Malgré l’installation tardive des pluies, les perspectives d’une bonne récolte se confirment
Dans le cadre du suivi de la campagne agricole 2010, le chef de cabinet du ministère de l’Agriculture, à la tête d’une forte délégation était jeudi dernier dans le cercle de Banamba. Cheick Sidi Yaya Diaby était allé donner des conseils et apporter les encouragements et les félicitations du président de la République, du gouvernement et du département de l’Agriculture, aux paysans et à tous ceux qui œuvrent inlassablement pour assurer la sécurité alimentaire dans le pays. De façon générale, les champs dans les localités visitées et tout au long du parcours présentent un aspect satisfaisant, comme a pu s’en rendre compte la délégation, sur les parcelles de maïs et de mil (la variété Toronio) de Binkè Dembélé dans le village de Galo (situé à moins d’une dizaine de kilomètres de Banamba). Ce paysan a semé cette année deux hectares et demi de niébé, 5 hectares de maïs, la même superficie en mil (Toronio) et en sorgho et quatre hectares de la variété locale appelée Gadiaba. Il avait cultivé le niébé, lors de la campagne passée sur seulement un quart d’hectare. Ce qui lui avait a rapporté 100.000 Fcfa de bénéfices. Cela l’a encouragé à porter la superficie consacrée à cette légumineuse à deux hectares et demi, cette année. Ses champs de maïs et mil présentent un bon aspect. En route pour le village de Falèbougou, la délégation s’est arrêtée à Kolondian sur la parcelle de pourghère de Mamadou Simpara. Celle-ci s’étend sur 5 hectares comprend plus de 5300 pieds de cette plante. Le paysan a fait cette plantation à la demande de l’opérateur économique Bakary Guindo, avec qui il n’a cependant pas passé de contrat de livraison des graines pour la production d’huile pour le moment. L’opérateur Bakary Guindo promet de racheter les graines à 50 Fcfa le kilogramme pour produire de l’huile. Les résidus seront remis au paysan pour servir de tourteaux et de fumure organique. La parcelle consacrée à la culture du pourghère doit entrer en pleine production à sa cinquième année de plantation. En attendant, les graines qu’elle produit sont cédées aux femmes du village pour la fabrication de savon. A Falèbougou, la délégation a visité le champ de sorgho de Kalilou Fofana. Ce paysan est aussi un semencier et respecte scrupuleusement les consignes sur la culture de la céréale, afin de bénéficier de la certification du laboratoire de semences de l’Institut d’économie rurale (IER) basé à Sotuba. Sans ce sésame, ce sont les efforts laborieux de toute une campagne qui risquent d’être anéantis. Kalilou Fofana a beaucoup d’expériences dans la production semencière. Il a assuré avoir vendu sa semence certifiée de l’an dernier à 300 Fcfa le kg. En plus de ses parcelles destinées aux semences, Fofana a cultivé les variétés de sorgho amélioré appelées « Séguifa », « Suna » (variété de mil précoce), de l’arachide, du henné (deux hectares) et de la pastèque sur deux hectares. A Touba, localité située à une vingtaine de kilomètres de la ville de Banamba, la délégation s’est rendue sur la ferme agricole de Ousmane Batougounè Kouma. Ce paysan a semé 2 hectares de maïs en association avec des plants de tomate. Il a assuré avoir récolté 2 tonnes de maïs l’an dernier. A la maturité le maïs laisse la place à la tomate. L’intérêt de cette combinaison est que le légume bénéficie des « arrières effets des engrais » apportés (fumure organique et engrais minéraux) sur les plants de maïs. Ousmane Batougounè Kouma cultive aussi du mil sur 13,5 hectares, de l’arachide sur un hectare et demi et du niébé sur un hectare. Le paysan Maladji Doucouré s’est félicité au nom de ses collègues de la visite de la délégation ministérielle sur des parcelles de la localité. Il a remercié la mission pour cette initiative au moment où les paysans sont pleinement occupés par les travaux champêtres. Une preuve que le gouvernement s’intéresse au bon déroulement de la campagne agricole. Maladji Doucouré a souhaité que le gouvernement subventionne aussi les engrais destinés aux autres cultures céréalières comme le mil, le sorgho par exemple. Le chef de cabinet du ministère de l’Agriculture s’est félicité de l’état des cultures dans le cercle de Banamba. Il a encouragé les paysans à garder l’espoir d’une bonne fin de campagne, malgré l’arrivée tardive des pluies. Cheick Sidi Yaya Diaby a exhorté les agriculteurs à tenir désormais compte de la réalité des changements climatiques pour adopter des variétés améliorées et à écouter les conseils de l’encadrement technique.
par Moriba Coulibaly