C’est ce qu’a déclaré le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita au cours de la cérémonie l’ouverture du 2e congrès du Haut conseil islamique du Mali. C’était ce samedi matin au Centre international de conférence de Bamako (CICB), en présence des leaders des communautés musulmane et chrétienne, des membres du gouvernement, des présidents des institutions de la République et des Ambassadeurs accrédités au Mali.
Maintes fois annoncé, maintes fois reporté, le 2e congrès ordinaire du HCI qui était attendu par la communauté musulmane se tient les 19 et 20 avril. Près de 360 délégués dont les représentants de 68 associations religieuses d’envergure, venus de toutes les régions du Mali, participent à ce congrès.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par la lecture de quelques versets du Coran, les interventions du maire de la Commune III, du représentant des familles fondatrices de Bamako, du président de la commission d’organisation, du président sortant du HCI, Mahmoud Dicko et du discours d’ouverture du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita.
Le président de la commission d’organisation, Dr. Mamadou Diamoutani a souligné que le deuxième congrès du HCI n’a pu être tenu à temps, à cause de la crise politico-sécuritaire qu’a connue ces dernières années notre pays. Aussi, le congrès devait se tenir les 14, 16 et 17 avril derniers. Mais il a été reporté à la dernière minute, afin que le président de la République qui était en visite d’Etat au Sénégal, puisse présider la cérémonie d’ouverture. Toutes choses qui ont été officiellement reconnues par IBK lui-même qui justifie sa décision par le rôle capital que joue le Haut conseil islamique dans notre pays.
Modibo Niaré, représentant des familles fondatrices de Bamako, a invité les uns et les autre à tenir ce congrès dans l’union, la paix et dans la fraternité pour l’intérêt général de tous les Maliens.
Le président sortant, Mahmoud Dicko, qui est candidat à sa propre succession, a abordé dans le même sens. Il a rappelé les missions du Haut conseil islamique qui ne sont autres que la mission d’interface entre la communauté musulmane et l’Etat, la mission de réconciliation des cœurs des Maliens et la mission de culture de paix et de cohésion sociale. Le HCI, a-t-il rassuré, sera aux côtés de l’Etat pour relever les défis de paix, de sécurité et de réconciliation.
Le président de la République a saisi cette occasion pour inviter à l’union sacrée, la communauté musulmane qui a beaucoup contribué, a-t-il souligné, à son élection à la tête de la magistrature suprême. Il reconnait que s’il est élu, c’est parce qu’une grande majorité des musulmans a voulu qu’il soit président de la République.
« Je flairais le Mali debout avec vous tous unis, car dans la division rien n’est grand. Inch’ Allah, avec les croyants du Mali, nous saurons surmonter tous les défis. Avec le soutien de tous les croyants, je n’ai pas peur. Car, avec le soutien des hommes de foi, le Mali peut tanguer, mais ne chavirera jamais », a-t-il affirmé en langue bambara.
Rappelons que le président de la République a viré dans les justifications quand il invite les Maliens à abandonner la langue de bois, l’hypocrisie, la calomnie et le mensonge lesquels sont devenus, selon lui, leur sport favori.
«Nulle calomnie, ni coup bas ne me fera détourner de mon chemin. Je resterai ce que je fus », a-t-il dit.
Du coup, ce propos d’IBK est diversement interprété. Pour certains, il se justifier face à la communauté musulmane dans l’affaire Tomi. D’aucuns pensent que ce sont des flèches qu’il lance à ceux-là qui l’accusent de s’immiscer dans les affaires religieuses et d’avoir eu de préférence pour un candidat au poste de la présidence du HCI.
Sans préciser ce qu’il a voulu dire à travers ces flèches, IBK a rassuré qu’il n’a pas de préférence pour un candidat. Avant d’inviter tous les Maliens et la communauté musulmane à se retrouver au tour de l’essentiel : la défense de la patrie.
IBK n’a pas hésité d’évoquer en public, sans aller en profondeur, ses rapports avec l’ancien président de la République, Alpha Oumar Konaré, lesquels, a-t-il dit, sont très détériorés ces dernières années. Sollicite-t-il la médiation des leaders religieux ? Nul ne sait mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’IBK et Konaré sont ennemis jurés depuis quelques années. En évoquant cette crise, IBK a failli verser, j’allais dire qu’il a versé quelques larmes.
A part cet incident, la cérémonie d’ouverture s’est déroulée dans une atmosphère calme et apaisé. Mais c’est dimanche que le nouveau patron du HCI sera connu.
A. Berthé