Dans le cadre du suivi de la campagne agricole 2008-2009 ; “Initiative riz”, le ministre de la Justice, M. Maharafa Traoré, en compagnie de son homologue de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, a conduit une mission à Bougouni et à Yanfoliba.
C’est le Premier ministre Modibo Sidibé qui était attendu dans ces deux cercles. Mais pour des contraintes, c’est finalement Maharafa Traoré et Sina Damba qui ont été dépêchés sur les lieux, ce jeudi 7 Août 2008.
Au menu du programme : visite de champs de riz pour s’enquérir de l’état d’avancement de l’Initiative Riz, visite de champs de coton bio, de maïs, mais aussi d’unités de conditionnement de mangues à Bougouni et à Yanfolila, et de la coopérative de production du beurre de karité des femmes de Zantiébougou.
C’est donc le cercle de Yanfolila qui, le premier, constituera la première étape de cette mission gouvernementale. Premier site visité dans le Wassoulou : la Société Fruitière de Yanfolila, ou encore, l’Unité de conditionnement de mangues de Yanfolila.
Sous la conduite de M. Djoumé Diakité, Ingénieur Agronome, les deux ministres et la forte délégation qui les accompagnait, ont connaître tout le processus de fonctionnement de cette société, du fonctionnement de la machine de traitement au traitement lui-même, en passant par les conditions d’amagasinement et de conservation des commandes de mangues.
Véritable incarnation du progrès de la science, surtout sous nos cieux, la machine de traitement de l’Unité de conditionnement de la mangue peut traiter jusqu’à 3 tonnes de mangue par heure. La capacité de production mensuelle, tout comme les profits générés par la société fruitière de Yanfolila, sont fonction des commandes. Le Directeur de ladite société et ses collaborateurs ont reçu les encouragements des illustres visiteurs.
Ensuite, la délégation, conduite par le ministre Maharafa Traoré et son homologue de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de Famille, a mis le cap sur le champs de Seydou Yoro Sidibé, un paysan qui, pour la première fois, se lance dans la culture du riz Nérica, à cause des facilités accordées par le gouvernement dans le cadre de l’Initiative riz.
Seydou Yoro Sidibé bénéficie de l’encadrement et de l’accompagnement de la Direction Régionale de l’Agriculture (DRA), dont le Directeur, M. Seydou Keïta, était de la visite. Les jeunes plans de riz de Seydou Yoro Sidibé, qui couvrent une superficie de 0,75 ha, se portent à merveille.
A part des difficultés du début dues au manque de boeufs de culture, Seydou Yoro dit n’avoir eu aucun problème majeur à cause, dit-il, de l’accompagnement de la DRA de Sikasso, et surtout, de l’octroi, par le gouvernement, de l’engrais pour 12 500 FCFA le sac.
L’homme n’a pas manqué d’éloges à l’endroit du gouvernement pour cette heureuse initiative, puisqu’il n’en croyait pas ses yeux (les termes sont de lui-même), jusqu’au jour où il a acheté ses sacs d’engrais au même prix fixé par le gouvernement.
Après le champ de Seydou yoro Diakité, la délégation s’est transportée dans celui de Samba Sidibé. La différence ici, c’est que le champ de ce dernier n’est pas fait en riz Nérica, mais en coton bio. L’enseignement à tirer, à ce niveau, est que la culture du coton bio est en nette progression au Mali, avec la multiplication des partenaires nationaux et internationaux.
Cet engouement est du au fait que la culture du coton bio pose moins de problème que celle du coton ordinaire. En plus, les avantages, en terme de profits, sont énormes, comme en témoigne le prix d’achat du coton bio aux producteurs : 275 FCFA le kilo, contre 175 FCFA le kilo pour le coton ordinaire.
Et la demande ne cesse de se faire sentir. Dans la zone de Yanfolila, on retrouve aujourd’hui 2400 producteurs de coton bio -dont 40% de femmes- répartis en 14 coopératives de producteurs.
L’étape de Yanfolila se bouclait donc, avec cette visite du champ de coton bio de Samba Sidibé.
Cap maintenant sur Bougouni. Comme à Yanfolila, le premier site visité fut la société fruitière de Bougouni où on fait le même travail qu’à Yanfolila. La délégation se rend ensuite dans le champ de Karim Touré à Zantiébougou.
Un champs qui couvre 3 ha de riz Nérica. Là aussi, l’engrais n’a jamais posé de problème, encore moins la semence. Seuls les herbicides (à cause de la contre-façon) et les engrais naturels (à cause de la potasse) ont eu quelques répercussions sur une partie du champ, aussitôt refait, après le diagnostic du problème.
L’intermède entre les champs de riz Nérica à Zantiébougou a été consacrée à la coopérative de production de beurre de kariké des femmes de Zantiébougou. Là, c’est surtout la ministre Mme Maïga Sina Damba qui est sortie avec la conviction que les femmes maliennes, même en milieu rural, travaillent à leur émancipation économique. D’où le sens de l’optimisme et de la grande satisfaction qui se lisaient sur son visage.
Ladite coopérative emploie 45 personnes, dont 4 seulement sont des hommes. Elle envisage de produire, cette année, 14 tonnes de beurre de karité.
La coopérative a, pour membres, plus de 363 femmes de la Commune de Zantiébougou. L’année dernière, elle a réalisé un bénéfice de plus de 10 millions de FCFA. Les femmes qui animent cette coopérative entendent avoir, à l’horizon 2012, une capacité de production de 100 tonnes de beurres de karité, mais aussi élargir leur fourchette de bénéfice à 50 millions de FCFA. Un bel exemple de détermination féminine à suivre !
Enfin, la visite des ministres Maharafa Traoré et Mme Maïga Sina Damba devait prendre fin dans le champ de Yaya Bagayogo, un paysan très prolifique et très connu dans la zone. L’homme cultive le riz Nérica depuis 2002 ; ce qui fait de lui un pionnier en la matière. Il a un champ de 3 ha de riz Nérica, 3 ha de coton, et 3 ha de maïs. Aussi, Yaya Bagayogo a bénéficié d’un tracteur l’année dernière.
A part les remerciements à l’endroit du gouvernement, l’homme dit n’avoir eu, jusqu’ici, aucun problème. En définitive, à Yanfolila tout comme à Bougouni, le seul problème commun aux paysans reste celui de l’équipement. Avec la volonté du gouvernement de travailler en cela, pour la campagne prochaine, la conviction est permis qu’une solution sera trouvée à ce problème. Ce qu’il faut noter, par contre, c’est que dans la région de Sikasso, on recense 93 000 ha aménagés en riz, dont 6 000 ha en riz Nérica.
Pas plus loin que la semaine dernière, le gouvernement a fait parvenir 45 décortiqueuses dans la région de Sikasso. Il y a aussi la féminisation de l’agriculture dans cette partie du pays, avec un peu plus de 35 000 femmes productrices. Cette énième visite gouvernementale prouve que l’Initiative riz est sur la bonne voie, au regard seulement de l’engouement, la volonté et la détermination des paysans en faveur de cette trouvaille du Premier ministre Modibo Sidibé.
Pour le ministre Maharafa Traoré, tout s’exprimait en terme de satisfaction. Satisfaction par rapport à l’état d’avancement de l’Initiative Riz, satisfaction vis-à-vis de la volonté des femmes de s’affirmer, comme en attestent ces milliers de femmes productrices, et la coopérative de production de beurre de karité des femmes de Zantiébougou. Satisfaction également face aux unités de conditionnement de mangues de Bougouni et Yanfolila.
Toute chose qui va dans le sens de la volonté du gouvernement de divertifier l’agriculture malienne. “Je rentre donc très comblé de cette mission, car j’ai la conviction que le développement du Mali passe par l’agriculture”, a conclu Maharafa Traoré. Mais c’est Mme Maïga Sina Damba qui rentre très fière des femmes maliennes.
Adama S. DIALLO