Le village de Yérébougou dans la commune de Sanando dans le cercle de Barouéli (4è Région), situé à une vingtaine de kilomètres de la RN6 Bamako-Ségou, est entièrement inondé depuis quelques jours.
C’est dans des charrettes attelées que le gouverneur de la région, Bouréïma Seïba, et sa délégation ont accédé au village transformé en île. Bouréïma Seïba était venu partager la peine des villageois et apporter aux 51 familles sinistrées ou affectées le soutien de la région de Ségou et du pays entier.
Cette inondation n’est pas survenue du fait de fortes pluies sur la localité. Elle a été provoquée par l’écoulement d’eau provenant des environs qui est venue se concentrer dans la cuvette où s’élève ce village.
Des centaines d’hectares de culture risquent d’être engloutis par l’eau tout comme les maisons qui ont commencé à sombrer. La délégation régionale a remis une somme symbolique et des moustiquaires imprégnées aux populations sinistrées.
Au nombre des dispositions envisagées par le gouverneur figurent l’envoi de tentes par les services de la protection civile et l’organisation d’un cadre de concertation diligent, afin que les populations acceptent d’aller s’installer sur un autre site. Car, ce n’est pas la première fois que le village est victime de pareille inondation.
Amaïguéré Ogobara Dolo (AMAP Ségou)
Essor du 18 aout 2010
Koutiala frappée !
Le sinistre naturel a laissé 728 familles sans abri et causé d’importants dégâts matériels…
De mémoire d’habitants de Koutiala, cette ville n’avait jamais reçu autant d’eau. Le 14 août dernier, de grosses averses se sont abattues sur la ville. Il a plu de 5 heures du matin jusqu’à 11 heures. Les inondations qui ont suivi ont causé d’importants dégâts. Exactement 728 familles se retrouvent sans abris. 66 concessions écroulées ont été recensées.
Cinq tonnes de céréales (mil, sorgho, riz et haricots) ont été emportées par les eaux. Les quartiers les plus touchés sont Wala Wala, Sogomougou, Lafiala, Médina-Coura et N’Tonasso. Ce jour là, il y avait de l’eau partout. Les marigots Pimpédogo et Boro ont débordé. Le pont Patrice Lumumba, pourtant, un imposant ouvrage, et celui dit de la CMDT, ont été submergés. Ces marigots avaient pris les dimensions de bras de fleuve.
L’eau emportait tout sur son passage. Le spectacle était impressionnant. Les autorités locales semblaient impuissantes devant la catastrophe. Des familles entières se sont retrouvées sans abri, perdant tout jusqu’à leur stock de nourriture. Au quartier Wala Wala, une maison à étage se dressait au milieu de l’eau comme un bateau échoué au large. La quasi-totalité des maisons écroulées étaient construites en banco et se trouvaient au bord des marigots. A Sogomougou, le vieux B. Koné a craqué.
Subitement plongé dans un grand désespoir, il s’était réfugié dans la cuisine, la seule pièce de la maison qui restait encore debout. Le chef de famille refusait obstinément de quitter son refuge. Il a fallu l’arrivée des agents de la police pour le raisonner. Mais les policiers ont dû faire preuve de beaucoup de tact pour faire sortir le vieil homme de la cuisine. Bien lui en pris : moins d’une minute après sa sortie, la pièce s’effondrait. Pourtant, les services météorologiques n’ont relevé « que » 65 mm. En fait, expliquent les spécialistes, ce n’est pas cette quantité de pluie qui a provoqué l’inondation. Celle-ci est le fait des eaux de ruissellement qui ont déferlé de l’amont.
Les autorités administratives et politiques locales n’ont pas tardé à sortir pour faire le constat de la situation et soutenir les victimes. Le lendemain, le gouverneur de la Région de Sikasso, accompagné d’une forte délégation, est arrivé à Koutiala. Avec les autorités locales, il a visité les lieux sinistrés plongés dans une grande désolation.
Du jamais vu, dit-on à Koutiala. A la fin de la visite le gouverneur Mamadou Issa Tapo a demandé aux édiles de faire curer les caniveaux et de dégager les voies naturelles d’écoulement des eaux. Il a aussi demandé de ne plus donner de lots à usage d’habitation dans les lits des cours d’eau. La population est également invitée à un changement de comportement. Avant de quitter la ville, le chef de l’exécutif régional a remis 250 000 Fcfa à la commission locale de gestion des catastrophes et sinistres naturels.
Certains sinistrés ont été accueillis par des familles voisines. Mais la plus grande partie des familles sinistrées (528) sont recasées dans les écoles de Wala Wala et de Sogomougou. La population s’est vite organisée pour venir en aide aux sinistrés. Le préfet du cercle a tenu une réunion avec la commission locale des catastrophes et sinistres naturels pour prendre des dispositions en vue de faire face à la situation. Une commission a été formée pour dénombrer les concessions touchées, recenser les familles sinistrées, envisager leur recasement et éventuellement leur prise en charge.
Le président du conseil de cercle, Zoumana Mallé, a apporté 300 000 Fcfa pour venir en aide aux victimes. Cette catastrophe restera longtemps dans les mémoires à Koutiala. La seule consolation est qu’il n’y a pas eu de perte en vie humaine.
O. DEMBELE (AMAP-Koutiala)