Les Rouges de Bamako se seront battus jusqu’au bout face aux Clubistes. L’inoxydable Bréhimablen Traoré et ses camarades se seront battus à coup d’épaules, de coudes coudes et de pieds, sans parvenir à briser le « mythe » du Club Africain.
Mais comme d’habitude, l’équipe championne de la Tunisie n’a rien laissé transparaître. Sûrs d’eux, les Clubistes ont fait leur match, poussant les Djolibistes jusqu’à la séance des tirs au but. Alors que la marrée rouge formée par près de 25.000 spectateurs, attendait avec angoisse une étincelle des hommes d’Alou Badra Diallo, pour donner enfin de la voix. Ce choc qualificatif, troisième du genre entre Rouges-verts de Bamako et Rouges-Blancs de la Tunisie, a accouché, comme à l’aller, d’un résultat nul vierge (0-0). Et une fois encore l’implacable réalisme nécessaire dans l’épreuve des tirs au but a manqué au représentant malien, qui perdra 3 tirs contre 5.
Absorbée par la pression silencieuse d’un public étonnement très passif et l’enjeu de la rencontre, l’équipe de Hèrèmakono n’a jamais su se préoccuper simplement de l’objectif de qualification qui lui avait tendu la main après le nul héroïque de Tunis. Les hommes d’Alou Badra Diallo croyaient toujours pouvoir faire la différence, lorsque dès la 7è minute Nouhoum Kobina ajustait mal son coup de tête sur un centre de Janvier Abouta et 12 mn plus tard, quand Bréhimablen Traoré fit incursion dans la surface adverse avant de placer un lob, qui s’écrase sur la barre transversale. Le ton était donné. La mainmise des pensionnaires de Hèrèmakono sur le match s’organisait. Mais la bonne organisation défensive des nôtres est contre balancée par l’inefficacité des attaquants. Janvier Abouta, inexplicablement intronisé titulaire à la pointe peine à trouver ses repères et ses réflexes. L’attaquant visiblement très émoussé, n’avait aucune prédisposition pour prétendre à ce genre d’opération commando. Janvier Abouta est complètement demeuré inactif à la pointe de l’attaque et comble de l’ironie, c’est lui qui commettait des fautes sur les défenseurs tunisiens. Esseulé au milieu, Lamine Diawara, avec l’appui de Bréhimablen Traoré, tente malgré tout de maintenir le navire Djoliba à flot. Mais les nôtres s’entêtent à engager les hostilités sur les couloirs. C’est le couloir droit occupé par Issa Traoré et Nouhoum Kobina qui est fortement utilisé. Malheureusement, tous les centres décochés des deux flancs de l’attaque ne donnent pas les effets escomptés. Les visiteurs parvenaient à peine à desserrer l’étreinte comme sur cette infiltration de Sellamy Oussema dont la frappe met le keeper Cheick Oumar Bathily en difficulté (33è).
La suite de ce premier acte se résume à une longue domination des représentants maliens, marquée par quelques coups d’accélérateur géniaux, œuvres des artistes associés Bréhimablen Traoré, Nouhoum Kobina, Lamine Diawara ou encore Issa Traoré et Amadou Sidibé. Un tir non cadré de Souleymane Dembélé avant le repos (40è) cache mal l’indigence offensive des Rouges, symbolisée par un Sedounoudé Janvier Abouta totalement transparent. Ce score nul et vierge à la pause faisait l’affaire de l’équipe tunisienne, qui n’avait aucune obligation de se déchaîner. Au contraire, le plan de bataille des hommes de Benchika Abdelhak consistait à chercher le nul et pousser les nôtres à la séance des tirs au but.
La seconde période est encore plus palpitante pour les Rouges. Dix petites minutes suffiront à l’équipe pour bénéficier d’un penalty consécutif à un fauchage de Bréhimablen Traoré en pleine surface. Mais Lassana Fané rate son face à face avec Rejab Ben Saber. Le keeper tunisien eut le bon réflexe de dévier du pied le tir du milieu de terrain des Rouges (55è). Le Djoliba tente malgré tout d’accentuer la pression, à l’image de Souleymane Dembélé, Amadou Sidibé (66è et 68è) ou encore Nouhoum Kobina qui offrira un caviar à Janvier Abouta à la 71è. Le scénario du jeu d’échecs fermé qui marquera le reste de la partie, allait être décisif pour les Tunisiens. Bréhimablen Traoré, le premier tireur du Djoliba rate le cadre après le tir réussi de Ben Yahya Wissem. L’implacable métier des Tunisiens et les exigences d’une épreuve des nerfs mirent fin à la belle aventure des hommes de Hèrèmakono. Eux qui avaient placé la barre très haut dans cette compétition en réalisant une série de six matches sans défaite. Il faudra sans doute du temps aux Djolibistes pour se remettre du cauchemar du stade Modibo Keita car cette élimination est la pire des choses qui pouvait leur arriver. L’équipe tunisienne a sans doute impressionné par son sang froid et sa lucidité, mais il faut admettre que les joueurs d’Alou Badra Diallo n’ont pas produit leur meilleur football et qu’ils auraient pu faire mieux.
M. N. TRAORÉ
Dimanche 27 juillet au stade Modibo Keita
Djoliba-Club africain : 0-0 puis 3-5 t.a.b
Ont réussi leur tir : Janvier Abouta, Amadou Sidibé, Seydou Traoré (Djoliba), Karim Ouadal, Borhewe Ghawen, Helmi Hman, Wisem Ben Yahya et Aymen Rhifi (Club africain).
A raté : Bréhima Traoré (Djoliba).
Bon arbitrage du Libyen Ambaya Jamel assisté de ses compatriotes Mehmed Nasseraldin et Abulkhir Khalid.
Djoliba : Cheick Oumar Bathily (cap), Sékou Bagayoko, Boucader Diallo, Issa Traoré, Amadou Sidibé, Lassana Fané, Lamine Diawara, Nouhoum Kobina (Seydoufing Traoré), Souleymane Dembélé, Bréhima Traoré et Janvier Abouta.
Entraîneur : Aliou B. Diallo.
Club Africain : Saber ben Rejab, Lassaad Ouerjani, Ben Yahia Wissem, Ecifa Billel, Mouihri Yossef, Oussama Sellimy, (Ovadhi Karim), Osage Junior, (Ghannem Borhene), Dhaouadi Zouhaier, (Rhifi Aymen), Bachtobji Mohamed, Souissi Khaled et Helmi Hmam.
Entraîneur : Abdelhak Ben Chika.
L’ESSOR