité par les éditions Jamana dit tout sur les rôles joués par les femmes maliennes de l’époque coloniale à aujourd’hui.
La majorité des combattantes pour la liberté était les sortantes de l’Ecole normale de Rufisque.
Sidiki Doumbia
Ode aux amazones de « brousse »
L’histoire des femmes dans le Mali indépendant n’est pas qu’une affaire de citadines et d’intellectuelles.
Retracer le parcours des femmes dans cette nation que l’on essaie de bâtir revient, pour la plupart des observateurs, à suivre mécaniquement le prisme en termes d’avancées, de liberté et d’affirmation. Alors, on cite pêle-mêle les pionnières de l’USRDA et du PSP dans le combat contre le colonialisme, les premières intellectuelles diplômées des écoles de formation, les officiers de l’armée ou des forces de sécurité… Et, à l’occasion, on entre dans l’anecdotique ou l’insignifiant avec le repère de la première à posséder un permis de conduire ou la mécanicienne. Toutes les « fiertés » se rapportent à ce que l’Occident considère comme un progrès, une émancipation ou une liberté.
Toutefois il y a dans ce pays, certaines femmes qui n’ont jamais mis les pieds à l’école, qui n’ont jamais vu Bamako de leurs yeux, et pourtant qui constituent une vraie race de « bâtisseurs ». Et cela nous conduit à faire d’abord la différence entre les « parleurs » et les « travailleurs ». Nous entendons évidemment consacrer la seconde catégorie comme celle des personnes qui œuvrent à l’avancement du Mali.
Il y a donc une injustice à réparer tant du point de vue de la perception que de la réalité. Les femmes qui ont tout donné au Mali sont en campagne, ce coin que certains esprits méprisants appellent la « brousse ». Nous devons penser à ces femmes et leur rendre tout l’hommage mérité. Elles n’ont jamais connu le luxe et le confort ; la rhétorique et les calculs politiciens, toute leur vie n’a été que travail et enfantement, dans des conditions souvent horribles. Ce sont ces femmes qu’il faut rechercher et célébrer pour ce 22 septembre.
Parmi ces héroïnes anonymes qui ne sortiront pas de l’ombre, il y a Ina Samba, cette « matrone » improvisée de Sendégué. Experte en plantes médicinales, douée d’un sens extraordinaire du diagnostic et du traitement des affections les plus rares, pendant 40 ans, elle a sauvé la vie à des milliers de parturientes dans cet endroit reculé du Mali où ne passait pas un médecin. Il faut citer Mama Sonta, originaire d’un hameau à la périphérie de Dia. Seule avec sa daba et sa volonté, elle cultivait quatre hectares de terre, faisait sa moisson et distribuait son surplus aux veuves et orphelins. Nous ne pouvons pas oublier l’institutrice émérite Anta Haïdara qui, loin du douillet confort de Bamako, a choisi de passer la quasi-totalité de sa carrière à Tonka, dans le cercle de Goundam pour former des générations d’intellectuels qui font aujourd’hui la fierté du Mali.
On ne peut parler de Cinquante ans de combat des femmes maliennes pour la dignité et le progrès réel sans se rappeler toutes ces anonymes qui ont, seules, nourri, soigné et éduqué des enfants qui sont devenus les adultes et les dirigeants du Mali. Des veuves, des femmes abandonnées, des épouses violentées et martyrisées dans d’abominables mariages sans avoir reçu secours et consolation. Certaines y ont laissé la vie, d’autres sont restées traumatisées, mais elles ont transmis à leur progéniture des valeurs que nous devons maintenir vivants.
Quand on pense aux femmes qui ont bâti le Mali indépendant, ce ne sont pas les plus bruyantes et les plus engagées qu’il faut voir. Il faut celles qui ont rapporté réellement une plus value sociale et économique à la nation. Car, à l’évidence, les femmes intellectuelles ou auto proclamées telles ne manquent pas de ressources pour imiter en pire ce que font les hommes de ce pays en termes de prédation, de recherche obsessionnelle du bien matériel et de destruction des valeurs sociales. Il ne s’agit pas de créer un antagonisme sans assises, juste de rappeler que bâtir demande peu de verbiage et de mégalomanie.
Ousmane Sow
Les femmes dans la lutte politique
La lutte pour l’émancipation et l’indépendance mobilisa toutes les couches sociales des colonies parce que la colonisation était l’affaire de tous, c’est-à-dire qu’elle écrasait de la même manière les hommes et les femmes. Mais en raison de l’évolution du contexte politique qui fit que les hommes en étaient plus victimes que les femmes, ceux-ci furent les premiers à dénoncer son caractère inhumain et à se dresser contre tout le système. Mais même à ce niveau, la contestation de l’ordre colonial et son rejet commencèrent d’abord dans les villes où il y avait des lettrés avant d’atteindre les campagnes auxquelles on demandait seulement de produire pour les colons. D’un autre côté, la scolarisation, base de la prise de conscience avait commencé par les garçons avant de concerner les filles dans l’entre-deux-guerres et encore ne toucha-t-elle que les filles des villes et plus généralement celles des gens aisés ou instruits. En 1945, à la fin de la guerre, on peut dire que dans toutes les colonies d’AOF en général et plus particulièrement au Soudan français, il y avait plus d’hommes lettrés que de femmes dans cet Etat, et le nombre de femmes travaillant à la Fonction publique et dans le secteur privé était tout aussi insignifiant.
Les femmes rurales composant en outre l’écrasante majorité de la population féminine, et donc le plus grand nombre d’analphabètes, la lutte politique fut lente à se deviner dans cette catégorie pour ne pas dire qu’elle ne la toucha que très tardivement. En raison de cet analphabétisme féminin quasi-général, l’éveil des consciences fut lent chez les femmes et celles-ci prirent forcément le train de l’émancipation en marche. Dans la lutte la conquête des droits et libertés individuelles et collectives dans les années 1945-1946 il y avait en fait très peu de femmes, du moins ne l’ont-elles pas fait au grand jour comme les hommes. Mais, il est possible qu’il en eût, vu le contexte qui prévalait et qui pouvait à la révolte. Toujours est-il que ces combattantes dans l’ombre sont peu connues, aussi bien en ville qu’à la campagne et finalement ce sont les figures féminines officiellement connues qui résument l’histoire de la lutte des femmes pour l’indépendance.
Au Soudan français, la lutte des femmes pour l’émancipation politique fut menée dans les centres urbains à la fois par des femmes illettrées que par des lettrées alors dites évoluées. Les femmes illettrées qui s’engagèrent dans le combat politique étaient généralement de grandes dames de la capitale, des griottes célèbres, en tout cas des femmes ayant de l’influence dans leurs milieux soit par la naissance, soit par les activités professionnelles. Pour les partis politiques et les syndicats, elles faisaient de l’agitation politique, diffusaient les mots d’ordre et les slogans et mobilisaient les militants. Bien qu’ayant abattu un travail énorme pour les partis politiques, elles sont moins connues que les hommes à côté desquels elles se battaient. Néanmoins quelques nomes sont restées même si on ne sait pas trop bien ce qu’elles ont fait précisément comme travail politique. On cite souvent Yaman Diallo, Ayé Diallo et les femmes de Bamako-Coura qui marchèrent en 1945 sur la prison de Bamako pour obtenir la libération de certains militants politiques comme Mamadou Sangaré et Abdoulaye Singaré. Les femmes lettrées qui s’engagèrent dans la lutte politique en nombre restreint et le firent généralement dans les domaines de l’éducation et de la santé. Certaines s’engagèrent par pure conviction politique (une petite minorité), d’autres sous l’influence de compagnons mâles luttant soit dans le rang d’un syndicat, soit d’un parti politique. Mais la grande majorité des femmes lettrées préférait imiter les Européens sous l’influence desquels elles étaient et qu’elles prenaient pour modèle. L’évolution pour beaucoup d’entre elles, c’était se rapprocher du statut des colons, vivre comme eux dans le luxe et non militer dans un syndicat ou un parti politique.
Ceci explique que dans la lutte politique n’émergea qu’une seule femme lettrée connue, Aoua Kéita, sage-femme de son état. Elle fut militante de RDA devint député de ce parti à l’Assemblée nationale dans les années 1960. Elle est d’ailleurs la seule femme connue dans ce domaine au cours de cette période, mais il semble que d’autres comme Sira Diop et Rokiatou Sow se battirent elles aussi dans des associations et dans des syndicats et s’y firent même un nom. Ces deux dernières d’ailleurs, pour avoir lutté ainsi, devinrent par la suite dans les années 1980-1990 des responsables de l’UNFM.
Les femmes, dès la période coloniale, ne restèrent pas inactives dans le jeu politique. Elles se battirent au côté des hommes avec leurs armes propres et laissèrent des traces même si celles-ci sont souvent moins visibles que celles des hommes.
Facoh Donki Diarra
La lutte au féminin
Des femmes lettrées, victimes de leur formation coloniale et du caractère assimilationniste des programmes, au statut des femmes évoluées ont aux côtés des hommes, livré une lutte acharnée pour l’indépendance de notre pays et pour leur émancipation dans la sobriété : la lutte au féminin.
Les femmes illettrées représentant à elles seules 98 % de la population féminine, elles adhèrent tôt aux différents partis politiques en grossissant le rang des électeurs mais, surtout en servant de propagandistes à leur mot d’ordre. Leur action est subordonnée a celle des hommes, elles font plus figures d’animatrices que de responsables. Les responsables politiques se sont appuyés sur les plus influentes d’entre elles (responsables de tontines, femmes âgées ou écoutées, les griottes etc), pour battre campagne. Parmi ces figures influentes, on peut citer Fankélé Diarra, Diongoye Konaté, Ayé Diallo, Yaman Diallo, Dagnouma Coulibaly, Fanta Coulibaly qui organisèrent en 1945 une marche de femmes sur la prison de Bamako pour réclamer la libération de Mamadou Sangaré et d’Abdoulye Singaré alors respectivement directeur de publication et rédacteur en chef du journal « l’Essor ».
Quant aux femmes lettrées, très peu nombreuses, elles sont victimes de leur formation coloniale et du caractère assimilationniste des programmes, au statut des femmes évoluées. Certaines femmes menèrent la lutte au sein des regroupements et d’association à caractère syndical et apolitique. Préoccupées qu’elles étaient par le progrès social de l’inter syndicat des femmes travailleuses créé en 1956, présidé par Aoua Kéita et dont la secrétaire générale était la très dynamique Astan Coulibaly et dans lequel on retrouve aussi Sira Diop et Rokiatou Sow, toutes deux futures présidentes de l’Union nationale des femmes du Mali (UNFM). Aoua Kéita représentera le Mouvement au congrès constitutif de l’Union générale des travailleurs d’Afrique noire.
Néanmoins, il y a des intellectuelles comme Aoua Kéita, qui s’engagèrent à fond dès le début auprès des responsables politiques de l’US RDA. Aoua Kéita, figure la plus célèbre de cette période, sage-femme de son état, sortie de l’école africaine de médecine et de pharmacie de Dakar (1931) a mené une activité politique et syndicale fiévreuse. On la retrouve sur tous les fronts. En 1958 déjà, à l’issue du 5e congrès de l’US-RDA , elle est la seule femme élue au bureau politique de l’US-RDA. Portée sur la liste du parti, elle est élue député aux élections législatives de 1959.
Quant à Mariam Travélé, épouse de Modibo Kéita, depuis 1939, elle tiendra en main la section pilote de l’US-RDA de Sikasso après l’arrestation de son mari en 1953 et la dispersion des autres millitants de cette localité. Les mouvements féminins s’insérèrent également dans l’idéal panafricaniste des années 1950. Ainsi fut tenue à Viennes en 1958 la Fédération internationale des femmes (FIDEF), d’où a été lancée l’idée de la création d e l’UFOA (l’Union des femmes ouest africaines), qui tient son premier congrès en juillet 1959 à Bamako.
A la faveur de la reforme en 1948, les femmes, comme les hommes, passent le baccalauréat et intègrent les filières universitaires. A la charnière des années 1950 et 1960 apparaissent déjà les toutes premières figures féminines véritablement scientifiques, Rokiatou N’diaye, Tamaro Touré, Madina Tall etc.
Quand arrive l’indépendance en 1960, les femmes constituent déjà une force non négligeable même si sur le plan politique, on continuera à les maintenir dans une situation subordonnée à cause de la pesanteur des traditions anciennes.
Cheick Larab Diarra
(Stagiaire)
AOUA KEITA
Une vraie combattante pour l’indépendance du Mali
Première femme députée du Mali, membre de l’US – RDA, Aoua Kéita, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, reste l’une des plus grandes figures féminines politiques du Mali d’avant et après l’indépendance. Parcours d’une vraie combattante.
Née en 1912 à Bamako, Aoua Kéita, selon des nombreux témoignages, est la fille d’un militaire originaire de Kouroussa (Guinée). Après des études primaires à l’école des filles et Foyers de métisses, dans les années 20, Aoua Keita, poursuit des études à l’école de Médecine et de Pharmacie de Dakar et obtient un diplôme de sage-femme.
En 1935, elle épouse M. Diawara, un médecin dont elle se sépare ultérieurement. Mais ce dernier l’encouragera dans ses actions politiques et prenait plaisir à partager ses idées politiques avec elle En 1945, le couple s’engage dans l’Union soudanaise – Rassemblement démocratique africain (USRDA) et bien qu’Aoua ne participe pas aux réunions qui, dit-elle, « se passaient alors entre hommes », elle est régulièrement informée de ce qui se passe par son époux.
Son militantisme politique commence d’abord par le syndicat. Elle a milité au sein du Syndicat des travailleurs du Soudan dans les années 50.
Engagée dans l’indépendance du Soudan Français, Aoua Keita milite dès 1946 dans les rangs de l’US-RDA.
Mutée à Gao en 1950, elle renonce l’année suivante à la citoyenneté française et prend une part active dans l’organisation des élections de 1951, à la veille des élections, les fonctionnaires de la région de Gao militant au RDA, ayant tous été mutés, Aoua Kéita, qui a échappé à cette purge, joue un rôle prépondérant dans le succès remporté aux urnes par l’US-RDA. Cela lui vaut d’être mutée à son tour, pour raisons disciplinaires. Elle est envoyée successivement à Bignona (Casamance) au Sénégal, à Nara puis à la maternité de Kati, près de Bamako, où elle fonde un Mouvement intersyndical féminin qu’elle représente en 1957 au Congrès constitutif de l’Union générale des travailleurs de l’Afrique noire.
En 1958, elle est élue au Bureau politique de l’Union soudanaise RDA dont elle est la seule femme. La même année, à l’issue du référendum du 28 septembre, elle est nommée membre du Comité constitutionnel de la République soudanaise. En 1959 elle est élue député aux élections législatives et joue un rôle politique de premier plan jusqu’à la chute de Modibo Kéita. Aoua Kéita a été honorée de plusieurs distinctions: Médaille d’or de l’indépendance du Mali, Ordre de la Perfection de la R.A.U., Mérite de la Croix-Rouge de l’Empire de l’Ethiopie, de plus elle a été élevée au rang de Grand Officier de l’Ordre National du Sénégal, de Grand Commandeur de l’Ordre de l’étoile d’Afrique du Libéria et d’Officier de l’Ordre National du Dahomey actuel Bénin. Infatigable et convaincue de ce qu’elle fait, elle continuera à se battre encore longtemps pour la liberté, la démocratie et la paix universelle. Malheureusement, le régime du premier président Modibo Kéita fut renversé par un coup d’état militaire en 1968. Cela marqua la fin définitive de la carrière politique d’Aoua Kéita qui rejoignit son second mari au Congo Brazzaville en 1970 et ne rentra au Mali qu’en 1979, un an avant son décès à l’âge de 67 ans. Elle s’éteint le 7 Mai 1980 à Bamako.
Idrissa Sako
(Sources : internet)
COMBAT POUR LA LIBERTE
L’engagement des anciennes de Rufisque.
Plusieurs anciennes élèves de l’Ecole normale de Rufisque furent pionnières de la lutte pour l’indépendance du Mali. Relevant d’un établissement singulier dans le système scolaire colonial, l’Ecole normale de Rufisque a formé plusieurs Maliennes intellectuelles de 1938 à 1956.
Les années d’études à l’école de Rufisque ont perfectionné les habitudes gestuelles, mentales et intellectuelles de ces femmes qui se sont battues pour la liberté de leur patrie et de la femme.
Le militantisme politique de la plupart de ces femmes a commencé d’abord par le syndicalisme. Elles s’étaient toutes engagées pour l’indépendance du Soudan Français.
Certaines de ces combattantes s’engageront pour la cause des femmes et publieront des ouvrages. Une des figures de proue du combat féministe, Sira Diop, une ancienne de l’école de Rufisque, dira qu’elles ont publié un livre sur les associations féminines au Mali.
A ses dires, cet ouvrage intitulé : « Femmes d’Afrique, Mémorial de Rufisque » édité par les éditions Jamana dit tout sur les rôles joués par les femmes maliennes de l’époque coloniale à aujourd’hui.
La majorité des combattantes pour la liberté était les sortantes de l’Ecole normale de Rufisque.
Sidiki Doumbia
Ode aux amazones de « brousse »
L’histoire des femmes dans le Mali indépendant n’est pas qu’une affaire de citadines et d’intellectuelles.
Retracer le parcours des femmes dans cette nation que l’on essaie de bâtir revient, pour la plupart des observateurs, à suivre mécaniquement le prisme en termes d’avancées, de liberté et d’affirmation. Alors, on cite pêle-mêle les pionnières de l’USRDA et du PSP dans le combat contre le colonialisme, les premières intellectuelles diplômées des écoles de formation, les officiers de l’armée ou des forces de sécurité… Et, à l’occasion, on entre dans l’anecdotique ou l’insignifiant avec le repère de la première à posséder un permis de conduire ou la mécanicienne. Toutes les « fiertés » se rapportent à ce que l’Occident considère comme un progrès, une émancipation ou une liberté.
Toutefois il y a dans ce pays, certaines femmes qui n’ont jamais mis les pieds à l’école, qui n’ont jamais vu Bamako de leurs yeux, et pourtant qui constituent une vraie race de « bâtisseurs ». Et cela nous conduit à faire d’abord la différence entre les « parleurs » et les « travailleurs ». Nous entendons évidemment consacrer la seconde catégorie comme celle des personnes qui œuvrent à l’avancement du Mali.
Il y a donc une injustice à réparer tant du point de vue de la perception que de la réalité. Les femmes qui ont tout donné au Mali sont en campagne, ce coin que certains esprits méprisants appellent la « brousse ». Nous devons penser à ces femmes et leur rendre tout l’hommage mérité. Elles n’ont jamais connu le luxe et le confort ; la rhétorique et les calculs politiciens, toute leur vie n’a été que travail et enfantement, dans des conditions souvent horribles. Ce sont ces femmes qu’il faut rechercher et célébrer pour ce 22 septembre.
Parmi ces héroïnes anonymes qui ne sortiront pas de l’ombre, il y a Ina Samba, cette « matrone » improvisée de Sendégué. Experte en plantes médicinales, douée d’un sens extraordinaire du diagnostic et du traitement des affections les plus rares, pendant 40 ans, elle a sauvé la vie à des milliers de parturientes dans cet endroit reculé du Mali où ne passait pas un médecin. Il faut citer Mama Sonta, originaire d’un hameau à la périphérie de Dia. Seule avec sa daba et sa volonté, elle cultivait quatre hectares de terre, faisait sa moisson et distribuait son surplus aux veuves et orphelins. Nous ne pouvons pas oublier l’institutrice émérite Anta Haïdara qui, loin du douillet confort de Bamako, a choisi de passer la quasi-totalité de sa carrière à Tonka, dans le cercle de Goundam pour former des générations d’intellectuels qui font aujourd’hui la fierté du Mali.
On ne peut parler de Cinquante ans de combat des femmes maliennes pour la dignité et le progrès réel sans se rappeler toutes ces anonymes qui ont, seules, nourri, soigné et éduqué des enfants qui sont devenus les adultes et les dirigeants du Mali. Des veuves, des femmes abandonnées, des épouses violentées et martyrisées dans d’abominables mariages sans avoir reçu secours et consolation. Certaines y ont laissé la vie, d’autres sont restées traumatisées, mais elles ont transmis à leur progéniture des valeurs que nous devons maintenir vivants.
Quand on pense aux femmes qui ont bâti le Mali indépendant, ce ne sont pas les plus bruyantes et les plus engagées qu’il faut voir. Il faut celles qui ont rapporté réellement une plus value sociale et économique à la nation. Car, à l’évidence, les femmes intellectuelles ou auto proclamées telles ne manquent pas de ressources pour imiter en pire ce que font les hommes de ce pays en termes de prédation, de recherche obsessionnelle du bien matériel et de destruction des valeurs sociales. Il ne s’agit pas de créer un antagonisme sans assises, juste de rappeler que bâtir demande peu de verbiage et de mégalomanie.
Ousmane Sow
Les femmes dans la lutte politique
La lutte pour l’émancipation et l’indépendance mobilisa toutes les couches sociales des colonies parce que la colonisation était l’affaire de tous, c’est-à-dire qu’elle écrasait de la même manière les hommes et les femmes. Mais en raison de l’évolution du contexte politique qui fit que les hommes en étaient plus victimes que les femmes, ceux-ci furent les premiers à dénoncer son caractère inhumain et à se dresser contre tout le système. Mais même à ce niveau, la contestation de l’ordre colonial et son rejet commencèrent d’abord dans les villes où il y avait des lettrés avant d’atteindre les campagnes auxquelles on demandait seulement de produire pour les colons. D’un autre côté, la scolarisation, base de la prise de conscience avait commencé par les garçons avant de concerner les filles dans l’entre-deux-guerres et encore ne toucha-t-elle que les filles des villes et plus généralement celles des gens aisés ou instruits. En 1945, à la fin de la guerre, on peut dire que dans toutes les colonies d’AOF en général et plus particulièrement au Soudan français, il y avait plus d’hommes lettrés que de femmes dans cet Etat, et le nombre de femmes travaillant à la Fonction publique et dans le secteur privé était tout aussi insignifiant.
Les femmes rurales composant en outre l’écrasante majorité de la population féminine, et donc le plus grand nombre d’analphabètes, la lutte politique fut lente à se deviner dans cette catégorie pour ne pas dire qu’elle ne la toucha que très tardivement. En raison de cet analphabétisme féminin quasi-général, l’éveil des consciences fut lent chez les femmes et celles-ci prirent forcément le train de l’émancipation en marche. Dans la lutte la conquête des droits et libertés individuelles et collectives dans les années 1945-1946 il y avait en fait très peu de femmes, du moins ne l’ont-elles pas fait au grand jour comme les hommes. Mais, il est possible qu’il en eût, vu le contexte qui prévalait et qui pouvait à la révolte. Toujours est-il que ces combattantes dans l’ombre sont peu connues, aussi bien en ville qu’à la campagne et finalement ce sont les figures féminines officiellement connues qui résument l’histoire de la lutte des femmes pour l’indépendance.
Au Soudan français, la lutte des femmes pour l’émancipation politique fut menée dans les centres urbains à la fois par des femmes illettrées que par des lettrées alors dites évoluées. Les femmes illettrées qui s’engagèrent dans le combat politique étaient généralement de grandes dames de la capitale, des griottes célèbres, en tout cas des femmes ayant de l’influence dans leurs milieux soit par la naissance, soit par les activités professionnelles. Pour les partis politiques et les syndicats, elles faisaient de l’agitation politique, diffusaient les mots d’ordre et les slogans et mobilisaient les militants. Bien qu’ayant abattu un travail énorme pour les partis politiques, elles sont moins connues que les hommes à côté desquels elles se battaient. Néanmoins quelques nomes sont restées même si on ne sait pas trop bien ce qu’elles ont fait précisément comme travail politique. On cite souvent Yaman Diallo, Ayé Diallo et les femmes de Bamako-Coura qui marchèrent en 1945 sur la prison de Bamako pour obtenir la libération de certains militants politiques comme Mamadou Sangaré et Abdoulaye Singaré. Les femmes lettrées qui s’engagèrent dans la lutte politique en nombre restreint et le firent généralement dans les domaines de l’éducation et de la santé. Certaines s’engagèrent par pure conviction politique (une petite minorité), d’autres sous l’influence de compagnons mâles luttant soit dans le rang d’un syndicat, soit d’un parti politique. Mais la grande majorité des femmes lettrées préférait imiter les Européens sous l’influence desquels elles étaient et qu’elles prenaient pour modèle. L’évolution pour beaucoup d’entre elles, c’était se rapprocher du statut des colons, vivre comme eux dans le luxe et non militer dans un syndicat ou un parti politique.
Ceci explique que dans la lutte politique n’émergea qu’une seule femme lettrée connue, Aoua Kéita, sage-femme de son état. Elle fut militante de RDA devint député de ce parti à l’Assemblée nationale dans les années 1960. Elle est d’ailleurs la seule femme connue dans ce domaine au cours de cette période, mais il semble que d’autres comme Sira Diop et Rokiatou Sow se battirent elles aussi dans des associations et dans des syndicats et s’y firent même un nom. Ces deux dernières d’ailleurs, pour avoir lutté ainsi, devinrent par la suite dans les années 1980-1990 des responsables de l’UNFM.
Les femmes, dès la période coloniale, ne restèrent pas inactives dans le jeu politique. Elles se battirent au côté des hommes avec leurs armes propres et laissèrent des traces même si celles-ci sont souvent moins visibles que celles des hommes.
Facoh Donki Diarra
Née en 1912 à Bamako, Aoua Kéita, selon des nombreux témoignages, est la fille d’un militaire originaire de Kouroussa (Guinée). Après des études primaires à l’école des filles et Foyers de métisses, dans les années 20, Aoua Keita, poursuit des études à l’école de Médecine et de Pharmacie de Dakar et obtient un diplôme de sage-femme.
En 1935, elle épouse M. Diawara, un médecin dont elle se sépare ultérieurement. Mais ce dernier l’encouragera dans ses actions politiques et prenait plaisir à partager ses idées politiques avec elle En 1945, le couple s’engage dans l’Union soudanaise – Rassemblement démocratique africain (USRDA) et bien qu’Aoua ne participe pas aux réunions qui, dit-elle, « se passaient alors entre hommes », elle est régulièrement informée de ce qui se passe par son époux.
Son militantisme politique commence d’abord par le syndicat. Elle a milité au sein du Syndicat des travailleurs du Soudan dans les années 50.
Engagée dans l’indépendance du Soudan Français, Aoua Keita milite dès 1946 dans les rangs de l’US-RDA.
Mutée à Gao en 1950, elle renonce l’année suivante à la citoyenneté française et prend une part active dans l’organisation des élections de 1951, à la veille des élections, les fonctionnaires de la région de Gao militant au RDA, ayant tous été mutés, Aoua Kéita, qui a échappé à cette purge, joue un rôle prépondérant dans le succès remporté aux urnes par l’US-RDA. Cela lui vaut d’être mutée à son tour, pour raisons disciplinaires. Elle est envoyée successivement à Bignona (Casamance) au Sénégal, à Nara puis à la maternité de Kati, près de Bamako, où elle fonde un Mouvement intersyndical féminin qu’elle représente en 1957 au Congrès constitutif de l’Union générale des travailleurs de l’Afrique noire.
En 1958, elle est élue au Bureau politique de l’Union soudanaise RDA dont elle est la seule femme. La même année, à l’issue du référendum du 28 septembre, elle est nommée membre du Comité constitutionnel de la République soudanaise. En 1959 elle est élue député aux élections législatives et joue un rôle politique de premier plan jusqu’à la chute de Modibo Kéita. Aoua Kéita a été honorée de plusieurs distinctions: Médaille d’or de l’indépendance du Mali, Ordre de la Perfection de la R.A.U., Mérite de la Croix-Rouge de l’Empire de l’Ethiopie, de plus elle a été élevée au rang de Grand Officier de l’Ordre National du Sénégal, de Grand Commandeur de l’Ordre de l’étoile d’Afrique du Libéria et d’Officier de l’Ordre National du Dahomey actuel Bénin. Infatigable et convaincue de ce qu’elle fait, elle continuera à se battre encore longtemps pour la liberté, la démocratie et la paix universelle. Malheureusement, le régime du premier président Modibo Kéita fut renversé par un coup d’état militaire en 1968. Cela marqua la fin définitive de la carrière politique d’Aoua Kéita qui rejoignit son second mari au Congo Brazzaville en 1970 et ne rentra au Mali qu’en 1979, un an avant son décès à l’âge de 67 ans. Elle s’éteint le 7 Mai 1980 à Bamako.
Idrissa Sako
(Sources : internet)
L’engagement des anciennes de Rufisque.
Plusieurs anciennes élèves de l’Ecole normale de Rufisque furent pionnières de la lutte pour l’indépendance du Mali. Relevant d’un établissement singulier dans le système scolaire colonial, l’Ecole normale de Rufisque a formé plusieurs Maliennes intellectuelles de 1938 à 1956.
Les années d’études à l’école de Rufisque ont perfectionné les habitudes gestuelles, mentales et intellectuelles de ces femmes qui se sont battues pour la liberté de leur patrie et de la femme.
Le militantisme politique de la plupart de ces femmes a commencé d’abord par le syndicalisme. Elles s’étaient toutes engagées pour l’indépendance du Soudan Français.
Certaines de ces combattantes s’engageront pour la cause des femmes et publieront des ouvrages. Une des figures de proue du combat féministe, Sira Diop, une ancienne de l’école de Rufisque, dira qu’elles ont publié un livre sur les associations féminines au Mali.
A ses dires, cet ouvrage intitulé : « Femmes d’Afrique, Mémorial de Rufisque » édité par les éditions Jamana dit tout sur les rôles joués par les femmes maliennes de l’époque coloniale à aujourd’hui.
La majorité des combattantes pour la liberté était les sortantes de l’Ecole normale de Rufisque.
Sidiki Doumbia
Ode aux amazones de « brousse »
L’histoire des femmes dans le Mali indépendant n’est pas qu’une affaire de citadines et d’intellectuelles.
Retracer le parcours des femmes dans cette nation que l’on essaie de bâtir revient, pour la plupart des observateurs, à suivre mécaniquement le prisme en termes d’avancées, de liberté et d’affirmation. Alors, on cite pêle-mêle les pionnières de l’USRDA et du PSP dans le combat contre le colonialisme, les premières intellectuelles diplômées des écoles de formation, les officiers de l’armée ou des forces de sécurité… Et, à l’occasion, on entre dans l’anecdotique ou l’insignifiant avec le repère de la première à posséder un permis de conduire ou la mécanicienne. Toutes les « fiertés » se rapportent à ce que l’Occident considère comme un progrès, une émancipation ou une liberté.
Toutefois il y a dans ce pays, certaines femmes qui n’ont jamais mis les pieds à l’école, qui n’ont jamais vu Bamako de leurs yeux, et pourtant qui constituent une vraie race de « bâtisseurs ». Et cela nous conduit à faire d’abord la différence entre les « parleurs » et les « travailleurs ». Nous entendons évidemment consacrer la seconde catégorie comme celle des personnes qui œuvrent à l’avancement du Mali.
Il y a donc une injustice à réparer tant du point de vue de la perception que de la réalité. Les femmes qui ont tout donné au Mali sont en campagne, ce coin que certains esprits méprisants appellent la « brousse ». Nous devons penser à ces femmes et leur rendre tout l’hommage mérité. Elles n’ont jamais connu le luxe et le confort ; la rhétorique et les calculs politiciens, toute leur vie n’a été que travail et enfantement, dans des conditions souvent horribles. Ce sont ces femmes qu’il faut rechercher et célébrer pour ce 22 septembre.
Parmi ces héroïnes anonymes qui ne sortiront pas de l’ombre, il y a Ina Samba, cette « matrone » improvisée de Sendégué. Experte en plantes médicinales, douée d’un sens extraordinaire du diagnostic et du traitement des affections les plus rares, pendant 40 ans, elle a sauvé la vie à des milliers de parturientes dans cet endroit reculé du Mali où ne passait pas un médecin. Il faut citer Mama Sonta, originaire d’un hameau à la périphérie de Dia. Seule avec sa daba et sa volonté, elle cultivait quatre hectares de terre, faisait sa moisson et distribuait son surplus aux veuves et orphelins. Nous ne pouvons pas oublier l’institutrice émérite Anta Haïdara qui, loin du douillet confort de Bamako, a choisi de passer la quasi-totalité de sa carrière à Tonka, dans le cercle de Goundam pour former des générations d’intellectuels qui font aujourd’hui la fierté du Mali.
On ne peut parler de Cinquante ans de combat des femmes maliennes pour la dignité et le progrès réel sans se rappeler toutes ces anonymes qui ont, seules, nourri, soigné et éduqué des enfants qui sont devenus les adultes et les dirigeants du Mali. Des veuves, des femmes abandonnées, des épouses violentées et martyrisées dans d’abominables mariages sans avoir reçu secours et consolation. Certaines y ont laissé la vie, d’autres sont restées traumatisées, mais elles ont transmis à leur progéniture des valeurs que nous devons maintenir vivants.
Quand on pense aux femmes qui ont bâti le Mali indépendant, ce ne sont pas les plus bruyantes et les plus engagées qu’il faut voir. Il faut celles qui ont rapporté réellement une plus value sociale et économique à la nation. Car, à l’évidence, les femmes intellectuelles ou auto proclamées telles ne manquent pas de ressources pour imiter en pire ce que font les hommes de ce pays en termes de prédation, de recherche obsessionnelle du bien matériel et de destruction des valeurs sociales. Il ne s’agit pas de créer un antagonisme sans assises, juste de rappeler que bâtir demande peu de verbiage et de mégalomanie.
Ousmane Sow
Les femmes dans la lutte politique
La lutte pour l’émancipation et l’indépendance mobilisa toutes les couches sociales des colonies parce que la colonisation était l’affaire de tous, c’est-à-dire qu’elle écrasait de la même manière les hommes et les femmes. Mais en raison de l’évolution du contexte politique qui fit que les hommes en étaient plus victimes que les femmes, ceux-ci furent les premiers à dénoncer son caractère inhumain et à se dresser contre tout le système. Mais même à ce niveau, la contestation de l’ordre colonial et son rejet commencèrent d’abord dans les villes où il y avait des lettrés avant d’atteindre les campagnes auxquelles on demandait seulement de produire pour les colons. D’un autre côté, la scolarisation, base de la prise de conscience avait commencé par les garçons avant de concerner les filles dans l’entre-deux-guerres et encore ne toucha-t-elle que les filles des villes et plus généralement celles des gens aisés ou instruits. En 1945, à la fin de la guerre, on peut dire que dans toutes les colonies d’AOF en général et plus particulièrement au Soudan français, il y avait plus d’hommes lettrés que de femmes dans cet Etat, et le nombre de femmes travaillant à la Fonction publique et dans le secteur privé était tout aussi insignifiant.
Les femmes rurales composant en outre l’écrasante majorité de la population féminine, et donc le plus grand nombre d’analphabètes, la lutte politique fut lente à se deviner dans cette catégorie pour ne pas dire qu’elle ne la toucha que très tardivement. En raison de cet analphabétisme féminin quasi-général, l’éveil des consciences fut lent chez les femmes et celles-ci prirent forcément le train de l’émancipation en marche. Dans la lutte la conquête des droits et libertés individuelles et collectives dans les années 1945-1946 il y avait en fait très peu de femmes, du moins ne l’ont-elles pas fait au grand jour comme les hommes. Mais, il est possible qu’il en eût, vu le contexte qui prévalait et qui pouvait à la révolte. Toujours est-il que ces combattantes dans l’ombre sont peu connues, aussi bien en ville qu’à la campagne et finalement ce sont les figures féminines officiellement connues qui résument l’histoire de la lutte des femmes pour l’indépendance.
Au Soudan français, la lutte des femmes pour l’émancipation politique fut menée dans les centres urbains à la fois par des femmes illettrées que par des lettrées alors dites évoluées. Les femmes illettrées qui s’engagèrent dans le combat politique étaient généralement de grandes dames de la capitale, des griottes célèbres, en tout cas des femmes ayant de l’influence dans leurs milieux soit par la naissance, soit par les activités professionnelles. Pour les partis politiques et les syndicats, elles faisaient de l’agitation politique, diffusaient les mots d’ordre et les slogans et mobilisaient les militants. Bien qu’ayant abattu un travail énorme pour les partis politiques, elles sont moins connues que les hommes à côté desquels elles se battaient. Néanmoins quelques nomes sont restées même si on ne sait pas trop bien ce qu’elles ont fait précisément comme travail politique. On cite souvent Yaman Diallo, Ayé Diallo et les femmes de Bamako-Coura qui marchèrent en 1945 sur la prison de Bamako pour obtenir la libération de certains militants politiques comme Mamadou Sangaré et Abdoulaye Singaré. Les femmes lettrées qui s’engagèrent dans la lutte politique en nombre restreint et le firent généralement dans les domaines de l’éducation et de la santé. Certaines s’engagèrent par pure conviction politique (une petite minorité), d’autres sous l’influence de compagnons mâles luttant soit dans le rang d’un syndicat, soit d’un parti politique. Mais la grande majorité des femmes lettrées préférait imiter les Européens sous l’influence desquels elles étaient et qu’elles prenaient pour modèle. L’évolution pour beaucoup d’entre elles, c’était se rapprocher du statut des colons, vivre comme eux dans le luxe et non militer dans un syndicat ou un parti politique.
Ceci explique que dans la lutte politique n’émergea qu’une seule femme lettrée connue, Aoua Kéita, sage-femme de son état. Elle fut militante de RDA devint député de ce parti à l’Assemblée nationale dans les années 1960. Elle est d’ailleurs la seule femme connue dans ce domaine au cours de cette période, mais il semble que d’autres comme Sira Diop et Rokiatou Sow se battirent elles aussi dans des associations et dans des syndicats et s’y firent même un nom. Ces deux dernières d’ailleurs, pour avoir lutté ainsi, devinrent par la suite dans les années 1980-1990 des responsables de l’UNFM.
Les femmes, dès la période coloniale, ne restèrent pas inactives dans le jeu politique. Elles se battirent au côté des hommes avec leurs armes propres et laissèrent des traces même si celles-ci sont souvent moins visibles que celles des hommes.
Facoh Donki Diarra
La lutte pour l’émancipation et l’indépendance mobilisa toutes les couches sociales des colonies parce que la colonisation était l’affaire de tous, c’est-à-dire qu’elle écrasait de la même manière les hommes et les femmes. Mais en raison de l’évolution du contexte politique qui fit que les hommes en étaient plus victimes que les femmes, ceux-ci furent les premiers à dénoncer son caractère inhumain et à se dresser contre tout le système. Mais même à ce niveau, la contestation de l’ordre colonial et son rejet commencèrent d’abord dans les villes où il y avait des lettrés avant d’atteindre les campagnes auxquelles on demandait seulement de produire pour les colons. D’un autre côté, la scolarisation, base de la prise de conscience avait commencé par les garçons avant de concerner les filles dans l’entre-deux-guerres et encore ne toucha-t-elle que les filles des villes et plus généralement celles des gens aisés ou instruits. En 1945, à la fin de la guerre, on peut dire que dans toutes les colonies d’AOF en général et plus particulièrement au Soudan français, il y avait plus d’hommes lettrés que de femmes dans cet Etat, et le nombre de femmes travaillant à la Fonction publique et dans le secteur privé était tout aussi insignifiant.
Les femmes rurales composant en outre l’écrasante majorité de la population féminine, et donc le plus grand nombre d’analphabètes, la lutte politique fut lente à se deviner dans cette catégorie pour ne pas dire qu’elle ne la toucha que très tardivement. En raison de cet analphabétisme féminin quasi-général, l’éveil des consciences fut lent chez les femmes et celles-ci prirent forcément le train de l’émancipation en marche. Dans la lutte la conquête des droits et libertés individuelles et collectives dans les années 1945-1946 il y avait en fait très peu de femmes, du moins ne l’ont-elles pas fait au grand jour comme les hommes. Mais, il est possible qu’il en eût, vu le contexte qui prévalait et qui pouvait à la révolte. Toujours est-il que ces combattantes dans l’ombre sont peu connues, aussi bien en ville qu’à la campagne et finalement ce sont les figures féminines officiellement connues qui résument l’histoire de la lutte des femmes pour l’indépendance.
Au Soudan français, la lutte des femmes pour l’émancipation politique fut menée dans les centres urbains à la fois par des femmes illettrées que par des lettrées alors dites évoluées. Les femmes illettrées qui s’engagèrent dans le combat politique étaient généralement de grandes dames de la capitale, des griottes célèbres, en tout cas des femmes ayant de l’influence dans leurs milieux soit par la naissance, soit par les activités professionnelles. Pour les partis politiques et les syndicats, elles faisaient de l’agitation politique, diffusaient les mots d’ordre et les slogans et mobilisaient les militants. Bien qu’ayant abattu un travail énorme pour les partis politiques, elles sont moins connues que les hommes à côté desquels elles se battaient. Néanmoins quelques nomes sont restées même si on ne sait pas trop bien ce qu’elles ont fait précisément comme travail politique. On cite souvent Yaman Diallo, Ayé Diallo et les femmes de Bamako-Coura qui marchèrent en 1945 sur la prison de Bamako pour obtenir la libération de certains militants politiques comme Mamadou Sangaré et Abdoulaye Singaré. Les femmes lettrées qui s’engagèrent dans la lutte politique en nombre restreint et le firent généralement dans les domaines de l’éducation et de la santé. Certaines s’engagèrent par pure conviction politique (une petite minorité), d’autres sous l’influence de compagnons mâles luttant soit dans le rang d’un syndicat, soit d’un parti politique. Mais la grande majorité des femmes lettrées préférait imiter les Européens sous l’influence desquels elles étaient et qu’elles prenaient pour modèle. L’évolution pour beaucoup d’entre elles, c’était se rapprocher du statut des colons, vivre comme eux dans le luxe et non militer dans un syndicat ou un parti politique.
Ceci explique que dans la lutte politique n’émergea qu’une seule femme lettrée connue, Aoua Kéita, sage-femme de son état. Elle fut militante de RDA devint député de ce parti à l’Assemblée nationale dans les années 1960. Elle est d’ailleurs la seule femme connue dans ce domaine au cours de cette période, mais il semble que d’autres comme Sira Diop et Rokiatou Sow se battirent elles aussi dans des associations et dans des syndicats et s’y firent même un nom. Ces deux dernières d’ailleurs, pour avoir lutté ainsi, devinrent par la suite dans les années 1980-1990 des responsables de l’UNFM.
Les femmes, dès la période coloniale, ne restèrent pas inactives dans le jeu politique. Elles se battirent au côté des hommes avec leurs armes propres et laissèrent des traces même si celles-ci sont souvent moins visibles que celles des hommes.
Facoh Donki Diarra