Après le président de la République, mardi, c’est le Premier ministre Modibo Sidibé qui a reçu hier un exemplaire du rapport 2009 du Bureau du Vérificateur général.
Le document a été remis par le Vérificateur général, Sidi Sosso Diarra, au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée en fin d’après-midi. Dans son intervention, le Vérificateur général a expliqué que les vérifications effectuées au titre de l’année 2009 ont couvert des secteurs stratégiques de développement économique et social de notre pays. Il s’agit entre autres du développement rural, des services d’assiette et de recouvrement, de la santé et de la solidarité, des infrastructures et des transports, de la recherche scientifique et l’emploi, des finances publiques et de la justice. Au total, 43 missions ont été effectuées dont 19 portent sur la vérification financière, 10 sur la vérification de performance, 10 sur le suivi des recommandations et 4 sur les saisines émises par les citoyens. Sidi Sosso Diarra a souligné que le manque à gagner pour l’État et certaines des structures vérifiées atteint un montant global de 112,43 milliards Fcfa. Il a indiqué que 33,07 milliards, soit 29% environ, sont estimés recouvrables. « Il convient de souligner toutefois que le niveau des manques à gagner, qui évolue en dents de scie d’une année à l’autre, dépend de la taille des structures vérifiées et de la nature des vérifications », a détaillé le Vérificateur général. Le BVG, selon Sidi Sosso Diarra, entretient de plus en plus un climat favorable de collaboration avec les entités vérifiées. Celles-ci font en général, preuve d’une adhésion réelle tant aux objectifs qu’aux méthodes de travail du BVG. Le Vérificateur général a toutefois déploré le manque de coopération de certaines structures vérifiées. « La direction générale des impôts, la direction générale des douanes et la société Bivac ont affiché des réticences à la fourniture d’extraits de leurs bases de données », a-t-il déploré, ajoutant que cette attitude est « un manquement grave » à la loi instituant le Vérificateur général. Sidi Sosso Diarra n’a pas manqué de souligner le rayonnement de son institution au plan international. Celle-ci vient d’être invitée par l’Office des Nations unies, l’ONU-DC à participer au mécanisme d’évaluation de l’application, par les État-parties de la convention des Nations unies contre la corruption. Après avoir salué le travail effectué par le BVG, le Premier ministre a rappelé l’importance que le président de la République attache à la lutte contre la corruption et la délinquance financière en l’inscrivant dans le Projet pour le développement économique et social (PDES) comme composante du renouveau de l’action publique. Modibo Sidibé dira ensuite que le rôle des structures de contrôle, particulièrement le BVG, est important dans le dispositif mis en place contre la corruption et la délinquance financière. Le Premier ministre a réaffirmé l’engagement du gouvernement à renforcer les capacités des structures de contrôle et à améliorer la qualité du contrôle tant à priori qu’à posteriori. Pour cela, le gouvernement a adopté en Conseil des ministres le Guide d’audit comptable et financier et le Code d’éthique et de déontologie. « Ces documents, a-t-il indiqué, fournissent aux structures de contrôle des secteurs public et privé des référentiels appropriés intégrant les normes internationales d’audit ». Modibo Sidibé a donné l’assurance que, conforment aux instructions du président de la République, le gouvernement étudiera les recommandations contenues dans le rapport 2009 et veillera à leur donner une suite. Il a aussi promis que les cas de contestation seront examinés.
par Madiba Keïta