Le Brésil, pays émergent et la République populaire et démocratique de Corée (la Corée du Nord) ont de nouveaux plénipotentiaires dans notre pays.
Brasilia sera désormais représenté par Jorge José Frants Ramos, tandis que Pyongyang a pour nouveau représentant Ri Kyong Son. Les deux nouveaux ambassadeurs ont présenté vendredi leurs lettres de créance au président de la République, Amadou Toumani Touré.
Le diplomate brésilien fut le premier à être introduit auprès du chef de l’État. Âgé de 53 ans, Jorge José Frants Ramos est un juriste de formation. Il a fait des études de droit, et aussi de diplomatie. Il a été notamment consul général adjoint de son pays à Milan (Italie). Il s’emploiera désormais à promouvoir et développer les timides liens de coopération qui unissent les deux pays.
En effet, jusqu’en 2002, les seules actions de notre collaboration avec le Brésil portaient sur la formation de cadres maliens et à des participations maliennes à des expositions économiques au pays de Pelé, universellement reconnu comme le roi du football.
Les deux parties décidèrent alors de collaborer dans le domaine agricole et signèrent à travers l’Office du Niger et la société brésilienne CODEVASF, un protocole d’accord de coopération dans ce sens. Une mission de techniciens de l’EMBRAPA (Centre brésilien pour la recherche agronomique) était dans notre pays en mai dernier dans le cadre de la coopération technique et des rencontres avec les organismes et institutions du secteur cotonnier. Cette mission était chargée de collecter les informations et éléments techniques de base pour l’élaboration d’un programme de coopération spécifique dans le domaine du coton.
Les deux pays peuvent coopérer dans d’autres domaines où le Brésil a une expertise avérée : urbanisme et habitat, logements sociaux, mines et énergie, exploitation d’hydrocarbures et biocarburants.
La culture et l’éducation constituent d’autres domaines où la coopération pourrait être fructueuse. Déjà, les deux pays échangent parfois des professeurs et chercheurs et de la documentation scientifique, culturelle et éducative.
Par ailleurs, Maliens et Brésiliens se retrouvent généralement du même côté des « barricades » à l’Organisation mondiale du commerce où ils ont des intérêts communs, notamment dans la bataille contre les subventions agricoles que les pays développés accordent à leurs agriculteurs.
Si la coopération entre Bamako et Brasilia est récente, il en est autrement avec Pyongyang. Leurs relations diplomatiques et de coopération remontent aux premières années de l’accession de notre pays à l’Indépendance, quand les deux pays faisaient partie des leaders du Mouvement des Non-alignés. L’ambassadeur Ri Kyong Son aura en charge de relancer cette coopération jadis dynamique, mais qui bat de l’aile depuis des années. Âgé de 58 ans, ce diplomate de carrière résidera à Conakry. Il a assumé plusieurs fonctions au ministère des Affaires étrangères et dans les représentations diplomatiques de son pays, avant d’être nommé en juin dernier comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en Guinée.
La coopération avec les Nord-Cooréens est basée sur des accords bilatéraux qui en constituent le cadre juridique : accords de commerce et de paiement (juillet 1961), de coopération économique et d’assistance technique (juin 1965) relative à la modernisation de la rizière de Diafarabé et la construction de l’usine céramique sous forme de dons.
Parmi les projets réalisés dans le cadre de la coopération avec la République Populaire et Démocratique de Corée, on peut retenir le périmètre irrigué de Samanko (500 hectares). Sans oublier le Palais de la culture de Bamako construit par les partenaires coréens et qui fut inauguré en mai 1983. Il est également temps que les deux parties procèdent à la relecture des protocoles d’accord signés dans les années 1960 et qui sont devenus aujourd’hui caducs.
B. DOUMBIA(L’ESSOR)