Les Organisations de la société civile, Seco-ONG et autres associations expriment leur désaccord face à l’érection du Monument du cinquantenaire dans le lit du fleuve et sonne la charge.
La société civile malienne désapprouve l’érection, dans le lit du fleuve Niger, du Monument du cinquantenaire qui s’étend sur une superficie de trois hectares pour un coût d’un milliard F CFA.
Elle a partagé cette conviction avec la presse le jeudi 26 août à la cantine de l’Ensup à un pas du site du monument. « Oui au cinquantenaire, mais non à la perturbation écologique du fleuve ». Tel était le cri de cœur de la société civile qui revenait en refrain tout au long de la conférence de presse.
Convaincue que toute personne a droit à un environnement sain, la société civile a qualifié d’incroyable et d’inadmissible l’érection du monument qui, selon elle, n’est que l’amorce d’un projet de « re profilage du fleuve qui serait en cours d’élaboration par l’Agence pour le bassin du fleuve Niger et qui viserait la transformation du fleuve en canal dans la ville de Bamako par la construction du mur, le remblaie et la vente des parcelles ainsi créées» .
En outre, la société civile a regretté le manque de concertation de la population sur la pertinence du projet qui, du reste, n’agrée pas les utilisateurs du fleuve que sont les pêcheurs, les éleveurs, les jardiniers, les exploitants de sable…
Barou Coulibaly de Seco-Ong, tête de file de la thématique Environnement du Forum des OSC (Organisations de la Société Civile), organisatrice de la conférence, a vigoureusement dénoncé l’érection du Monument qui « cause un préjudice au fleuve et partant, menace la vie des populations ». Selon lui, la société civile de façon générale et son groupe de façon particulière n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. .Ainsi, a-t-il précisé, cette conférence sera le déclic à une série de manifestations .
Pour Sékou Dirra de la CAD Mali, l’érection du monument, qui se greffe à la construction des hôtels et autres bâtiments dans le lit du fleuve, se fait au grand mépris du droit naturel de l’eau et des textes sur l’eau. Le monument, a soutenu Sékou Diarra, augmente le nombre des menaces reconnues par les 9 pays traversés par le fleuve Niger dans son bassin vif. M. Diarra a fustigé ce qu’il appelle la logique de marchandisation du fleuve à une élite obéissant à une logique d’entreprise. « Nous devons nous lever contre ce projet au risque de voir notre droit à l’eau sérieusement compromis », a-t-il martelé.
Pour sa part Hamidou Diarra, a appelé les différentes ONG et les citoyens maliens à faire une union sacrée autour de la thématique de l’environnement pour arrêter des projets comme le monument du cinquantenaire.
Moussa Camara
(Stagiaire)