Le ministère saoudien des Affaires étrangères à organisé du 23 au 26 mai un voyage d’études à l’intention de journalistes et d’hommes de culture au Royaume d’Arabie Saoudite. L’objectif visé par les autorités saoudiennes est de sortir les relations entre leur pays et le nôtre de leur tiédeur que rien ne justifie à leurs yeux.
« Les relations entre le Mali et l’Arabie saoudite sont un peu tièdes. Il revient aux ambassades de les réchauffer pour fortifier les échanges commerciaux parce que l’investissement saoudien au Mali est très faible ». L’homme qui nous tient ces propos le dimanche 24 mai avait une sorte d’amertume dans la voix et il sait de quoi il parce que c’est le directeur du Bureau Afrique au niveau du ministère des Affaires étrangères. Déplorant l’absence de visites au haut niveau, celui dont le pays figure parmi les tout premiers à reconnaître le Mali indépendant parle avec une certaine nostalgie la visite du Roi Fayçal du temps de Modibo Kéita, du séjour saoudien de Moussa Traoré. « Ces visites ont renforcé les relations entre les deux pays » ajoute-t-il. « Nous savons que le Mali est un pays musulman, on connaît ses positions concernant les problèmes arabes notamment la Palestine, nous avons apprécié l’appui que le Mali a apporté à l’initiative de paix du Roi et nous savons que parmi les rares ambassades arabes, nous figurons » continue le directeur du Bureau Afrique qui estime que les relations entre les deux pays peut aller au-delà de l’existant et de rappeler que 50% de l’investissement en Ethiopie est saoudien.
Les propos du directeur du Bureau Afrique sonnent comme en échos à ceux tenus 24 heures plus tôt au niveau de l’Institut des études diplomatiques de Riyad. Nos trois interlocuteurs, Dr Mohamed Al Waidi, directeur des relations avec la presse au niveau de l’institut et diplômé en histoire moderne ; Dr Khalid Ibrahim Ali, docteur en sciences politiques ; Dr Mohamed Al Khatami, économiste ; ont tous évoqué les relations séculaires qui existent entre nos pays. Et de rappeler les voyages de Kankou Moussa, de Askia Mohamed etc. et de regretter la rupture intervenue du fait de la colonisation. « Aujourd’hui, l’Arabie saoudite est prête pour continuer et souhaite préserver et renforcer ses relations avec le Mali » a déclaré Dr Al Waidi. Pour Dr Khalid Ibrahim Ali, « cette visite va contribuer à renforcer nos relations. Le valeur regorge de richesses historiques pour l’islam et il fait partie du monde islamique. Il faut préserver ces acquis pour l’islam et nous allons aider à cela ». Le Dr Khatami a lui déploré l’absence ou l’insuffisance « de relations entre pays du Tiers-Monde. Il n’y a pas de coopération, c’est pour cela qu’on ne peut pas tirer profit de nos richesses. Les grandes puissances prennent nos produits pour les transformer et nous les revendre ». Pour lui, il peut exister des relations commerciales avantageuses pour nos deux pays.
Tant au ministère des Affaires étrangères qu’à l’Institut des études diplomatiques, la délégation malienne a tenu à saluer les liens historiques qui lient les deux pays. Le porte-parole de la délégation, Abdoul Kadri Maïga, chef de la section arabe de la FLASH, a rappelé les investissements que l’Arabie saoudite a fait dans notre pays : le Pont Fahd, barrages de Sélingué et de Manantali, route Sévaré-Gao, Can 2002. Mais ces gros investissements ont laissé la place à des appuis modestes dans le domaine de la recherche, la formation, l’hydraulique villageoise et récemment lors des inondations avec une enveloppe de 3 millions de dollars. Pire, la coopération a tendance à s’installer dans l’informel. La délégation a fait un exposé des potentialités du Mali dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, des mines, du pétrole, du tourisme tout en insistant sur la stabilité politique du pays et sur l’existence d’un code d’investissement des plus attractifs. La délégation a souhaité une meilleure organisation dans l’octroi des bourses d’études et a suggéré l’intensification des échanges au niveau commercial par la tenue de foires commerciales et de visites entre partenaires potentiels. La délégation a remis des plaquettes d’informations sur les potentialités du Mali et sur l’investissement dans notre pays. La délégation comprenait Abdoul Kadri Maïga de la FLASH ; Ibrahim Kane du ministère de l’Education, section arabe ; Yaya Sidibé et de l’Indépendant ; et votre serviteur.
Elhadj Tiégoum Boubèye Maïga
Envoyé spécial
Librairie du Roi Abdel Aziz
Lieu de savoir et de mémoire
La librairie du Roi Abdel Aziz est contiguë au Palais royal de Riyad. Ce qui prouve toute l’importance qu’on lui accorde. Mieux son conseil d’administration est présidé par le Roi qui participe à tous ses travaux. L’idée de créer une librairie remonte à 1980. De cette année de sa création à aujourd’hui, elle reçoit entre 400 et 500 visiteurs par jours selon Mohamed Ali qui en est le responsable. La librairie compte plus de 500 titres et plus d’un million de livres sur toutes les sciences. Employant environ 250 personnes, la librairie dispose d’une salle audiovisuelle, d’un amphithéâtre pour les conférences (Bush père et le chinois Deng Xia Ping y ont animé des conférences-débats), une salle réservée à 5000 manuscrits originaux en arabe, en turc et en perse (on y trouve le manuscrit le plus ancien qui date de 1000 ans), 25 salles individuelles pour les chercheurs. La librairie est divisée en différentes sections : une pour les hommes, une pour les femmes et une autre pour les enfants.
Bureau des pèlerins africains
La sensibilisation à outrance
Le bureau des pèlerins africains s’occupe essentiellement des pèlerins en provenance de l’Afrique noire notamment ceux des filières gouvernementales. Selon Abdoul Wahid Saifou Dini qui en est le premier responsable, « on les accueille, on les installe, on récupère leur passeport, on leur donne des badges, on les guide le tawaf, on met nos cars à leur disposition pour les différentes étapes du pèlerinage ». En somme le bureau s’occupe de leur séjour jusqu’à leur retour. Pour Abdoul Wahid, les citoyens saoudiens, notamment ceux de la Mecque et de Médine, se mobilisent suivant en cela le serviteur des Deux Saintes Mosquées qui suit personnellement le déroulement du pèlerinage, pour servir parce que « nous estimons que le pèlerinage est une chance que Dieu nous a donnée, nous cherchons à rendre les pèlerins heureux ». C’est dans ce cadre qu’il situe les travaux d’agrandissement au niveau des mosquées de la Mecque et de Médine ainsi que la construction d’un pont pour 1 milliards de dollars afin de faciliter l’accès à Mina.
Au niveau du bureau, on se préoccupe beaucoup de faire comprendre aux pèlerins qu’ils ne doivent s’occuper que leur hadj, d’effectuer le pèlerinage de façon correcte (pas d’insulte durant leur séjour, pas d’arrogance, pas d’hypocrisie, pas de mensonge, respect pour les Mosquées Saintes).
Zam-Zam office United
De l’eau bénite pour tous
C’est le Dr Souleymane Salah Souleymane Abdou Ghalia qui s’occupe du bureau qui s’occupe de la gestion de l’eau de Zam-zam. Le Zam-zam united office inscrit ses actions dans la droite de la bonne vieille tradition qui veut qu’on offre à boire aux pèlerins. « Dans le temps, cela se faisait de manière individuelle, depuis 30 ans nous faisons la distribution de façon collective. C’est une usine moderne qui s’occupe de la distribution de cette eau bénite à travers une production annuelle estimée à quelque 32 millions de litres. « Nous mettons l’eau à la disposition des pèlerins sur leurs lieux de rassemblements : les cars, les logements, les hôpitaux ». Le service est gratuit. Le bureau qui ne travaille qu’en temps de pèlerinage s’occupe de tous les pèlerins et emploie 1000 personnes.
La Nouvelle République