Après deux semaines de vaines négociations, le département de tutelle a créé ce conseil qui tranchera en délibéré.
Mardi au quatorzième jour de la grève du personnel bamakois d’Air France, aucune sortie de crise ne semblait encore se dessiner à l’horizon malgré la reprise des négociations. Le ministère en charge du Travail, de la Fonction publique et de la Reforme de l’État s’est saisi du dossier et a mis en place un conseil d’arbitrage composé de six personnes dont un magistrat, deux représentants de l’employeur, deux représentants des travailleurs et un greffier.
Le conseil tentera de comprendre le différend entre les deux parties avant de trancher en délibéré. Hier, comme depuis le début de la grève le 11 août dernier, les grévistes ont reconduit leur sit-in devant les locaux de l’agence d’Air France à l’ACI 2000 et affichaient leur détermination à continuer la lutte. « Nous ne faisons pas la grève pour le plaisir. Mais il le faut au regard de ce dont nous sommes victimes », a indiqué Mme Kéïta Salimata Bagayogo, leur porte-parole. Air France, indique-t-elle, n’a encore fait aucune proposition concrète et son directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest, Jean Raul Tauzin, a quitté notre pays en se contentant de dire aux grévistes qu’il était à leur écoute. « Il s’est adressé à nous pour nous dire qu’il est à notre écout avant son départ. Nous lui avons répondu que nous aussi sommes ouverts au dialogue », a précisé Mme Kéïta. Rappelons que les grévistes réclament la satisfaction de quatre revendications majeures : L’augmentation de la valeur de leur point indiciaire de 987,78 à 1030, l’alignement des avancements catégoriels sur ceux du personnel de la délégation locale de Dakar, l’augmentation de la prime de panier ou repas de 1500 à 4000 F CFA et l’alignement de la prime locale annuelle de 90 000 à 400 000 F CFA. La révision de l’accord d’établissement de 2004 qui lie la compagnie au personnel fait également partie des points de revendication. Le personnel d’Air France Bamako s’estime victime d’une « injustice » et dans un document remis à la direction depuis février 2009, les agents opérant à Bamako exigent l’alignement de leurs salaires ainsi que de leurs avantages sociaux sur ceux de leurs collègues de Dakar. Le conseil d’arbitrage a reçu le rapport de non-conciliation élaboré par la direction nationale du travail et devait, en principe, délibérer hier après-midi, a expliqué le directeur national du travail, Mahamadou Diakité. Dans ce genre de situation où un conflit oppose Air France à ses employés, c’est l’administration qui joue le rôle de conciliateur entre les parties, précise-t-il. « Nous avons écouté les deux parties et nous avons établi le rapport de non-conciliation auquel a été joints les pièces versées par chacune des parties conformément aux dispositions du code de travail » indique Mahamadou Diakité. Depuis le 6 août, assure-t-il, sa direction s’est impliquée pour permettre aux deux parties de trouver un terrain d’entente. Malheureusement cela n’a pas été possible et le différend à conduit à la présente grève. En fonction des documents qui lui sont fournis le conseil d’arbitrage statue en droit (dans le cadre de l’application des règles en matière de travail) ou en équité (dans le cas où les revendications ne feraient pas référence à l’application des textes en vigueur dans notre pays), souligne le directeur national du travail. La décision du conseil peut faire l’objet d’un appel au cas où une des parties serait en désaccord avec le résultat de sa délibération.