Modibo Sidibé, qui rêve de Koulouba en 2012, continue de multiplier ses moyens et pas des moindres pour préparer le terrain. Des opérations de charme sont en cours pour mettre la main sur la première force politique du pays, l’ADEMA. Mais dans ce jeu, certains caciques du parti qui croient eux aussi à leur étoile ne souhaitent pas voir Modibo marcher sur leur plate bande.
Alors, dans ce jeu flou, le futur candidat de l’ADEMA pourra-t-il soigner son image ? L’ex-ministre de la Santé et des Affaires Etrangères de Alpha Oumar Konaré, Modibo Sidibé, ne doit pas oublier qu’il cherche à se positionner dans un parti qui ne reste qu’une coquille vide.
Après dix années de gestion calamiteuse de Alpha Oumar Konaré, l’ADEMA est toujours à la recherche de ses repères sur la scène politique. La guerre des clans a surgi dans la ruche. Et les «abeilles» sont dispersées. En effet, depuis un certain temps, soit le 1er avril 2008, les «abeilles» tentent de converger vers la ruche. Et cela à l’occasion du renouvellement de ses 55 sections à travers le territoire national.
Avec ce nerf de guerre de positionnement, seulement 17 sections ont pu être renouvelées. Cette opération avait d’ailleurs conduit le Secrétaire général sortant de la section V, Boubacar Bah dit «Bill» à la police. Il faut aussi noter les transfuges qui ne disent pas son nom dans le parti. Dans une telle envergure, comment l’ex-Secrétaire général de la Présidence pourra tirer son épingle de jeu ? Ainsi, il trouvera sur son chemin :
Le président du parti, Dioncounda Traoré, aussi président de l’Assemblée nationale, se croit déjà à Koulouba avec la complicité des 44 partis politiques de l’ADP (Alliance pour la Destruction du Pays) et de plusieurs associations. Il n’est donc pas question qu’il abandonne ses ambitions à M. Sidibé.
Quant à l’ex 1er vice-président de l’ADEMA, Soumeylou Boubèye Maïga, qui avait été exclu du parti en 2007, a réintégré le même parti avec toujours ses prétentions d’être le candidat de l’ADEMA en 2012. En plus de l’électorat traditionnel du parti, il anime une association politique appelée «Convergence 2007» qui restera toujours mobilisée dernière lui pour la bataille de 2012. Alors, c’est aussi une carte à jouer ?
En ce qui concerne Ibrahima N’Diaye, le métronome, actuellement ministre de l’Emploi, il est aussi l’un des détenteurs de la carte rose du parti. Ancien maire du District, ex-directeur général de l’APEJ, Iba est ministre de l’Emploi depuis le 3 octobre2007. Ces prétentions sont à découvrir dans cette affaire. L’appétit vient en mangeant.
L’ex-ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, maître de la décentralisation au Mali, Ousmane Sy pousse de nouvelles racines. On se rappelle qu’il avait quitté la section II du District de Bamako, pour aller se positionner dans son fief à Bandiagara. Alors, n’a-t-il pas reculé pour mieux sauter ? Avec la complicité de ces collègues de l’ADJ : MM. Abdoulaye Traoré dit Diop, Moustapha Soumaré, sans oublier Ahmed El Madani Diallo, Ousmane Sy dispersera les « abeilles » de la ruche.
C’est sous ce regard de chien et chat, que le congrès du parti, prévu pour la fin du mois de juillet dernier, a été reporté pour octobre 2008. Une occasion pour les prétentieux de se mettre sur la balance électorale. Alors, la bataille est ouverte pour les ambitieux pour 2012. Ils doivent pouvoir s’en sortir au congrès prochain, avant de braquer leur regard sur la présidentielle à venir.
Le Premier ministre Modibo Sidibé, dans le souci de redorer son blason, passe par le forum sur l’éducation et son opération commando, l’Initiative Riz. Malheureusement, l’hivernage qui ne dure que six mois, il a donc encore trois mois pour se faire voir sur la place publique. Car il endossera la responsabilité de la mauvaise saison 2008-2009.
Les sorties médiatiques n’auront pas suffit pour s’imposer. Les moyens nécessaires lui manquent pour mener à bout son projet lancé. D’ailleurs, sur quoi M. Sidibé misait-il ? Les carottes sont cuites. Vivement la famine au Mali en 2009.
L’histoire le retiendra.
Y. COULIBALY L’Inter de bamako