OBAMA ET LES CASSANDRES

Sans tambour ni trompette, Barack Obama est en train de prouver aux Américains et au reste du monde qu’un nouveau pouvoir est bel et bien entré à la Maison Blanche. Pas seulement à partir de la couleur de sa peau que certains milieux se complaisaient à mettre en avant, mais bien la mise en pratique du changement qu’il a annoncé.

 

 

En moins d’un mois, il a posé des actes visant à défaire systématiquement ce que son prédécesseur, George Bush, a mis 8 ans à construire notamment notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Comme dit lors de son investiture, l’Amérique doit donner l’exemple. C’est ainsi qu’il a ordonné la fermeture de la tristement célèbre prison de Guantanamo, banni l’usage de la torture et réhabilité les principes qui fondent la Justice qui avaient été suspendus pour cause d’urgence de sécurité. Obama s’est ensuite attaqué au système financier. En effet, habitué à n’obéir qu’à des règles fixées par lui-même, le système financier devrait désormais s’absoudre à voir le gouvernement veiller sur ses certains principes. Mieux, dans la foulée, le président américain a décidé de plafonner à 500.000 dollars par an les salaires des dirigeants des banques qui ont été sauvées de la banqueroute grâce à une aide massive de l’Etat. « Si le contribuable vous aide, vous avez certaines responsabilités, dont celle de ne pas vivre comme un nabab » a-t-il lancé à ses interlocuteurs qui se la coulaient douce et paressaient sur des matelas de dollars.

Comme pour bien montrer que le changement est véritablement arrivé à la Maison Blanche, Barack Obama tente de concrétiser son approche des relations décomplexées avec le monde musulman. Au moment où son administration annonçait qu’elle était ouverte à des négociations directes avec l’Iran et la Corée du Nord, Barack lui, était sur une chaîne de télévision arabe pour tendre la main au monde musulman.

En moins d’un mois donc, Barack Obama renvoient tous les Cassandre à leurs certitudes. Ils étaient nombreux ceux qui prédisaient que Barack Obama ne pourra rien changer dans la mesure où il allait se heurter à la bureaucratie de Washington qui ne manquerait pas de le mettre au pas et que les innombrables lobbies se chargeraient de lui dicter leurs lois. En deux temps, trois signatures, Obama les envoie paître et déstabilise l’édifice bâti par Bush.

Au passage, on pourrait signaler la tranche de franchise qu’il a offerte au monde entier en déclarant qu’il s’était planté avec la nomination de deux de ses collaborateurs les plus proches. Il s’agit de Tom Daschle qui devait s’occuper du secrétariat à la Santé et de Nancy Killefer qui devait superviser la reforme du budget et des dépenses. Les deux avaient semble-t-il oublié des régler quelques factures. Le premier devait 140.000 dollars au fisc et la seconde trainait un arriéré de paiement d’une employée de maison. Obama a été obligé de se séparer d’eux malgré leurs compétences et leur place dans le dispositif du changement annoncé.

D. Cissé

 

 

Le parti républicain se met au Noir.

Certains y ont vu un effet de mode Obama. Mais la réalité est que le nouveau président du Parti républicain est bien implanté, très populaire et incarne aujourd’hui les exigences de changements qui s’imposent. Il s’agit de Michael Steele. Agé de 50 ans, il a été porté à la tête du parti de Bush le 3 janvier dernier. Il compte apporter du sang neuf au Parti républicain en y introduisant plus de compassion et de sensibilité. Son objectif immédiat est de poursuivre l’implantation du partant en draguant les minorités qui ont manqué à l’appel lors des élections passées notamment les hispaniques.

La Nouvelle République

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