Incroyable, mais vrai ! L’incident s’est déroulé à Lafiabougou, non loin du marché,un samedi du mois d’Août, lors de la célébration du mariage civil de deux jeunes couples.
Au Mali, les jeudis et dimanches sont reconnus, sinon réputés comme jours de célébration des mariages civils et religieux. Mais dans le souci de gagner du temps, pour les festivités, voire les manifestations culturelles, d’autres citoyens préfèrent célébrer leur mariage dans la soirée du samedi. Ainsi, les deux familles (celle du mari et celle de la mariée) auront à faire face aux festivités dans la journée du dimanche, comme ce fut le cas de ce jeune couple.
Les faits
Après avoir célébré le mariage civil à la mairie de Sabalibougou, les mariés et les participants se sont rendus chez un parent du marié. Et là, pour avoir fait ses louanges, un participant audit mariage remit une forte somme d’argent à un groupe de griots et griottes.
Alors, tout se gâta au moment du partage… du gâteau. La griotte à qui l’argent a était remis pour partager n’a été « claire’ dans ledit partage. Si bien (plutôt mal) que l’une des griotes ne reçut pas un seul sou. Elle ne pipa pourtant pas un seul mot, bien qu’étant furieuse contre celle qui a partagé la « cagnotte ». Elle garda plutôt, du moins rumina sa colère en elle.
Arrivées à Lafiabougou, des griottes, venant de Sikasso pour la circonstance, sur l’invitation de la famille du marié, commencèrent à faire les éloges de ladite famille, mais aussi de toutes les familles où elles ont reçu beaucoup d’argent. Très « dévouée » pour la cause, la griotte qui avait fait du mauvais partage se déplaça en dansant, pour aller… récupérer sa part.
Mais au moment où elle tendait sa main pour recevoir sa part de « gâteau », un billet de 1000 FCFA, celle qui avait été lésée la dernière fois s’entreposa et intercepta le billet avec force. Alors, les témoins et participants du mariage assistèrent à un concert d’injures et autres gémonies entre les deux griottes qui finirent par se crêper le chignon.
N’eut été l’intervention de l’assistance, leur pugilat allait finir par de graves dégâts. Aussi, pour départager les deux furies, une personne âgée vint à leur secours en… partageant Ies1000 F CFA entre elles : chacune s’en sortit ainsi avec 500 FCFA.
Que faut-il en retenir ?
La moralité qui découle de cet incident, c’est que la cherté de la vie est en train de contribuer à l’augmentation du niveau de pauvreté. Ce qui fait que même les NiamakaJas (griots), qui, dit-on « vivent pourtant aux… dépenses de leurs fans », souffrent plus que jamais. Et pour cause : à cause de cette cherté de la vie, même les personnes qui ont l’habitude de leur faire financièrement plaisir manquent d’argent de nos jours. Mieux, certains de ces « bienfaiteurs » sont aujourd’hui presque aussi fauchés que des rats d’église.
C’est pourquoi, lors des mariages, baptêmes et autres manifestations culturelles, certains griots ou griottes n’ont pas l’esprit, ni la conscience tranquilles. A force d’être en quête d’argent, elles se livrent souvent à tout, sauf à ce que recommande la « profession de griot. Aussi, lesdites manifestations se transforment souvent en véritables batailles rangées, à cause… de l’argent et de son partage.
N’est-il pas temps que ce genre de faits, ou du moins, de méfaits soient freinées, quand on sait qu’avec la cherté de la vie, les fans et autres « horort’ (nobles) desdits griots ne peuvent pas tout faire ? Bref, ne faut-il pas plutôt un changement radical de comportement des griots, lors de ces mariages et baptêmes ?
Soir de Bamako