A sa création, l’URD a su attirer de nombreux militants qui crurent au slogan « Faire la Politique autrement » qui était prôné par ses responsables. Mais à l’épreuve, ce parti se révéla être une copie terne des autres partis politiques qu’on a connu jusque là dans ce pays. Tout simplement parce que s’exprimer librement n’est pas la chose la mieux partagée dans cette formation politique que le fondateur Soumi a conçu et mis en œuvre à son image et pour servir ses intérêts personnels.
D’ailleurs au deuxième congrès en Avril, n’a-t-il pas intimé à tous les militants de renoncer à leurs intérêts personnels (au profit des siens uniquement ?). Allez savoir. En fait il se qualifie sans coup férir comme le candidat naturel du parti à la présidentielle de 2012. N’est-ce pas ce qu’il aurait déclaré face aux députés du parti qui cherchent à éteindre le feu mis à la maison par le parrain Soumi. De l’infanticide ? Ça y ressemble beaucoup…
Le discours qu’il a servi aux congressistes des 26 et 27 avril 2008 était aux antipodes de la démocratie. Lors du congrès d’Avril, Soumi a voulu empêcher ses camarades d’émettre leurs opinions dans le fonctionnement du parti en ayant pour seul objectif les présidentielles de 2012.
Il est courant d’entendre des militants de ce parti se plaindre des méthodes cavalières de Soumi qui inspirerait et arbitrerait tout seul les désignations pour l’entrée des militants au gouvernement, au Haut Conseil des Collectivités, au BEN et quoi encore ?
Cette façon de faire, si elle s’avérait, signifie que tôt ou tard (et d’ailleurs plutôt tôt que tard) des crises insolubles et inévitables devaient voir le jour dans ce parti. Eh bien nous y sommes dans la mesure où les responsables de cette formation sont à hue et à dia concernant la cohésion du parti.
Il ne s’agit ici nullement de prophétie ici, mais de logique politique. En bâillonnant le 2è vice président Oumar Ibrahim TOURE qui avait l’ambition de se présenter pour diriger le parti, Soumi en a fait un mécontent et un militant démotivé. Pourtant, il était préférable de le laisser briguer librement cette place. Il aurait, en cas de victoire à la suite d’un vote démocratique, apporté beaucoup de tonus et de vitalité grâce à sa jeunesse, à son dynamisme et aussi de par ses fonctions au sein du gouvernement que l’on ne saurait négliger. En tout cas, le bureau qui serait ainsi élu lors de ce congrès aurait bénéficié de beaucoup plus de légitimité et de marge de manœuvre que l’actuel imposé par Soumi pour les besoins de sa cause.
Mais hélas, Soumi en a décidé autrement comme toujours en nageant à contre courant de la démocratie et de l’histoire et en accumulant les fautes politiques. Ce qui est sûr, c’est qu’en supposant que le peuple URD reste uni derrière lui aux présidentielles de 2012 en votant massivement pour lui (ce qui est peu probable), cela ne saurait être suffisant pour le faire élire à la tête de l’Etat. Le Mali a aujourd’hui besoin d’un président qui a compris que notre démocratie (obtenue au prix du sang de ses enfants) doit être renforcée et non compromise.
Soumi à travers son autoritarisme dans les prises de décisions au sein de l’URD pourrait être pire que MUGABE cet autre dictateur qui a au moins l’excuse de l’âge et un passé de patriote incontestable.
A moins de changer et de se montrer sous un autre jour, ce dont on peut douter car comme on le dit souvent, « l’habitude est une seconde nature ».
A méditer Champion.
Amadou DIAKITÉ