Le samedi 19 juillet 2008, à Lapitia Zérélani, dans la Commune rurale de Kléla, Cercle de Sikasso, une fille du nom de Binta Berthé et un garçon, Kassim Dembélé ont été la cible d’une foudre meurtrière. Une semaine après, l’événement tragique a failli se répéter dans une autre famille Berthé, blessant ainsi un jeune du nom d’Adama Berthé.
Les faits
En cette période de la saison des pluies, les prières se font partout à travers le pays pour une bonne pluviométrie. Le village de Lapitia Zérélani n’a fait pas exception à cette règle. C’est ainsi que cela fut fait dans la semaine du drame.
Selon nos sources, la première victime, Binta Berthé, âgée d’à peu près 17 ans, était la fille de Fousseyni dit Klentigui Berthé, cultivateur et de Kadidia Berthé, ménagère à Lapitia Zérélani.
Fiancée depuis le bas âge comme beaucoup de ses autres camardes du village, Binta fut enlevée pour concubinage par un jeune de Kon-Kala, un village environnant, depuis un bon moment. Malgré les démarches, ses parents restèrent fermes sur leur décision : «notre fille ne sera mariée qu’à celui qui l’avait fiancé». La fille resta toujours chez son amant à Kon-Kala.
C’est dans cette situation indésirable, sous une pluie torrentielle, le samedi 19 juillet 2008, q’une foudre est venue mettre fin à tout le suspens.
La fille de Fousseyni K. et de Kadidia Berthé, Binta Berthé fut atteinte, elle rendra l’âme sur place à Kon-Kala. Sous le poids des travaux champêtres, la nouvelle parachuta sur ses parents et le village fut alerté. Le lendemain, la victime a été inhumée à Kon-Kala. Ce qui mit ainsi le feu à la poudre. Aujourd’hui, Kon-Kala est devant un fait irréparable et les parents de la défunte réclament leur fille.
Avant le retour des habitants de Lapitia Zérélani, une autre mauvaise nouvelle tombe au village. Elle n’était autre que le décès de Kassim Dembélé, le fils de Yaya Dembélé, un jeune qui frôlait la vingtaine.
Le vieux Dembélé est un Minianka qui réside à Zérélani depuis des années. La bonne cohabitation aidant, Yaya avait vite intégré le village. Par ses relations, il confia son fils Kassim à une connaissance à Koumantou, comme il est de coutume chez nous. Kassim Dembélé était parti comme un employé chez l’ami de son père. Chaque année, il partait rendre compte à son père. Malgré la distance, le jeune était l’un des plus enviés de sa génération Minianka au village.
Malheureusement, le même samedi, 19 juillet dernier, notre jeune Minianka fut aussi la cible d’une foudre. Les populations de Zérélani n’ont pas pu rester indifférent à ces deux coups durs.
Son père, Yaya Dembélé, est toujours sous le choc de cette perte brutale de son fils. La sensibilisation et la moralisation se multiplient auprès de lui. Il est sur le point de perdre la maîtrise de son champ. Mais rien ne peut contre la volonté de Dieu.
Au moment où les questions se multipliaient sur ces deux cas, cette catastrophe naturelle est venue faire un rescapé dans la même localité. Ce dernier s’appelle Adama Berthé, fils de Yacouba, cultivateur et de Pôritiô Berthé. Agé lui aussi d’une vingtaine d’années, Adama était au champ quand une grande pluie battait son plein.
C’était le dimanche 3 août 2008. C’est sous cette pluie insupportable, que tout le monde avait jugé nécessaire de se rendre dans les huttes. Mais, le chemin du jeune Adama a été écourté par le passage d’un foudre. Atteint par la chaleur de cette foudre, il tombe évanoui.
Ses parents affolés, passèrent un bout de temps à le regarder. Tout le monde lui croyait déjà mort. C’est ainsi que Adama, touché à la tête resta dans le coma jusqu’à la fin de la pluie. Son père Yacouba Berthé, avant d’alerter les voisins pris le courage de l’approcher et se rendra compte que son fils était encore vivant. Certains voisins, alertés par les cris de la maman, venaient d’arriver le lieu.
Avec la multiplicité des moyens de la communication, tout le village a été informé d’un troisième cas de foudre. La panique somma les populations. Elles avaient obligation d’intervenir sur le lieu, obéissance et solidarité obligent. Le médecin du Centre de Santé Communautaire de Kléla fut vite informé du mal.
Ce dernier qui fait la Protection Civile dans la zone, malgré la boue sur la route reliant Laptia Zérélani, arriva en catastrophe. Le malade avait commencé à se ressaisir, mais il n’y avait aucune liaison entre ses gestes et ses paroles. Le rescapé avait leur d’un surmené. Le médecin a vite fait ses investigations et l’injecta une piqûre.
C’est ainsi qu’il a vite dormis et cela jusqu’au lendemain. A son réveil, aucune explication n’a pu être donnée et il a d’ailleurs été mis sous suivi médical pendant toute la semaine. Le courage du jeune médecin du Centre de Santé Communautaire de Kléla est à saluer. Grâce à lui, le jeune Adama est sorti indemne de ce drame, après avoir été traumatisé pendant de longues heures.
Il faut rappeler que les deux adolescents ont été accompagnés dans leur dernière demeure sous une forte émotion. C’était à Kon- Kala et à Koumantou. Paix à leurs âmes ! Pour le troisième cas, l’espoir du père de Adama, Yacouba Berthé renaît, car, aujourd’hui, son fils a commencé à regagner le champ.
Donc en guise de conseil, nous demandons aux uns et aux autres d’éviter de passer la pluie sous les arbres, surtout en ce mois d’août. Aussi, l’usage des ustensiles en aluminium (INOX) est- il déconseillé sous la pluie.
Y. COULIBALYL’Inter de bamako