Murmures et rumeurs, L’attentat à la chaussure :Une invention malienne

La nouvelle avait fait sensation et avait fait le tour du monde. Il s’agit de ce journaliste irakien qui, en pleine conférence de presse de George Bush, lui a lancé sa chaussure, puis sa deuxième chaussure. Il ne supportait pas que celui qui a mis son pays à genoux vienne pratiquement les narguer en vantant les mérites de la démocratie. Au passage, il avait traité le président américain, qui faisait ses adieux, de tous les noms.

 

L’infortuné journaliste qui avait été maîtrisé au prix de quelques côtes cassées a été jugé de manière expéditive avant d’être condamné à 15 ans de prison. Mais le fabriquant de chaussure a fait son beurre de cette histoire et s’en est mis plein les poches. A peine un mois lus tard, c’est le président chinois qui a été visé par une chaussure, le lundi dernier, alors qu’il devisait à l’Université de Cambridge à Londres. Comme Bush, il n’a pas été atteint part le projectile spécial. L’image a été diffusée en boucle au grand mécontentement des Chinois qui assurent que l’attentat à la sandale dont leur président a été victime n’entacherait pas les relations entre les deux pays.

Ces deux attentats, contre Bush et le président chinois, rappellent aux Maliens que c’est certainement chez eux que ce genre de procédé a été expérimenté. En effet, le président Moussa Traoré a été le premier chef d’Etat à être la cible d’une chaussure. C’était en 1989 à la Grande Mosquée de Bamako. Exaspéré par la situation de misère ambiante, un fidèle qui priait non loin du président de la République lui avait lancé une de ses babouches. Comme pour Bush et le président chinois, lui aussi avait raté sa cible.

 

Initiative riz :

Le ridicule n’est pas loin

Après une polémique nourrie à son lancement, il semble que l’Initiative riz n’a pas fini de faire des vagues. On sait que le gouvernement avait annoncé une réussite à plus de 100%. Trop tôt avaient estimé les plus sceptiques. La récente sortie du Parena sous la forme d’un mémorandum venait conforter les doutes sur l’atteinte des objectifs de l’Initiative Riz. Montée à toute vitesse, l’émission « Question d’actualité » du dimanche dernier portant sur la question n’a pas dissipé les craintes. Loin s’en faut. En effet, il est apparu qu’entre producteurs, commerçants et Etat, les violons ne sont pas accordés. Les producteurs estiment que c’est l’occasion pour eux de se faire un peu d’argent. Les commerçants eux, pensent que les subventions colossales accordées aux paysans devaient profiter aux consommateurs sous la forme d’un riz abordable sur le marché. Mieux, ils estiment même que le riz n’existe pas dans la mesure où toutes les tentatives de certains opérateurs de s’en procurer sons restées vaines. Du côté de l’Etat, on a surtout entendu le représentant de l’OPAM qui a déclaré qu’ils attendent du riz qu’il ne voit pas, alors même que la période de soudure est annoncée pour le mois de Mars prochain.

Comme on peut le constater, on n’est pas loin du ridicule, ce, dans la mesure où les commerçants ont annoncé qu’ils pourraient avoir du riz pour 200 francs CFA au port. Dans cette histoire, c’est le consommateur qui attend de voir le fruit de ses impôts distribués sous forme de subventions tomber dans sa marmite. Peut-être qu’avec la visite du président de la République dans la zone de Niono, ce week-end pour le lancement des travaux de route Niono-Goura, on aura d’autres éclaircissements. On se rappelle que, lors de la journée du paysan, il avait déclaré que l’Initiative riz avait été lancée au mauvais moment.

 

Privatisation de la Sotelma :

De plus en plus problématique

La semaine dernière, nous écrivions dans nos colonnes les difficultés qui pourraient surgir dans le processus de privatisation de la Sotelma. En effet, l’adjudicataire provisoire, Maroc Télécom, non seulement attend toujours la confirmation des résultats du dépouillement, mais entend des informations qui laissent penser qu’il pourrait perdre malgré les 165 milliards promis. Il semble effectivement que des « difficultés » de dernière minute soient apparues et qui sont de nature à compromettre la « victoire » des Marocains.

Mais en plus de cette affaire de processus à boucler, il semble que l’Etat doive faire face à deux préoccupations majeures. Primo, les montants annoncés sont assez éloignés de sa prétention de 200 milliards (montant largement en deçà de la valeur réelle de la Sotelma). Secundo, la Sotelma serait au bord de la cessation de paiement. Toutes les recettes actuelles seraient directement affectées au paiement des salaires. Une situation qui pourrait excéder les 4 mois. Un bouclage rapide du processus de privatisation permettrait de payer le plan social estimé à plus de 10 milliards. Mais avec le flottement actuel, la situation est plus que précaire.

 

Elections municipales :

Les Abeilles en ordre de bataille

Le comité exécutif de l’Adéma a envoyé une correspondance signée de Marimatia Diarra à toutes les structures pour sonner la grande mobilisation. La mission est simple : gagner seule ou en partenariat avec des alliés. Pour cela, le comité exécutif voudrait que les candidats qui seront choisis soient absolument irréprochables et d’une crédibilité à toute épreuve. Le CE souhaite également qu’une large place soit réservée aux femmes et aux jeunes sans pour autant préciser les proportions.

 

Elections municipales :

L’impossible report

Les dates annoncées à propos des élections municipales ne font pas l’unanimité. En effet, la date du 26 Avril prochain semble irréaliste pour certains acteurs comme l’AMDH et comme le Parena. Mais on assiste aussi à une sorte de levée des boucliers de ceux qui voudraient que la date soit maintenue. Et à dire vrai, à la date d’aujourd’hui, ils sont les plus nombreux. Mieux, il semble qu’ils aient un soutien décisif à leurs côtés en la personne du président de la République. Tout porte à croire, selon des informations dignes de foi, qu’il ne reportera pas les élections. Mais attendons de voir.

 

Maternité de Gao

Elle a failli perdre la vie pour 3.000F CFA

Dans la nuit du 30 au 31 janvier une brave dame a failli laisser la vie à la maternité de Gao. La dame en question était venue pour accoucher. Plusieurs heures durant, les matrones se sont afférées sans pour autant parvenir à la délivrer malgré un long travail. Entre temps, des complications surviennent et il fallait l’évacuer d’urgence à l’hôpital régional de Gao. Portée au niveau de l’ambulance, le chauffeur réclame la somme de 3 000F CFA. Le mari de la dame n’étant pas sur place, au moment des faits, cette demande n’a pas pu être satisfaite. Face à l’urgence, malgré les interventions des gens qui se sont attroupés autour de la dame qui gémissait, notre chauffeur est resté de marbre, insensible à la douleur de la dame.

C’est après une cinquantaine de minutes de conciliabules et de supplications qu’une âme charitable (une dame), qui s’était approchée pour s’informer, a tout de suite payer les 3 000F CFA sur lesquels tenait la vie de la malade.

Une fois l’argent empoché, le chauffeur de l’ambulance accepta d’embarquer la dame qui a perdu connaissance avant d’arriver à l’hôpital. Elle fut immédiatement admise aux urgences de  l’hôpital. Elle a pu accoucher d’une jolie fille. Grâce à la bravoure des sages femmes de l’hôpital régional, la dame et son bébé se portent bien et ont pu regagner leur domicile le même jour, dans l’après midi.

Le comportement de ce chauffeur qui n’honore ni sa corporation ni ceux qui l’emploient est assimilable à une non assistance à personne en danger.

 La Nouvelle République

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