La privatisation de la Compagnie Malienne du Développement du Textile (CMDT) est imminente. Mais pour que le processus accouche en douceur, les autorités ont préféré l’appellation de « Restructuration de la CMDT ». La signature du plan social de la compagnie, intervenue le jeudi 7 janvier 2010 constitue un pas décisif vers la privatisation.
Le plan social en question prévoit le licenciement de 352 travailleurs qui coûtera à l’Etat près de 9 milliards F CFA. Ont apposé leurs signatures au bas du document, M. Tièna Coulibaly, Président Directeur Général (PDG) de la CMDT et le secrétaire général de la section syndicale de la filière coton, M. Zaharyaou Diawara.
La cérémonie de la signature du plan social de la CMDT a enregistré la présence du secrétaire général de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), M. Siaka Diakité et le secrétaire général de Ministère de l’Economie et des Finances, M. Moussa Léo Sidibé.
SUR LE CHEMIN DE LA FILIALISATION
C’est le gouvernement qui a donné le ton du processus de privatisation de la CMDT en conseil des ministres sous le label de la restructuration. Ce processus sera par plusieurs phases. Ainsi, après le gouvernement, les députés ont entériné l’initiative par le vote d’une loi. Mais l’opposition parlementaire, très minoritaire a voté non à la privatisation de la CMDT.
La loi portant restructuration privatisation de la CMDT a divisé le secteur coton en quatre zones : la zone ouest comprenant la direction régionale de Kita, la zone de Koutiala, la zone de Sikasso et la zone de Bougouni. Chacune de ces quatre filiales, selon la loi de restructuration, est autonome. Cette restructuration doit se faire au détriment de certains travailleurs qui seront licenciés. Ceux qui auront la chance de rester, seront repartis entre les quatre filiales.
FAUT-IL FAIRE CONFIANCE AU PDG DE LA CMDT?
Le nouveau PDG de la CMDT s’appelle Tièna Coulibaly, ancien ministre de l’Economie et des Finances. Face aux inquiétudes des syndicalistes quant au sort des compressés, Tièna Coulibaly les a rassuré que le plan social qui a été signé le 7 janvier 2010 sera financé par l’Etat, comme exactement celui de 2003. Faut-il faire confiance au PDG de la CMDT ?
Cette question vaut son pesant d’or car, au Mali, jusque-là peu de privatisation a réussi. Qu’elle soit de l’ITEMA, de la SONATAM en passant par la Régie du Chemin de Fer du Mali, entre autres, l’avenir de plusieurs famille a été sacrifié sur l’autel de la privatisation. La dernière privatisation non réussi et qui fait couler beaucoup d’ancre et de salive est celle de l’HUICOMA.
Il faut le dire tout de suite: la privatisation de l’Huicoma a été un échec total. Depuis plus d’un an, les travailleurs sont sans salaire, tandis que d’autres sont en prison pour avoir revendiqué leurs droits. Il y a lieu de rappeler que les revendications des syndicalistes de l’HUICOMA se résume en 7 points : le paiement des arriérés de salaires et des indemnités de licenciement, la mise en place d’une commission d’avancement et de reclassement, la régularisation de la situation administrative de l’ensemble des travailleurs, la signature et l’exécution sans délai du plan social, entre autres.
Parce qu’ils n’ont pas eu satisfaction de ces points qu’ils sont environ 400 travailleurs et leur famille à prendre d’assaut la Bourse du Travail où ils résident depuis le 10 novembre 2009.L’HUICOMA étant la fille de la CMDT, les travailleurs de la filière coton ont bien des raisons de s’inquiéter.
Daba Balla KEITA