« Chose promise, chose dûe » disait l’autre. La pose de la première pierre de la nouvelle Cité universitaire est un acte qui concrétise une des promesses des plus hautes autorités du pays. Elle est l’illustration de la volonté du président à développer le cadre de vie et d’étude ; une réponse des recommandations du Forum National sur l’Education et la satisfaction d’une des revendications estudiantines. Bref, les premiers jalons d’une Cité universitaire, prompte et digne de ce nom ont été posés par les autorités du pays.
Le mardi, 20 avril dernier, à Kabala dans les périphéries de la ville de Bamako, l’ambiance était festive. Un rêve estudiantin devient réalité. Le président de la République, et tous gotha avaient répondu à l’appel pour la consécration d’un cri de cœur des élèves et étudiants du pays. La pose de la première pierre de la Cité universitaire est un geste constituant un pan vers la modernisation, le développement et la performance de l’enseignement supérieur.
A cette rencontre de grande envergure, véritable tapon dans l’histoire de l’enseignement supérieur au Mali, outre le président de la République, Amadou Toumani Touré, on distinguait le Premier ministre Modibo Sidibé, des membres du gouvernement, dont le ministre en charge de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Mme Siby Ginette Bellegarde, des élus nationaux et communaux, des représentants du corps diplomatique accrédité au Mali, du Recteur et autres responsables de l’Université de Bamako, du Directeur du Centre National des Oeuvres Universitaires ; des syndicats d’enseignants (CNOU) M. Abdoul Haïdara, des responsables des syndicats de l’enseignement supérieurs, des leaders estudiantins, des notables.
Dans une ambiance d’espoir couplé, qui illustrait la joie des uns et des autres, de nombreuses interventions ont marqué la cérémonie.
La cité qui sera bâtie sur une superficie d’environ 102 hectares est un lieu où pourra se développer de nombreuses activités juxtaposées. Un fait novateur en gestation que le maire de Kalabancoro, M. Issa Ballo a apprecié à sa juste valeur. Il a souligné l’aspect positif et évolutif que la cité pourra apporter aux populations du lieu.
De par la viabilisation, l’électricité, l’eau, l’emploi à travers des petites activités formelles et informelles, l’édifice apportera plus de sécurité dans un endroit où se développe de plus en plus le banditisme et la criminalité intra-urbaine. Selon le maire, cette cité permettra d’amorcer le développement harmonieux d’un espace en proie à des quartiers spontanés et autres.
Pour sa part, le secrétaire général du comité AEEM, M Hamadoun Traoré, comblé, précise : « C’est un jour qui concrétise en effet les promesses faites par les plus hautes autorités de notre pays. L’histoire retiendra que nous y étions, nous avons cru en la promesse faite par les hautes autorités de notre pays, que nous avons cru en l’expression de la volonté populaire exprimée lors du Forum National sur l’Education qui avait demandé, pour nous étudiants, de meilleures conditions de vie et de travail.
Le bureau de coordination de l’AEEM et tous les étudiants du Mali vous remercient pour cette illustre réalisation qui vient heureusement combler une des revendications fondamentales de notre association« , a-t-il précisé.
Profitant de l’occasion, le secrétaire général du bureau de coordination a, au nom de l’ensemble des étudiants, lancé un cri de cœur aux autorités et aux enseignants afin qu’ils renouent avec le dialogue, pour conjurer la crise qui sévit dans le supérieur. Aussi l’orateur a volé au secours de ses camarades du Centre d’Enseignement Supérieur de Bamako.
« C’est là aussi le lieu de rappeler que nos camarades du Centre d’Enseignement Supérieur de Bamako (CESB) vivent dans des conditions précaires car ils n’ont ni de local, ni de salles de classe, ils font la rotation entre les salles de spectacle et salles de cinéma. Nous souhaitons la construction d’infrastructures appropriées pour le CESB, ici à Kabala…« , a-t-il exprimé.
Mme SIBY GINETTE BELLEGARDE
Le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a remercié vivement le président de la République et les membres du comité de pilotage qui ont depuis quelques jours analysé au peigne fin, l’étude de faisabilité du dossier. « Les cadres de mon département et l’ensemble des acteurs et partenaires de l’école malienne vous disent merci pour ce geste hautement significatif qui dénote à suffisance, votre engagement à bâtir une école performante, à bâtir et je cite <<l’université de nos besoins>> ».
L’oratrice a rappelé le processus des gestes enclenchés dans ce sens en 2010 et qui commence par la pause de la première pierre de l’Université de Ségou le 20 mars. A en croire le ministre, l’ensemble de ces actes illustre la volonté des autorités à offrir aux étudiants un meilleur cadre de vie et d’études qui permet d’améliorer leurs performances académiques.
LA CITE UNIVERSITAIRE DE KABALA
Aux dires du ministre, la cité universitaire en gestation sera bâtie sur une superficie d’environ 102 hectares. Le coût des travaux de construction est estimé à 25 milliards de francs CFA. Elle sera financée sur ressources nationales dont une partie sur les fonds générés par la privatisation de la SOTELMA.
Sur cette vaste étendue des terres, l’orateur a renchéri qu’il sera réalisé une zone administrative qui s’étend sur une superficie de 9 ha 95 ca et qui abritera la direction générale du CNOU et ses annexes ; une zone résidentielle qui s’étend sur 39 ha 36 ca destinée à la construction des résidences des étudiants et une zone d’études d’une superficie de 53 ha, prévue pour les infrastructures pédagogiques et de recherches. Elle constitue une zone de tampon entre la zone administrative et les résidences.
Aussi dans la cité, souligne le ministre, seront aménagés des espaces verts, une cafétéria, des terrains de sport, des voies de circulation et des parkings. Le bâtiment fini, va offrir 4020 étudiants, un cadre de vie agréable et propice aux études.
Par ailleurs, le ministre a rappelé quelques insuffisances constatées au niveau de l’existant. Pour le ministre, les dortoirs existants qui datent des années 1960, sont vétustes et de faible capacité.
A en croire le ministre, les dortoirs de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie (FMPOS) ont une capacité de 400 lits, ceux de l’IUG, 320 lits, de la FAST 720 lits. L’IPR- IFRA compte 11 blocs de dortoirs avec une capacité de 662 lits. Soit un total de 2102 lits pour loger les étudiants surtout ceux qui ont quitté leurs pays, leurs régions et leurs familles pour les pôles universitaire.
Après avoir fait l’état des lieux de la situation qui prévaut dans le supérieur, à savoir la grève illimitée des enseignants, le Chef de l’Etat a rappelé les mesures en cours. « Il faut renforcer les capacités des jeunes pour faire face aux défis de l’intégration régionale et de la Fonction Publique. Dans cet objectif, j’ai instruit au gouvernement d’engager des réformes nécessaires pour remodeler notre université et faire d’elle un moteur d’innovation, qui soit soutenu par un corps volontariste et cohérent, de développement de ressources humaines, de la formation des enseignants, des infrastructures et de l’équipement« , a-t-il souligne.
Ousmane BERTHE (Stagiaire)