Murmures et rumeurs: Kadhafi attendu en fin janvier :Bonjour les soucis

« Je me sens bien ici au Mali et j’ai le sentiment d’être véritablement au repos chaque fois que je viens à Bamako », tels sont les propos de Kadhafi lors de son dernier séjour dans notre pays les 3 et 4 janvier. Il faut croire qu’il a raison parce qu’il est attendu à la fin du mois dans notre pays. Cette fois-ci, c’est pour lancer les travaux des 100.000 ha au niveau de l’Office du Niger dans le cadre du projet Malibya et également pour effectuer un petit tour au bord du canal de Tombouctou remis à flot grâce aux fonds libyens. Au niveau des autorités, c’est déjà la branle-bas de combat. « Papa bonheur » (c’est ainsi que certains Maliens qualifient le Guide libyen) devant arriver, tout doit être au point. On a pu voir le ministre de l’Agriculture, Tiémogo Sangaré, sillonné la zone de l’Office du Niger pour constater par lui-même que tout le monde est sur le pont. Surtout que les Libyens viennent de faire cadeau à notre pays de certains matériels roulants et aériens.

Mais ce qui hante les esprits de tous, y compris au sommet de l’Etat, c’est le souvenir de son passage controversé en 2006 où on avait vu le Guide libyen se comporter comme en pays conquis, avec une caravane de plusieurs dizaines de véhicules 4×4, de citernes de boissons, une impressionnante escorte militaire et bien entendu le banc et l’arrière-banc de la République. Non seulement il s’était donné les moyens de bivouaquer là où bon lui semblait mais en plus il s’était offert le malin plaisir de « semer » notre président en cours de route et l’a précédé dans la ville de Tombouctou.

Cité administrative :

Des milliards pour devenir « coxer »

Dans notre livraison de l semaine dernière, nous parlions de l’avenant d’un montant de près de 19 milliards signé par le ministre des Finances afin d’achever les travaux de la Cité administrative. On pourrait penser que tout va bien dans le meilleur des mondes. Sauf que cette opération cache très mal un tour de passe-passe qui verrait l’entreprise libyenne en charge de la construction désormais payée à ne rien faire. En effet, ce sont deux entreprises chinoises bien connues sur la place qui sont chargées de continuer les travaux. Quant aux Libyens, ils se contenteront d’arrondir leurs marges en prélevant des commissions sur les marchés, comme de simples « coxers ». Nous reviendrons dans les prochaines parutions sur le dossier de la Cité administrative qui ne cesse d’étonner.

Procureur de Gao :

Monsieur « légalité »

S’il y a quelqu’un qui fait la fierté des populations de Gao, c’est bien le nouveau procureur. Contrairement à son prédécesseur qui s’était laissé embarqué dans des schémas violant souvent la loi, l’actuel procureur semble à cheval sur le respect de la loi. Dans l’enchaînement de violence à la grenade ayant occasionné la mort de trois personnes, des jeunes avaient été incarcérés au motif qu’ils seraient les responsables de la pose des grenade. Mais malgré leur détention, des grenades continuaient à pleuvoir. Après les 72 heures de garde à vue (48 heures plus une prolongation de 24 heures), il a décidé d’ordonner leur élargissement. Après l’arrestation des 14 jeunes suite à la marche du samedi dernier, c’est lui qui aurait fait la preuve, cahier de transmission à l’appui, que les organisateurs de la marche n’avaient pas été informés de l’interdiction frappant leur manifestation. A la suite de quoi, il demandé à la police de libérer tous les jeunes en détention.

5 km de Gao :

ATT « sauve » son ami

Les populations de Gao en parlent encore et s’interrogent toujours sur la véracité des relations existant entre l’entrepreneur chargé de réaliser les 5km de route à l’intérieur de la ville et le président ATT. Il se trouve que l’entrepreneur, dès l’obtention du marché, ne s’est jamais gêné d’évoquer son amitié avec le président de la République. Les populations avaient commencé à donner crédit à ses déclarations dans la mesure où, malgré les retards répétés, il était imperturbable et rien ne semblait l’inquiéter. Mais les populations allaient avoir la preuve de son « intouchabilité » lors de l’inauguration de la route Gao-Labezanga. La veille de l’arrivée de la délégation présidentielle, l’entrepreneur a passé la nuit à nettoyer, à ajuster, à peindre. Information pris, il aurait cru que ATT allait jeter un coup sur son œuvre inachevée. Mais, il avait été sérieusement mis en garde par le ministre de l’Equipement et des Transports Hamed Diane Séméga qui lui aurait accordé un délai de rigueur expirant à la fin du mois de décembre. L’homme était tout heureux de s’en tirer à si bon compte. Mais c’est avec l’arrivée de ATT qu’il allait avoir l’impression d’être un béni de Dieu. En effet, en procédant à l’inauguration de la station régionale de l’ORTM, ATT a déploré le retard des travaux des 5km avant de demander qu’on retire le marché à l’entrepreneur si au bout de trois mois il ne finissait pas les travaux. Incompréhension et tristesse chez les populations, jubilation du côté de l’entrepreneur qui n’a plus aucune raison de se presser. Er depuis à Gao, il se dit que ATT a « sauvé » son ami.

Le gouverneur de Gao :

Nomination en catimini d’un ami

Il l’avait espérer bien avant cette année. A défaut de pouvoir être ministre de la République, il voulait au moins être général avant de faire valoir ses droits à la retraite. Il s’agit de l’ancien gouverneur de la Région de Gao en la personne du désormais général Amadou Baba Touré. En effet, selon certaines sources, il aurait été promu au grade tant rêvé seulement après avoie été admis à la retraite. Celui qui est connu pour être un ami de plus de quarante ans du président ATT ferait contre mauvaise fortune bon cœur dans la mesure où il aurait aimé jouir de cette promotion étant en activité. Mais bon c’est toujours ça de gagner à défaut d’être ministre ou de voir son séjour gaois prolongé comme gouverneur.

Il semble qu’en début de semaine, lui qui était absent de Gao depuis longtemps, a tenu à rencontrer les cadres pour leur montrer ses nouveaux galons. C’est la seule explication dans la mesure où il ne portait pas la tenue de commandement propre aux gouverneurs.

Téléthon :

Où sont les sous de ATT ?

« Où sont les sous du président ATT ? » « Combien a-t-il donné ? » Ce sont là les questions que beaucoup de Maliens se posent au lendemain du téléthon organisé par la Fondation « Salif  Kéita » en faveur des albinos. C’était le samedi dernier au CICB. La cérémonie qui était conjointement présidée par ATT et le président de l’ile autonome de la Grande Comore de l’Union des Comores Mohamed Abdouloihabi, lui-même albinos a permis de collecter quelque 50 millions de francs CFA. Après un brillant discours, le président de l’ile autonome de la Grande Comore a remis une enveloppe contenant sa contribution prenant la délicatesse de faire annoncer le montant par Salif Sanogo qui officiait en tant que maître de cérémonie. C’est l’équivalent de deux millions de francs CFA, selon Salif Sanogo, que le Comorien a donné. Quand le président ATT a pris la parole, c’était pour dire qu’il n’était pas venu la poche (ce dont personne ne doutait). Mettant la main à la poche, il a déclaré « moi aussi j’ai quelque chose dans la poche et je le laisserai le soin aux organisateurs de dire le montant ». Jusqu’à la fin de la cérémonie, le don du président n’a pas été communiqué. Les commentaires vont bon train et les paris sont ouverts pour savoir s’il a remis son enveloppe et combien elle contenait.

La Nouvelle République

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