Cet accord qui annonce un bon début d’année scolaire 2010-2011, couronne plusieurs mois de négociations. Lors de la signature du texte, le ministre Salikou Sanogo avait salué le climat dans lequel les négociations ont eu lieu. Il avait aussi reconnu les difficultés qui avaient émaillé les rencontres. Abdoulaye Bathily, le secrétaire général de la Fédération nationale de l’éducation des sports des arts, de la recherche et de la culture (FENAREC), a, au cours d’un entretien, admis que des difficultés ont bien été surmontées, surtout en ce qui concerne les deux premiers points des revendications. Les syndicats demandaient d’abord une indemnité de logement.
En lieu et place, le gouvernement s’est engagé à revaloriser progressivement les taux de l’indemnité spéciale de responsabilité. Ainsi pour l’enseignement fondamental et l’éducation préscolaire et spéciale, les pouvoirs publics consentent à ajouter 6 500 Fcfa aux 7000 francs acquis en 2009, soit un total de 13.500 à compter du 1er juillet 2010. Au secondaire, ce sont 7 500 Fcfa qui s’additionneront aux 10 000 Fcfa de 2009, soit un total de 17 500 Fcfa à compter du 1er juillet 2010. Cette indemnité grimpera à 20 000 Fcfa le 1er janvier 2011 pour l’enseignement fondamental et l’éducation préscolaire et spéciale. Pour l’enseignement secondaire, elle se hissera à 25 000 à compter du 1er juillet 2011.
Le second point des revendications concernait l’intégration des enseignants contractuels dans la Fonction publique. Le gouvernement a décidé d’intégrer les enseignants contractuels dans la Fonction publique de l’Etat et dans la Fonction publique des collectivités territoriales pour être en conformité avec la politique et les textes de la décentralisation. Il garantira une égalité entre les fonctionnaires des collectivités territoriales et ceux de l’Etat en matière de traitement salarial, de formation, de promotion et de mobilité. Ici, les syndicats ne sont pas tous sur la même ligne. Certains, comme le SYPCES, ont marqué leur adhésion. D’autres, dont la FENAREC, émettent des réserves. Abdoulaye Bathily estime que la différence de statut ne peut manquer de susciter des difficultés. Le troisième point de revendication concernait le cadre organique des directions des académies d’enseignement (DAE) et des centres d’animation pédagogique (CAP).
Abdoulaye Bathily précise que le département se propose de prendre en compte cette revendication d’ici octobre prochain. L’application a déjà commencé avec les dernières nominations des directeurs d’académie de Kita, Nioro, Koulikoro, Bougouni, Ségou, San, Douentza, Gao et Kidal. Le processus se poursuivra avec les nominations des académies de Kayes, Bamako rive gauche et Bamako rive droite. Les CAP de Bandiagara et de Djélibougou sont aussi concernés. D’ailleurs, la création récente de la Direction des ressources humaines (DRH) va favoriser une gestion plus rationnelle du personnel, y compris dans les DAE et CAP. Sur la quatrième revendication relative à la relecture du décret du 16 août 2003 portant statut particulier du personnel enseignant de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale, le ministre a pris une décision portant création d’une commission de réflexion sur la relecture de ce décret.
On attend de cette commission, des propositions concrètes de modifications propres à améliorer le plan de carrière des personnels enseignants relevant de cet ordre. La dernière réclamation concernait le paiement à terme échu des salaires des enseignants contractuels des collectivités. Selon le secrétaire général de la FENAREC, ce retard concerne surtout le personnel entrant en fonction.
Certains jeunes enseignants débutants peuvent passer plus de 8 mois à attendre leur premier salaire. Le gouvernement s’engage à faire face à ce tracas. Les services du département s’emploieront à régulariser la situation. C’est sur la base de ces engagements que la Fédération nationale de l’éducation des sports des arts, de la recherche et de la culture (FENAREC), la Fédération nationale de l’éducation (FEN), le Syndicat des professeurs contractuels de l’enseignement secondaire (SYPCES), la Coordination des syndicats de l’enseignement secondaire (COSES) et le Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC) ont signé un protocole d’accord le 5 août dernier. Des signatures qui clôturent un cycle de négociations qui a débuté le 22 avril dernier et qui ouvrent, il faut l’espérer, sur une année scolaire sans heurts.
Allaye Lam