Avec « Mama », son premier album sorti en avril 2005, Nampé Sadio s’était affiché comme une valeur sûre de la musique malienne. Ce talent affiché dans « Tatounou », sorti en 2008, vient d’être confirmé de forte belle manière dans « Degnoumani » et « Barikala », deux albums qui sortiront le 25 mai 2010.
Depuis la sortie de son premier album « Mama » en 2005, Nampé Sadio est devenu la coqueluche d’une certaine catégorie de mélomanes. Mais, tous ceux qui avaient encore un doute sur le talent de l’artiste vont devoir se ressaisir. A la faveur de « Degnoumani » et de « Barikala », deux albums qui sortiront le 25 mai 2010, Nampé Sadio est bien parti pour mettre d’accord ses partenaires et ses adversaires sur ses qualités artistiques et musicales. Pour présenter ses deux opus aux journalistes, l’artiste qui ambitionne d’aller très loin n’a pas fait dans la demi-mesure. Pour la circonstance, il a animé le 11 mai 2010, une conférence de presse d’un genre nouveau à Blonba. Au cours de la conférence de presse, en plus de la présentation de l’album, l’artiste n’a pas hésité de monter sur scène avec son groupe pour des interprétations en live. Histoire de dire que Nampé Sadio, hier petit artiste, s’est aujourd’hui installé en demeure dans la cour des grands. Les journalistes ont aussi eu droit à la projection de deux des 9 clips réalisés par l’artiste pour assurer la promotion de ses deux albums.
De très belle facture, ces clips ont été réalisés par « AS image », une structure de production installée en Côte d’Ivoire. En ce qui concerne la présentation des albums, Nampé Sadio dira que « Degnoumani » est un album de douze titres qui peuvent être joués et écoutés partout dans le monde. Le deuxième album « Barikala », selon lui est également constitué de douze titres confectionnés pour « tout juste remercier mes jatigui à Bamako, aux USA et en France ». Les deux morceaux joués en live et les deux clips projetés nous ont permis d’apprécier le chemin parcouru par l’artiste depuis la sortie de son premier album.
En plus de la bonne mélodie, Nampé Sadio a décidé d’imprimer une rythmique dansante à ses chansons. Et du coup cette fusion entre la mélodie et le rythme fait que les œuvres de Nampé Sadio ne souffrent d’aucun complexe face à la musique ivoirienne ou congolaise. Mais, la surprise des journalistes a été d’autant plus grande lorsque l’artiste a révélé que l’arrangement a été entièrement assuré par lui-même et par Samba Diabaté, son chef d’orchestre. Mais, vu la bonne orchestration qui soutient les chants mélodieux de Nampé Sadio, il n’y aucun doute, lui et Samba Diabaté doivent se rassurer qu’ils seront sollicités par d’autres artistes maliens dès la sortie des albums.
A travers les titres « Bamako » et « Degnoumani », Nampé Sadio et son chef d’orchestre viennent de réussir une prouesse attendue depuis belle lurette. Processus entamé depuis quelques années par des réalisations d’autres artistes maliens, avec les deux albums de Nampé Sadio, aucun DJ d’aucune boîte de nuit au Mali ne pourra plus se cacher derrière des prétextes peu convaincants comme la musique malienne n’est pas dansante, pour l’éjecter de sa programmation. Peut-être, il était écrit quelque part que ce sont les artistes de la trempe de Nampé Sadio qui allaient sortir la musique malienne des chemins battus. Ibrahim Nampé Sadio Traoré est le fils de Sadio Traoré, ex-sociétaire du Super Biton national, multi instrumentistes qui a fait les beaux jours d’un orchestre local de Kayes et de Adiaratou Diagne, grande griotte de la région de Kayes.
Titulaire d’un diplôme de socio anthropologie, Ibrahim Nampé Sadio, fils d’un artiste et d’une griotte, va sûrement apporter sa touche particulière à la musique malienne. En tout cas, ses deux albums enregistrés entre Bamako et Abidjan, dans les Studios Bogolan et Elyser, seront sûrement ceux de la rupture et de la consécration.
Assane Koné