En plus de certaines pratiques qui déshonorent le secteur, les colonies de vacances connaissent cette année un recul du nombre des participants à cause de la cherté de la vie.
Depuis un certain temps, les structures organisatrices de colonies de vacances poussent comme des champignons dans notre pays. La colonie est un regroupement d’enfants en internat pour passer une partie des vacances en dehors du cadre familial.
Les colonies ont alors pour principaux objectifs de contribuer à la promotion des droits de l’enfant et à leur jouissance. Elles doivent également favoriser l’épanouissement de l’enfant et la formation de sa personnalité physique, intellectuelle, civique et morale.
Cette année, plusieurs agences de voyage se proposent de récréer les enfants sur deux ou trois semaines. Les promoteurs ont déjà commencé à faire leur publicité. Cette activité sensible, parce que concernant des enfants, ne suscite plus le même engouement.
Selon Aliou Hamada, agent de tourisme à Tam-Voyages, « la colonie de vacances ne marche plus comme avant. Cette année, c’est encore plus dur. Les parents sont rares à venir inscrire leurs enfants.
C’est peut-être dû à la vie chère ». Mais dans un cas comme dans l’autre, la réalité est qu’en dehors de la vie chère, beaucoup de parents ne nourrissent plus l’idée d’envoyer leurs enfants en colonie à cause du désordre qui règne dans le secteur. Aujourd’hui, l’organisation des colonies de vacances laisse à désirer.
Il y a plus de 106 agences de voyage. Chaque agence qui le désire peut organiser la colonie sans pour autant remplir les conditions minimales. Du fait de cette « porte ouverte », n’importe qui peut aujourd’hui organiser une colonie de vacances. Souvent, des gens sans scrupule bénéficient de la protection de certaines autorités qu’elles prennent pour parrains.
Pour bien des parents, les colonies sont un cadeau fait à leurs enfants. Dans ce cas de figure, ils n’hésitent pas, quel que soit le montant, à satisfaire les désirs de leurs progénitures.
Des pratiques peu orthodoxes
Pour d’autres, la colonie reste pour l’instant une aventure, à moins qu’elle ne soit organisée par des institutions sûres. La plupart des Maliens pensent que sans un minimum de garantie, ceux qui envoient leurs enfants feignent d’ignorer le parcours du combattant qui est le leur.
Il est fréquent de voir lors des colonies de vacances, des encadreurs, des organisateurs ou des colons garçons flirter avec des filles. Certains parents se plaignent également du fait que leurs filles soient revenues enceintes.
Au motif que ce sont des charges supplémentaires, certaines structures ne souscrivent même pas d’assurance au profit des participants. D’autres font le voyage sans la présence d’un agent de santé. Ainsi, le moindre accident ou malaise peut se transformer en catastrophe.
Dans cette situation, plutôt que de s’épanouir pendant ces colonies, les enfants en reviennent malades ou traumatisés. De plus, le promoteur d’aujourd’hui pouvant se dédire demain, il peut arriver des tiraillements entre lui et certains agents sur les aspects financiers. Tous ces faits peuvent négativement déteindre sur la colonie et sur la quiétude des enfants.
Au niveau des prix, chaque organisateur les fixe en fonction de ce qu’il entend proposer aux enfants. Ainsi, pour aller en colonie de deux semaines ce mois d’août au Sénégal une agence propose 595 000 F CFA. D’autres vont jusqu’à 700 000 F CFA pour le même itinéraire et la même durée.
Même si certaines structures font l’effort de respecter les normes, il n’en demeure pas moins que beaucoup reste à faire pour assainir le milieu. L’image du secteur est écornée à cause du tohu-bohu qui y règne. Sortir avec un enfant, c’est prendre d’énormes risques. Il faut être en règle vis-à-vis des normes nationales et internationales. L’Etat devrait donc y être plus regardant. Il faut réellement réglementer l’activité.
Sidiki Doumbia
Ramata S. Kéita
(stagiaire)