Nord-Mali: Gao sous tension

jpg_d43010

jpg_d43010En dépit des enquêtes en cours sur les attaques à la grenade contre le domicile de personnalités touarègues, la violence gagne du terrain à Gao. La même guérilla à l’explosif vient d’occasionner un (1) mort et quatre (4) autres blessés graves parmi des innocents.

 

Moins d’une semaine après le forfait couronné de tragédie macabre dans la Cité des Askia – avec notamment deux (2) morts et deux (2) blessés graves aux domiciles de hautes personnalités touarègues-, les jeteurs de grenades ont remis çà. Mardi, aux environs de 18 heures, une grande a encore sauté en pleine rue, occasionnant cinq blessés graves sur le coup.

Il nous est revenu plus tard que l’une des victimes n’a pu survivre aux éclats de la déflagration et dut céder l’âme, hier matin, à l’Hôpital Régional de Gao.

L’explosion, selon nos sources, a eu lieu en face d’une Mosquée située entre Sosso-Koïra et Aljannabandia, dans le sillage d’une Toyota ‘Hi-lux’ ayant probablement déterré la grenade enfouie dans le sol. Le passage de la voiture, dont le conducteur s’en est sorti indemne, a malheureusement coïncidé avec la sortie massive de fidèles du lieu de culte.

L’explosif a donc vraisemblablement ciblé lesdits fidèles qui, pour leurs obligations religieuses, convergent tous les jours aux mêmes heures et au même endroit.

Nos sources indiquent, par ailleurs, que cet autre forfait est l’œuvre de trois individus suspects que des témoins du voisinage de la mosquée confient avoir aperçus en train de roder sur les lieux. Ces présumés forfaitaires se seraient ainsi employés, toute la journée du mardi, à déjouer la vigilance des observateurs dans le but d’enfouir la grenade dans le sol.

Cette version tranche avec celle d’une autre source selon laquelle la grenade provient plutôt de la voiture dont le passage a coïncidé avec la déflagration.

Et puisqu’il s’agit d’une marque de véhicule très prisée par les touaregs, certains observateurs ont juré en mettant le doigt au feu que la série d’explosions n’est ni plus ni moins une mise à scène de la communauté touarègue de la Cité des Askia.

Une supputation aussitôt battue en brèche parce que le propriétaire et conducteur de la voiture concernée, qui s’est d’ailleurs prévalu d’une plainte à la Gendarmerie pour attaque à la grenade, ne présente aucune caractéristique de la communauté pointé du doigt.

En tout état de cause, cet autre épisode de l’évolution vers une tension ethnique certaine intervient pendant que les enquêtes vont bon train pour clarifier les motivations et contours d’une guérilla à la grenade enclenchée depuis plus d’un mois dans les rue de la Cité des Askia.

Nos sources ne pipent mot sur l’identité des nombreux interpellés ou aux arrêts mais les pistes ont permis de révéler au moins une certitude : les munitions utilisées aussi bien au domicile des personnalités que dans les environs de la mosquée émanent irréfutablement des stocks de l’armée malienne.

Que peut-on dans ce cas attendre d’une entité avec des vocations d’autant plus antagoniques que les efforts de préservation de l’unité nationale et des l’intégrité territoriale sont discrètement annihilés par une exacerbation des tensions ethniques pour des motivations et intérêts peu avouables ?

A. Keïta

Aurore du 08 Janvier 2009

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