FESTIVAL SUR LE NIGER, Le Mali au rythme de Ségou

Du 28 janvier au 1er février dernier, Ségou a abrité les festivités du Festival sur le Niger. Devenant du coup, incontestablement, le centre des arts et de la culture malienne. Un rendez vous qui, en cinq éditions a su s’imposer à travers son programme riche et varié, prenant en compte les préoccupations de tous les festivaliers. Tel un buffet bien garni, chacun se sert à sa convenance au grand plaisir des organisateurs. Cette 5ème édition, placée sous la présidence d’honneur du Dr Cheick Modibo Diarra et du parrainage de la virtuose du piano Cheick Tidiane Seck,  a été rehaussée par la présence de trois ministres Mohamed Elmoctar, N’diaye Ba et Agatam ag Alhassane, de Me Mountaga Tall, de Sidi Sosso Diarra…  

 

« Qu’il me soit permis de reconnaître la qualité de ces artistes émérites qui nous ont fait l’honneur et la joie de transformer Ségou en capitale africaine des rencontres culturelles et artistiques ». C’est par ces mots que le promoteur du Festival sur le Niger Mamou Daffé a introduit son discours de clôture, avant de donner rendez- vous aux festivaliers à l’édition prochaine.

Quatre jours durant, les festivaliers, venus de partout très nombreux, ont partagé la richesse culturelle de Ségou à travers sa musique, son artisanat, sa gastronomie, son architecture, ses traditions…

A l’ouverture, la mise en scène du royaume Bamanan de Ségou appelé « Fama ka di songo » est restée captivante et mémorable.

Cette 5ème édition du festival s’est caractérisé par ses espaces de rencontres, d’échanges, d’ambiance et d’expositions : les expositions d’art sur le thème de « l’Amour », la foire internationale de Ségou, les ateliers manuels, les masques et marionnettes, les contes et légendes et les concerts géants sur le Fleuve Niger.

Ce festival qui s’est donné une dimension internationale avait comme pays invité le Portugal. C’est pourquoi, fidèle à sa tradition, en plus d’artistes de renom de notre pays comme Abdoulaye Diabaté, Bassékou Kouyaté, Oumou Sangaré, Oumar Koita, Babani Koné… ce sont Coumba Gaoulo Seck du Sénégal, les Amazones de la Guinée, Mamar Kassey du Niger, Atlantida du Portugal, Marimbo du Mexique et Pibo Marquez du Venezuela qui ont, quatre nuits durant, fait vibrer les berges du Fleuve Niger à la grande satisfaction du public.

Ces journées ont été mises à profit pour examiner, à travers des conférences débats à bord du bateau Kankou Moussa, la gestion faite de l’identité culturelle et de la globalisation, la migration et la sauvegarde de l’environnement.

Pour ce qui est du premier thème évoqué, il s’agit de s’enraciner dans nos valeurs culturelles sans se recroqueviller sur soi- même, s’ouvrir sur l’autre sans perdre son âme. Dans cette perception, il a été décidé de poursuivre la réflexion, d’approfondir l’examen du thème en vue de concilier l’identité culturelle chargée de valeurs profondes intangibles avec le développement.

Le ministre de l’Artisanat et du Tourisme Ndiaye Ba a souhaité, dans son discours de clôture, qu’au- delà de son caractère festif, le Festival sur le Niger soit un véritable facteur de développement de Ségou et du Mali. Il a aussi reconnu que, certes tout n’est pas parfait ; cependant, selon lui, l’effort d’amélioration constaté d’année en année, témoigne de la volonté de quête de l’excellence pour remporter un succès plus éclatant. Avant d’ajouter que le gouvernement sera toujours aux côtés des organisateurs, pour faire du Festival sur le Niger l’un des évènements culturels et touristiques majeurs du Mali.

Dans la même lancée le directeur du festival Mamou Daffé a rappelé que cet évènement tire sa force et sa vitalité d’une initiative locale qui a vite évolué comme un programme national de développement de notre culture.

Le ministre de la Culture Mohamed Elmoctar qui a présidé la cérémonie d’ouverture a tenu à rendre un hommage mérité au directeur du festival Mamou Daffé qui, selon lui, grâce à son génie créateur et sa foi en la richesse de notre culture, travaille à perpétuer l’un des plus grand rendez- vous culturel et artistique de notre pays. Et que la démarche du promoteur a permis à cet évènement de devenir quasiment une industrie culturelle.

Les innovations de cette 5ème édition portent sur la création des concours « quartier propre » et « jeunes talents ». Le premier prix du concours quartier propre, qui récompense les quartiers qui se sont le plus distingués en matière d’assainissement et de propreté, a été remporté par le quartier Balakono, suivi respectivement par les quartiers Banani Sabakoro et Bougoufiè.

En ce qui concerne les jeunes talents, la catégorie Musique a été remportée par le Groupe Balanzan de Ségou ; la catégorie Art contemporain a été remportée par Abdoulaye Diakité et celle dédiée à la tresse a été enlevée par Madame Maiga Diénébou Cissé.

Les musiciens maliens Abdoulaye Diabaté et Bassékou Kouyaté ont été désignés comme les ambassadeurs du Festival 2009 en remplacement de Salif Keita et Oumou Sangaré qui ont occupé le podium durant toute l’année 2008. Et rendez- vous a été donné aux festivaliers, qui seront certainement beaucoup plus nombreux pour la 6ème édition qui se déroulera du 03 au 07 février 2010.

 

Akhimy Maiga

 

Une tribune pour rendre hommage

Ce festival a aussi été le cadre idéal pour rendre hommage aux artistes qui viennent d’être arrachés à l’affection de tous. Il s’agit du Maestro Harouna Barry qui constitue à lui seul un orchestre et du chef d’orchestre du Super Biton de Ségou Amadou Ba. Un hommage pressent leur a été rendu à la dimension de leur rang. Les milliers de festivaliers ont, chaque fois que la demande leur a été faite, accepté d’observer la minute de silence pour le repos de leur âme.

L’artiste nigérien Mamar Kassey a aussi demandé au public d’observer une minute de silence à la mémoire du double grammy awards malien Ali Farka Touré, son bienfaiteur à qui il a dédié une chanson.

Les Amazones de la Guinée sont aussi entrées dans la danse, elles ont tenu à faire faire observer une minute de silence pour le repos de l’âme de leur bien aimé président, le général Lansana Konté. Et cela par deux fois : avant le point de presse qu’elles ont animées avec Babani Koné et avant leur concert.

 

A. M La Nouvelle République

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