A chacune de ses rencontres avec la Presse nationale et les associations de la société civile, le président de la Commission d’Organisation du Cinquantenaire de l’Indépendance du Mali (COCIM), M. Oumar Hammadoun Dicko, n’a de cesse de faire cas d’un constat pour le moins regrettable, voire alarmant, sinon malheureux : le non respect du drapeau national et de ses couleurs, ainsi que l’ignorance des termes de l’hymne national affichée par la majorité des citoyens, qui se prétendent pourtant… maliens.
Pourtant, la célébration, avec faste et réussite, du prochain Cinquantenaire de l’Indépendance du pays ne peut se faire sans la participation effective et efficiente, le don de soi, et l’engagement sans faille de tous les Maliens, sans exclusive.
Mais tout cela ne pourrait se réaliser sans un profond esprit de civisme et de citoyenneté de chaque citoyen, de quelque âge ou condition qu’il soit : cet aspect demeure aussi important et crucial pour la réussite du Cinquantenaire que M. Oumar Hammadoun Dicko n’a jamais cessé d’y insister. C’est que la connaissance de l’hymne national rentre bien dans le cadre du civisme et de la citoyenneté.
Du reste, ne l’apprenait-on pas aux écoliers, dès la classe primaire?… Face à la nécessité de s’imprégner des termes de l’hymne national, n’est-on pas finalement revenu aux anciennes habitudes qui consistaient à apprendre, aux petits élèves, à monter le drapeau et à chanter l’hymnen national, avant même d’entrer en classe ?
C’est dire que pour n’importe quel citoyen, se connaître, c’est avant tout connaître et respecter et les couleurs (les dispositions aussi) de son drapeau, et les termes et le sens de son hymne national.
L’histoire d’un symbole
L’Article (l’unique) de la Loi N°62-72 du 9 Août 1962, qui fut à l’origine de l’Hymne national du Mali, stipule « qu’il est créé un Hymne National de la République du Mali, dont le texte intitulé « Le Mali » est annexé à la présente Loi« .
Créé par le Docteur Seydou Badian Kouyaté, et traditionnellement exécuté par la fanfare de la Garde Républicaine, lors des cérémonies solennelles, l’Hymne national a fait l’objet de quelques adaptations par des artistes maliens, tant traditionnels que modernes. Mais c’est au Mouvement Pionnier du Mali que l’on doit la traduction de l’Hymne national en langue nationale bambara.
Intitulé « Le Mali« , l’Hymne national du Mali comporte quatre couplets suivis à chaque fois d’uun refrain unique. Cet Hymne est non seulement un appel à la défense de la Patrie, au travail et à la prospérité, mais aussi un témoignage de l’attachement du Mali à l’unité du continent africain tout entier. Il porte également la marque de ces exaltantes années de l’histoire du Mali : les toutes premières années de son Indépendance.
L’Hymne exprime la fierté d’un peuple qui a recouvré sa dignité, qui proclame son espérance et sa foi en un avenir radieux, dans un pays enfin libre et dans une Afrique « qui se lève enfin » pour marcher vers son unité et sa dignité. C’est enfin un vibrant appel au peuple malien pour le « rendez-vous de l’honneur » : celui de la construction nationale et de la libération de l’Afrique.
« A ton appel, Mali »
Premier couplet : « A ton appel Mali, Pour ta prospérité, Fidèle à ton destin, Nous serons tous unis. Un peuple, un but, une foi, Pour une Afrique unie. Si l’ennemi découvre son front, Au dedans ou au dehors, Débout sur les remparts, Nous sommes résolus de mourir« .
Refrain : « Pour l’Afrique et pour toi Mali, Notre drapeau sera liberté. Pour l’Afrique et pour toi Mali, Notre combat sera unité. Oh Mali d’aujourd’hui, Oh Mali de demain ! Les champs fleurissent d’espérance, Les coeurs vibrent de confiance« .
Deuxième couplet : « L’Afrique se lève enfin. Saluons ce jour nouveau. Saluons la liberté. Marchons vers l’Unité. Dignité retrouvée, Soutient notre combat Fidèle à notre serment, De faire l’Afrique unie. Ensemble, débout mes frères ! Tous au rendez-vous de l’honneur ! « .
Troisième couplet : « Débout villes et campagnes ! Debout femmes, jeunes et vieux ! Pour la patrie en marche, Vers l’avenir radieux. Pour notre dignité, Renforçons bien nos rangs. Pour le salut public, Forgeons le bien commun. Ensemble, au coude à coude, Faisons le sentier du bonheur« .
Quatrième couplet : « La voie est dure, très dure, Qui mène au bonheur commun. Courage et dévouement ! Vigilance à tout moment ! Vérité des temps anciens, Vérité de tous les jours. Le bonheur par le labeur, Fera le Mali de demain« .
Signalons enfin que chaque couplet est suivi du même refrain.
Oumar DIAWARA