Après une phase d’essai concluante de 2007 à 2008, Helvetas Mali en est à la phase active de son nouveau programme de promotion du maraîchage biologique et équitable. Un programme qui s’organise autour de deux bassins dans le cercle de Kati, notamment à Dioulafondo et Siby à quelques 50 Km de Bamako.
Après le coton-bio, ce sont les légumes-bio qui font leur apparition aujourd’hui au Mali. Elles sont le fruit d’une expérience initiée par Helvetas, une ONG Suisse, pour pallier le manque de débouchés du coton-bio équitable depuis la crise économique et financière de ces dernières années.
Cette expérience porte sur deux bassins dans le cercle de Kati, notamment à Dioulafondo (57 km de Bamako) et Siby (près de 50 Km de Bamako).
Cette nouvelle filière biologique et équitable de Helvetas vise à » augmenter les revenus des producteurs et productrices grâce à un prix plus rémunérateur ; contribuer à produire des légumes au Mali de manière durable et sans danger pour la santé ; produire une quantité significative et de bonne qualité de légumes et autres produits maraîchers biologiques et certifiés au Mali; organiser une filière spécifique aux produits maraîchers biologiques et promouvoir la création d’un marché pour les produits maraîchers biologiques équitables ; faciliter la croissance en réduisant les risques de marché à travers des chaînes verticales et un partenariat public-privé et, enfin, appuyer MOBIO et l’ONG GIP-Bio dans leur développement « , laisse-t-on entendre à Helvetas.
Le but final de la filière maraîchage biologique étant de contribuer à satisfaire les besoins immenses de produits maraîchers certifiés biologiques et équitables sur les marchés nationaux, voire sous-régionaux, régionaux et internationaux, rémunérateurs, en offrant une méthode de production maraîchère alternative, sans danger pour l’environnement et pour la santé des producteurs et productrices au Mali, et ainsi améliorer les conditions de vie en milieu rural.
Dans la première localité, elle fait présentement le bonheur d’une quarantaine de producteurs, dont 17 femmes, qui exploitent 10 hectares. Les parcelles concernées ont été mises à l’abri des engrais chimiques, des herbicides et de pesticides pendant trois ans car la production se fait essentiellement avec les semences biologiques et la fumure organique.
A Siby, c’est une coopérative de 35 femmes qui exploite des jardins biologiques et produit des choux, de la salade, des tomates, des poivrons et des aubergines. A Dioulafondo, la récolte de la tomate bio a débuté en fin 2009. Et ce sont les marchandes de la capitale qui se déplacent pour s’approvisionner sur place. Mais, il n’est pas rare de voir des expatriés (diplomates ou hommes d’affaires) s’y approvisionner les week-ends. La bassine (unité de mesure locale) est cédée entre 7.000 et 7.500 FCFA. » Si les parcelles sont bien entretenues, un producteur peut gagner 20.000 à 25.000 FCFA par semaine « , souligne Souley Maïga, un technicien qui encadre les producteurs. Pour lui, le défi consiste aujourd’hui à trouver une étiquette pour faire la différence entre les tomates ordinaires et celles que ses protégés produisent.
Pour la campagne 2009-2010, Helvetas table sur une production de près de 200 paniers de 60 kg de tomates bio, soit 1,2 tonnes. » Ce n’est pas mal pour un début. Il faut maintenant bien communiquer sur cette initiative pour permettre aux exploitants d’en tirer le maximum de profits. Cela permettra de vulgariser l’expérience à grande échelle pour des retombées financières non négligeables dans la lutte contre la pauvreté « , précise M. Maïga.
Par Mohamed D. DIAWARA