Les agents en grève ont accepté les propositions du conseil d’arbitrage et regagné leurs postes. A la compagnie, maintenant, de se prononcer. Le personnel bamakois de la compagnie Air France a mis un terme à son mouvement de grève. Il a repris le travail vendredi dernier au grand soulagement des passagers. Cette décision intervient après que le Conseil d’arbitrage, mis en place pour la circonstance, ait délibéré la veille sur le différend qui l’oppose et son employeur. Rappelons que c’est le 10 août que le personnel d’Air France à Bamako a déclenché une grève illimitée contre ce qu’il a appelé « une injustice » à son égard.
Les revendications des grévistes portaient notamment sur l’augmentation de la valeur de leur point indiciaire de 987,78 à 1030, l’alignement des avancements catégoriels sur ceux du personnel de la délégation locale de Dakar, l’augmentation de la prime de panier ou repas de 1 500 à 4 000 Fcfa et l’alignement de la prime locale annuelle de 90 000 à 400 000 Fcfa. Les agents réclamaient aussi la révision de l’accord d’établissement de 2004 qui les lie à la compagnie. Après plusieurs rounds de négociations sans succès et quinze jours de grève (lire l’Essor des 13, 18 et 25 août) qui avaient sérieusement perturbé les activités de la compagnie à Bamako, le ministère du Travail, de la Fonction publique et de la Reforme de l’Etat s’est saisi du dossier et formé un Conseil d’arbitrage chargé de trancher sur le dossier sur la base des dossiers et arguments fournis par les deux parties dans le rapport de non conciliation élaboré par la Direction nationale du travail. Le Conseil d’arbitrage, présidé par un magistrat, comprenait deux représentants de l’employeur, deux représentants des travailleurs et un greffier. Le Conseil a tranché sur les revendications du personnel et proposé le renvoi de la révision de l’accord d’établissement demandée par le personnel à septembre 2010. Ainsi concernant l’augmentation de la valeur du point indiciaire de 987,78 à 1030, le Conseil d’arbitrage a proposé aux parties de porter la valeur du point indiciaire à 1005. Pour l’augmentation de la prime de panier ou de repas de 1 500 à 4000 Fcfa, le Conseil a proposé 3 000 F cfa. Pour ce qui est de l’alignement de la prime locale annuelle de 90 000 à 400 000 Fcfa, le Conseil a suggéré qu’elle soit portée à 150 000 Fcfa. Enfin pour l’alignement de l’avancement catégoriel sur la délégation de Dakar, le Conseil a jugé ce travail complexe et décidé de son renvoi ainsi que de celui de la révision de l’accord d’établissement en septembre 2010. Les deux parties mettront alors en place une commission pour y travailler. « C’est une proposition de sortie de crise. Nous avons accepté cette décision et comme le Conseil l’a demandé, les discussions sont toujours ouvertes car notre objectif est d’obtenir une entière satisfaction de nos revendications », a indiqué Mme Diallo Augustine Sangaré, le secrétaire général du bureau syndical de Air France à Bamako. Le personnel de la compagnie a décidé, à l’unanimité, de reprendre le travail vendredi au regard des propositions faites par le Conseil d’arbitrage qui a établi un « juste milieu » entre les revendications du personnel et la position d’Air France qui assure manquer de moyens pour satisfaire ces revendications, a analysé notre interlocutrice. « Air France aurait pu nous éviter d’arriver à ce point. Mais elle n’a voulu rien entendre. Nous réaffirmons notre détermination à corriger par tous les moyens légaux l’injustice dont nous sommes victimes et nous espérons que rien de sera plus comme avant », a indiqué la syndicaliste pour qui ces résultats ont été obtenus grâce au soutien de tous les Maliens, mais également de la CGT de France. Air France Bamako n’a pas communiqué au syndicat sa position sur la décision du Conseil d’arbitrage dont l’application entrera en vigueur huit jours à partir de la date de délibération. Dans ce délai, la compagnie, en cas d’objection, peut faire appel. Le dossier sera alors examiné en Conseil des ministres qui arrêtera la décision finale.