Après près de quatre ans d’interruption, ce cadre de concertation a réuni les responsables des deux pays le week-end dernier
La revue annuelle de la coopération administrative et de sécurité le long de la frontière Mali-Mauritanie s’est déroulée le week-end dernier à l’hôtel Salam. La délégation mauritanienne était conduite par le ministre de l’Intérieur, des Postes et Télécommunications, Mohamed Ould R’Zeizim. Celui-ci a été successivement reçu en audience par le président de la République, Amadou Toumani Touré, et le Premier ministre Modibo Sidibé.
A Koulouba, Mohamed Ould R’Zeizim a transmis au président Amadou Toumani Touré, un message d’amitié et de fraternité de son homologue mauritanien, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
A la Primature, le ministre mauritanien s’est longuement entretenu avec le chef du gouvernement sur la coopération administrative et de sécurité. Le Premier ministre Modibo Sidibé a assuré de son engagement à mettre en oeuvre l’ambition des deux chefs d’État de faire de la coopération bilatérale un exemple dans la sous-région.
Après les deux audiences, le ministre mauritanien s’est rendu à l’hôtel Salam où il a coprésidé avec son homologue malien de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, le général Kafougouna Koné, l’ouverture des travaux de la rencontre ministérielle.
Cette rencontre a été initiée voilà plus d’une décennie entre les deux États. Celle du week-end dernier a enregistré la participation de plusieurs responsable des deux pays : le général Sadio Gassama, ministre malien de la Sécurité Intérieur et de la Protection civile, les gouverneurs des régions de Ségou, Koulikoro, Kayes, Tombouctou, toutes frontalières avec la Mauritanie, et leurs collègues wallis de la Mauritanie.
Le rendez-vous de Bamako faisait suite à celui tenu à Ségou en juillet 2003. Cinq années d’interruption que Kafougouna Koné a imputées aux aléas des calendriers électoraux des deux pays ces dernières années.
Le ministre Koné constatera que ces perturbations n’ont pas empêché le développement d’une action de coopération transfrontalière entre les deux pays dans le bassin du Karakoro. Cette initiative, a-t-il estimé, est un nouveau chantier de développement et d’intégration des populations, auquel chacun des deux États doit apporter son soutien entier.
La zone frontalière, a relevé Kafougouna Koné, se caractérise par un banditisme transfrontalier se manifestant très souvent à travers des incidents meurtriers. Les assises ont, par conséquent, inscrit deux points essentiels à leur ordre du jour : la coopération administrative et de sécurité et la matérialisation de la frontière commune.
Analysant la coopération administrative, la rencontre a demandé le respect strict du calendrier des rencontres périodiques qui est annuel pour les ministres, semestriel pour les gouverneurs et wallis, trimestriel pour les préfets et « hakems » et mensuel pour les sous-préfets et les chefs d’arrondissements. Elle souhaité que soient utilisées les nouvelles technologies de la communication entre les autorités administratives frontalières pour faciliter les contacts.
Dans le souci de concrétiser la relance de ces rencontres périodiques, Kayes abritera dans la première semaine de novembre une rencontre des gouverneurs et wallis. Les ministres, eux, se rencontreront à Nouakchott dans la première quinzaine de décembre.
La rencontre de Bamako a recommandé la participation des procureurs de la République aux réunions administratives frontalières, eu égard à la complexité et à la nature des problèmes rencontrés le long de la frontière commune. Ce qui constitue une innovation de taille.
Dans le domaine de la sécurité, la rencontre constate la tenue de réunions entre les responsables de sécurité frontalière et l’organisation de patrouilles mixtes.
La matérialisation de la frontière, un point essentiel de la réunion, a le soutien ferme des chefs d’État. A ce sujet, les participants ont décidé que la commission technique mixte se réunirait à Nouakchott dans la troisième semaine du mois d’octobre. La commission va proposer des solutions aux divergences constatées lors de la rencontre tenue à Ségou en juillet 2003. Elle procédera aussi à la réactualisation du chronogramme de matérialisation de la frontière qui sera proposé à la prochaine rencontre des ministres. Notre pays va, à ce propos, élaborer un projet de requête conjointe adressé aux autorités françaises pour le rapatriement des documents cartographiques concernant les deux pays.
Les documents ont été signés du côté malien par le général Kafougouna Koné, ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités locales et du côté mauritanien par Mohamed Ould R’Zeizim, ministre de l’Intérieur, des Postes et Télécommunications.
S. KONATE