Le projet de construction de magasins met dos-à-dos le maire de Kita et sa population. Après les jeunes, l’édile de la Capitale de l’Arachide ne parle plus le même langage avec un chef de quartier de sa Commune.
Après la lettre de protestation du Conseil des jeunes de la localité au maire Ibrahima Sory Dabo, le chef de quartier de « Tounkarala » (un quartier de Kita) Niamé Tounkara vient d’envoyer au maire une autre lettre de dénonciation.
Dans sa lettre, Niamé Tounkara dénonce ce qu’il considère comme le manque de courtoisie de l’élu qui a refusé à maintes reprises de rencontrer l’ensemble des chefs de quartier de Kita qui souhaitaient trouver un compromis à la construction des magasins au niveau de la place de l’Indépendance de la ville.
Ce projet a suscité un véritable tollé à Kita à cause du fait qu’une grande partie de la population n’y avait pas adhéré, car ayant découvert des velléités de spéculations alors que ce projet est sensé désengorger les grandes artères anarchiquement occupées par certains marchands.
« En pleine réunion, vous avez claqué la porte et vous êtes sorti. Quelle politesse et quelle civilité ! Une deuxième fois, les chefs de quartier ont demandé à vous rencontrer, mais vous avez refusé », a regretté le chef de quartier précisant qu’il s’agissait de revoir le projet de construction des magasins en face de la place de l’Indépendance où se déroulent les différentes cérémonies et réception.
« Non, Monsieur le maire ne faites pas de digression ni d’amalgame. Il faut dire exactement comment les choses se sont passées ». Ces propos du chef de quartier de « Tounkarala » illustrent l’atmosphère pourrie entre le maire et des responsables de la société civile de Kita.
Corruption déguisée
Niamé Tounkara révèle dans sa lettre qu’une délégation de chefs de quartier a rencontré le préfet de Kita, qui à son tour, a saisi les services techniques et ceux de l’urbanisme. Ces techniciens ont déclaré, selon lui, que l’espace sur lequel les magasins ont été érigés est inapproprié pour des constructions en dur.
Cependant, regrette-t-il, malgré les conseils, le maire n’a écouté personne.
M. Tounkara constate aujourd’hui une rupture de dialogue sans précédent entre les commandants de cercles, les préfets, les maires et les chefs de quartier.
Kita est en proie à la spéculation foncière. La ville est le théâtre de constructions anarchiques de magasins sur les espaces verts malgré l’opposition des chefs de quartier.
« Quelques jours après le refus des chefs de quartier à adhérer au projet, le maire a envoyé à chacun des chefs de quartiers la somme de 50.000 FCFA. Je n’ai pas compris ce geste de Monsieur le maire », a-t-il avoué avant de juger paradoxale cette attitude du maire qui n’arrive pas à payer régulièrement ses salariés, mais réussi du coup à débloquer 750.000 FCFA au profit des chefs de quartier. « Pour moi, c’est un cadeau empoisonné, de la corruption, raison pour laquelle j’ai refusé de prendre les 50.000 FCFA qui m’étaient destinés ».
M. Tounkara s’insurge par ailleurs contre des « propos irrévérencieux » que le maire aurait tenu à son encontre dans un journal de la place.
Amadou Waïgalo.