Nommé Premier ministre il y a un an le 28 septembre 2007 sous le signe du renouveau de l’action publique, l’an I de l’Inspecteur général de police, Modibo Sidibé, s’est caractérisé par des incohérences au sein de son gouvernement, de l’improvisation et du sur place dans la gestion des dossiers brûlants. A savoir l’école, l’insécurité au nord, la cherté de la vie, la lutte contre la corruption, l’incivisme…
Mais à quand son réveil?
Le Premier ministre Modibo Sidibé, qui vient de boucler un an à la primature, ne serait pas aujourd’hui un homme heureux. Compte tenu de son bilan peu reluisant à la tête d’un gouvernement formé le 3 octobre dernier. Les chantiers qu’il a ouverts, peinent à se frayer un chemin face au PDES du président ATT.
Ce programme électoral, sur la base duquel le président ATT a été réélu, est défendu par les ministres du Mouvement citoyen, organisation politique proche de Koulouba, ignorant le contenu de la déclaration de la politique générale du Premier ministre. Cette difficile cohabitation a porté un coup dur aux actions de Modibo qui croyait avoir les coudées franches pour apporter sa touche au développement du pays, compte tenu de son amitié avec le président de la République.
Arrivé à la tête du gouvernement dans un contexte économiquement difficile, Modibo Sidibé semble s’accommodé au même rythme de travail que ses prédécesseurs. C’est-à-dire le pilotage à vue. Or, les Maliens attendaient beaucoup de lui. Ils pensaient qu’ils allaient profiter des fruits de sa longévité dans les sphères de l’Etat. Malheureusement, ses compatriotes continuent de blanchir sous le harnais.
La cherté de la vie et l’école ont été les domaines dans lesquels, Modibo, sans solution idoine, se retranche derrière des déclarations à l’emporte pièce.
Pour monter son échec dans la gestion de la crise scolaire, le Premier ministre n’a trouvé d’autre solution que l’organisation d’un Forum qui de report en report risque de pas se tenir. Les spécialistes de l’école ont été clairs : La nécessité d’un forum ne s’impose pas. Sauf si c’est pour se partager les marchés ou caser des amis.
Quant à l’initiative riz, il a été annoncé dans l’improvisation. A l’annonce de ce projet, le pays ne disposait ni intrants agricoles ni semences. Et les paysans n’étaient pas préparés. Mieux, il y avait un dysfonctionnement dans la gestion de l’initiative riz.
Les structures techniques du ministère de l’agriculture, cheville ouvrière de telle initiative, ont été prises au dépourvu. Elles ne savaient pas quel rôle elles allaient dans un projet passé au dessus de leur tête. En réaction à cela, elles se sont mises à l’écart. Comportement que le président de la République a dénoncé lors du lancement de la campagne agricole dans le cercle de Kati. Durant un an Modibo n’a fait que de l’improvisation et du sur place.
Yoro SOW