La Caisse des retraites du Mali (CRM) a pour mission de gérer les pensions de retraite des fonctionnaires (civils et militaires) et des parlementaires. Sidi Sosso Diarra, le VG découvre dans ce service de fraudes et une mauvaise gestion qui pourraient mettre à mal ses usagers.
La Caisse des retraites du Mali (CRM) a pour mission de gérer les pensions de retraite des fonctionnaires (civils et militaires) et des parlementaires. Le budget annuel de la CRM était de 37,32 milliards de FCFA en 2009 dont 36,33 % étaient supportés par l’Etat en termes de subvention. Le contrôle du Vérificateur général sur les opérations de dépenses et de recettes effectuées à la CRM au cours des exercices 2007, 2008 et 2009 ont révélé de nombreuses insuffisances qui ont abouti à la dilapidation de grosses sommes. Selon le rapport du Végal, le manuel de procédures datant de décembre 2004, n’est pas à jour et comporte des lacunes. Il ne prévoit pas de procédures de traitement des bulletins (fiches personnelles des pensionnés) quant à leur édition, l’octroi du visa, les annulations, les paiements.
Par ailleurs, la CRM n’a pas une bonne maîtrise de ses activités. En effet, le service d’audit ne dispose pas d’un personnel qualifié et suffisant. De plus, la CRM ne dispose pas d’un système de contrôle physique rapproché des pensionnés. Pis, la Caisse de retraites du Mali ne fait pas de suivi effectif des ordres de recettes et des bulletins.
Dans son rapport, Sidi Sosso Diarra estime que les informations financières sont peu fiables et les écritures de régularisation ne sont pas enregistrées. Les données des directions régionales et celles de la direction générale ne sont pas cohérentes en ce qui concerne la situation des bulletins et des ordres de recettes révèle-t-il. A l’en croire, les reçus émis ne sont pas toujours enregistrés et certains encaissements ne font pas l’objet de délivrance de reçus.
Les textes législatifs et réglementaires ne sont pas toujours respectés, surtout en ce qui concerne la suspension de la pension de retraite et les délais de prescription des créances pour lesquels il n’y a pas un mécanisme d’alerte systématique dévoile le Végal qui souligne qu’il en de même pour l’arrêté du ministre des Finances autorisant l’ouverture d’un compte à la BMS et la nomenclature des pièces justificatives des dépenses publiques.
Fraudes et mauvaise gestion
Ainsi, la gestion financière de la CRM est affectée par de nombreuses irrégularités ayant abouti à l’évaporation de sommes faramineuses. Sidi Sosso Diarra révèle qu’en 2007, des dépenses sans aucun mandatement pour un montant total de 502,28 millions de FCFA ont été engagées par la CRM. De 2007 à 2009, des sommes ont été indûment perçues par des parlementaires pour un montant total de 27,22 millions de FCFA nous apprend le Végal. Par ailleurs, des dépenses de pension sans pièces justificatives ont été réglées pour 19,24 millions de FCFA. En 2008, des dotations de carburant pour un montant de 13,98 millions de FCFA, ont été octroyées au personnel sans base juridique, indique le Végal dans son rapport.
A l’image de ce département ministériel qui dépense 11 millions FCFA de thé en une soirée, la CRM, procède à l’hébergement fictif, en 2007, d’un site web qui, note le Végal, a fait l’objet d’un règlement de 9,97 millions de FCFA. En deux ans (2007 et 2008), la CRM a réglé des factures d’hôtel non authentifiées et des frais de transport sans pièces justificatives pour un montant de 22,68 millions de FCFA. Sur
Ses sommes détournées à la CRM, le Végal pense que 581, 4 millions F CFA de manque à gagner sont recouvrables et a fait une recommandation en ce sens. Malheureusement, les recommandations du BVG restent souvent lettre morte. Pis, les coupables de la mauvaise gestion des biens et deniers publics ne sont nullement inquiétés.
Denis Koné