Le Mali, à l’instar d’autres pays de la communauté internationale, s’apprête à célébrer ce dimanche 25 avril 2010, la dixième Journée Africaine de Lutte contre le Paludisme et la troisième Journée Mondiale de Lutte contre le Paludisme. En prélude à cet événement, le Ministère de la Santé et ses partenaires ont organisé une conférence de presse le 21 avril dernier dans les locaux de la représentation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Mali, situés à N’Tomikorobougou en Commune III du District de Bamako.
Les principaux animateurs de cette conférence de presse étaient : Dr. Ndoutabé Modjirom de l’OMS ; Dr. Amara Chérif Traoré du Ministère de la Santé ; Dr. Klénon Traoré, Directeur du Programme National de Lutte contre le Paludisme, entre autres.
Le thème retenu cette année pour commémorer la Journée Africaine et la Journée Mondiale de Lutte contre le Paludisme est : « Vaincre le paludisme, le compte à rebours est lancé » avec comme slogan dans la région africaine : « les communautés s’engagent pour vaincre le paludisme ».
A travers le thème de cette année, selon le Dr. Ndoutabé Modjirom qui a lu le message de la représentante résidente de l’OMS au Mali, Mme Fatoumata Binta Tidiane Diallo, le partenariat entend renouveler la mobilisation sur le problème sanitaire mondial que représente le paludisme.
En effet, selon les statistiques de l’OMS, le paludisme touche 40% de la population mondiale. Par an, plus de 500 millions de personnes sont infectées dont plus d’un million de décès dû au paludisme. Tous les continents : Asie, Amérique, l’Europe. Mais c’est en Afrique, plus précisément l’Afrique subsaharienne que la charge du paludisme est la plus lourde.
LE PALUDISME AU MALI
Au Mali, le paludisme constitue le premier motif de consultation sanitaire et la première cause de décès chez les enfants de 0 à 5 ans et chez les femmes enceintes. L’agent pathogène de la maladie est le plasmodium tandis que le moustique (anophèle) en est le vecteur transmissible. Le diagnostic du paludisme repose sur la clinique et la biologie afin de détecter les cas et le traitement se fait sur la base de médicaments d’artrimizine ou CTA.
En 2005, il y a eu 962 706 cas de malades atteints de paludisme au Mali dont 1 285 décès contre 1 326 639 cas détectés en 2008 pour 1 328 décès.
POUR VAINCRE LE PALUDISME
Dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide est une méthode de prévention du paludisme. En effet, pour vaincre le paludisme, les dispositions suivantes ont été mises en place :
– des outils préventifs et thérapeutiques efficaces et peu coûteux sont à présent disponibles et de nouveaux moyens sont développés et testés ;
– un plan mondial fondé sur un consensus a été mis en avant pour promouvoir la coordination des efforts internationaux visant le contrôle, l’élimination et l’éradication finale de la maladie ;
– un partenariat fort, réunissant tous les acteurs et partisans clés du contrôle du paludisme, est en place pour répondre aux défis auxquels aucune organisation ou aucun gouvernement ne pourrait faire face seul.
« Nous pouvons alors affirmer que cette année représente une véritable opportunité à saisir pour préserver un million de vies grâce à l’approvisionnement rapide en dispositifs antipaludiques tels que moustiquaires de protection, tests de diagnostic, médicaments antipaludiques et pulvérisations intradomiciliaires ; et pour faire disparaître la mortalité due au paludisme d’ici 2015.
Il reste moins d’une année à la communauté internationale de lutte contre le paludisme pour réaliser les objectifs 2010 visant à fournir de manière performante et abordable des moyens de protection et des traitements antipaludiques à toutes les personnes à risque.
Pour atteindre les objectifs de 2010, lors de la commémoration de la première Journée Mondiale de Lutte contre le Paludisme en 2008, M. Ban Ki-Moon, Secrétaire Général de l’ONU a appelé la Communauté Internationale à redoubler d’efforts« , a déclaré la Représentante de l’OMS au Mali.
Par ailleurs, la diminution de l’impact du paludisme permettrait d’activer considérablement la réalisation des Objectifs Millénaire pour le Développement convenus par tous les Etats membres de l’ONU. Outre le combat contre la maladie, ces objectifs ciblent également les droits et la santé des femmes et des enfants, l’accès à l’éducation et la réduction de l’indigence.
Pour remporter le combat contre le paludisme, les pays et leurs partenaires internationaux doivent renforcer les systèmes de collecte de données au niveau local, national, régional et mondial. Une collecte fiable des données, leur analyse détaillée et leur diffusion efficace permettent de fournir une réponse éclairée et performante au paludisme et sont essentielles à la réussite à long terme des efforts mondiaux visant à contrôler la maladie.
Dans ce contexte, les principaux acteurs investis dans le combat contre le paludisme doivent surveiller les obstacles susceptibles d’entraver la mise en place du Programme Mondiale de Lutte contre le Paludisme. En plus, ils doivent assurer le suivi des nouvelles initiatives et solutions mises en place.
En outre, la communauté internationale doit être capable de rendre compte des progrès effectués dans plusieurs domaines tels que le développement, la production et l’approvisionnement en moustiquaires et traitements, le contrôle du paludisme, le financement et l’attribution des ressources pour le déploiement des interventions, le contrôle des cas de paludisme, ou encore l’information et la mobilisation des communautés dans la lutte contre la maladie.
Ce qui n’est pas le cas pour l’instant car, le Ministère de la Santé au Mali a évalué les besoins en moustiquaires imprégnées à 8 800 000 qui doivent être distribuées gratuitement pour la campagne 2010. A la date d’aujourd’hui, seulement 1 615 000 moustiquaires sont disponibles.
Outre le déficit de moustiquaires imprégnées, il y a des insuffisances de ressources financières, des difficultés d’accès à certains districts sanitaires.
Daba Balla KEITA