C’est à partir de lundi prochain que l’entraîneur national des Aigles, Stephen Keshi va entrer dans le vif de sa préparation pour la campagne de la CAN et du Mondial 2010.
Dès demain soir, le technicien nigérian va accueillir une grande partie de son effectif, tandis que l’arrivée du reste est prévue le dimanche. En attendant d’engager cette lourde mission de qualification, dont le premier acte se dispute en fin de la semaine prochaine avec la venue des Diables rouges du Congo Brazza, le sélectionneur national a rencontré hier la presse nationale pour fixer les contours de ses ambitions pour le Mali et présenter en même temps les autres membres de son staff. « Pour moi, c’est le Mali qu’on doit mettre au dessus de toutes les considérations. Je vous ai convié à cette rencontre pour exprimer ma philosophie de jeu et vous demander de m’accompagner par des critiques objectives à construire une équipe nationale performante qui serait capable de faire flotter très haut le drapeau national », a ainsi introduit Stephen Keshi avant de présenter les autres membres de son staff.
Avec Mamadou Coulibaly comme adjoint principal, le Benino-Nigerian Hanandinou Valère, superviseur des matches, Ntase Timothé Kossi, Benino-ghanéen préparateur physique et Mamoutou Kané « Mourlé », comme chargé de la préparation des gardiens. Pour la question du choix de son adjoint, l’entraîneur national a précisé qu’il n’y a eu aucune interférence extérieure. « J’ai côtoyé Mamadou Coulibaly lors de la CAN juniors en 2001 en Éthiopie, alors que je conduisais l’équipe de mon pays. J’ai estimé qu’il peut être d’un grand apport pour moi. Je pense qu’il n’y a l’ombre d’aucun nuage sur cette décision. Si on me raconte que les joueurs avaient proposé quelqu’un, je répondrai qu’au cours de ma tournée en Europe, les joueurs m’ont simplement qu’ils sont à la disposition de l’Équipe nationale », a tranché le sélectionneur national. Ajoutant tout de même que le plus important est le sacrifice qu’on doit faire pour son pays. « Il faut laisser les sentiments et les problèmes existentiels pour se consacrer à l’essentiel. C’est la qualification pour la CAN et au Mondial. Nous sommes à 29 éditions de la Coupe d’Afrique des nations et le Mali n’a participé qu’à cinq éditions. Pensez vous que cela est honorable pour un pays qui regorge de potentialités ?
Concernant le choix des 30 joueurs présélectionnés, Keshi déclare l’avoir établi de concert avec Madou Coulou et Sadia Cissé, mais précise cependant que ce n’est qu’une présélection. « Soyez sûr que ce n’est pas à cause du nom que je ferai évoluer un joueur. Ils seront trente en stage, mais ceux qui vont se montrer plus disponibles à entretenir un esprit de groupe et la discipline et être plus engagés à mouiller le maillot national seront retenus. Quand j’ai rencontré Mamadou Bagayoko, j’ai compris qu’il ruminait une colère contre l’équipe du Mali. Je lui ai dit , laisses tout ça et viens jouer avec moi. Il avait refusé, mais il vient de m’appeler pour dire qu’il sera là. C’est le cas de Soumaila Coulibaly et Éric Sékou Chelle qui avaient des griefs contre l’ancien entraîneur. Il a fallu les convaincre à revenir en sélection », a confié le technicien nigérian.
Parlant des adversaires du Mali, notamment le Congo Brazza, le Tchad et le Soudan, le sélectionneur des Aigles est formel : » Il ne faut sous estimer aucun adversaire. Car dire qu’une équipe est plus facile qu’une autre serait une grave erreur. J’ai un objectif à atteindre et je me donne les moyens pour l’atteindre. Ma philosophie est très claire. Il s’agit de disposer des hommes de devoir capables de transcender toutes les difficultés que l’adversaire pourra causer. Je suis un adepte du football total. On attaque à onze et on défend à onze. On cherche toujours à prendre l’avantage », a insisté le nouvel entraîneur des Aigles.
M. N. TRAORÉ L’Essor