Le plan de privatisation prévoit de leur réserver 19 % du capital de la future société
Après la conférence organisée à Paris le 3 juillet dernier à l’intention des investisseurs étrangers, c’était au tour des hommes d’affaires nationaux d’être informés sur le processus de privatisation de la Société des télécommunications du Mali au cours d’un exercice qui s’est déroulé hier au Centre international des conférences.
Le ministre de la Communication et des Nouvelles technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo a rappelé à ses interlocuteurs investisseurs privés maliens de l’intérieur et de la diaspora que 19 % du capital de la future société leur était réservé. Elle leur a aussi expliqué les objectifs recherchés par l’État à travers la privatisation de la Sotelma, ainsi que la stratégie adoptée et le déroulement du processus.
Le ministre des Finances Abou-Bakar Traoré, le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, Jeamille Bittar, des représentants des organisations patronales et de nombreux hommes d’affaires ont pris part à l’événement. La conférence d’hier a permis aux investisseurs potentiels maliens d’être plus spécifiquement informés sur l’opération de vente des 19 % des actions, opération confiée à la Société de gestion et d’intermédiation (SGI), spécialisée dans la vente et l’achat des actions en bourse. Le responsable des études et des négociations de la SGI, Alassane Sissoko, a révélé qu’il y aura 167 048 actions à vendre et la valeur nominale de chacune d’elles est fixée à 10 000 Fcfa. Ces actions seront vendues aux Maliens de l’intérieur ou de la diaspora, qu’ils soient personnes physiques ou morales. Les souscriptions se feront au niveau des guichets de la SGI et les paiements s’effectueront aux guichets des banques qui restent à déterminer.
Le ministre de la Communication et des Nouvelles technologies a exhorté les investisseurs nationaux à souscrire pour les actions en mettant l’accent sur le fait que l’environnement politique et économique est très incitatif. « Je dois vous dire que l’ouverture du capital de la Sotelma est une aubaine qui pourrait vous aider à faire fructifier vos affaires au Mali. La forme de privatisation proposée est la cession d’actions avec attribution d’une licence de 15 ans. Le succès de l’opération sera mesuré à l’aune de la qualité, la transparence, la compétitivité et l’intégrité du processus d’une part, et d’autre par le niveau des recettes issues de la vente de l’entreprise », a indiqué Mme Diarra Mariam Flantié Diallo.
Le ministre avait auparavant rappelé les enjeux de la privatisation de l’opérateur historique. La démarche vise à redynamiser les activités de la société et à la rendre plus compétitive. Mme Diarra Mariam Flantié Diallo a expliqué que la lettre d’orientation stratégique de la privatisation de la Sotelma prévoit une nouvelle structuration du capital dont 51 % seront cédés au repreneur stratégique. 19 % sont réservé aux opérateurs privés nationaux. Les travailleurs de l’entreprise auront droit à une participation de 10 %. L’État conservera les 20 % restants du capital.
Mme Diarra Mariam Flantié Diallo a par ailleurs évoqué les réformes intervenues dans le secteur des télécommunications. Celles-ci ont permis d’accroître l’offre de services téléphoniques et de faciliter l’accès aux services de télécommunications au plus grand nombre d’usagers. Grâce à ces reformes, des services variés et de bonne qualité ont été offerts à des prix concurrentiels et les investissements productifs privés, nationaux et internationaux ont été augmentés dans le secteur des télécommunications.
« Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que le Mali est dans le peloton de tête des États qui ont le mieux amélioré leurs taux de pénétration téléphonique grâce à Sotelma/Malitel et Orange Mali », a constaté le ministre de la Communication et des Nouvelles technologies, avant de rappeler que notre pays ne comptait que 46 000 abonnés mobiles GSM et 57 000 abonnés fixes en 2002. Il dispose aujourd’hui de plus de 2,4 millions d’abonnés mobiles GSM et près de 90 000 abonnés fixes.
Le ministre des Finances a pour sa part présenté l’environnement économique du pays qui se caractérise par sa grande stabilité macro-économique. « Le gouvernement a engagé depuis quelques années des réformes qui ont permis d’améliorer nettement le climat des affaires. Pour concrétiser les objectifs fixés, le gouvernement a mis en place un code d’investissements qui offre d’importants avantages fiscaux à tous les investisseurs nationaux et étrangers », a-t-il dit.
Les dénominations Sotelma/Malitel seront-elles gardées après la privatisation de la société ? Le repreneur sera-t-il obligé de garder les cadres nationaux ? Voilà quelques-unes des questions posées par les investisseurs potentiels. Le ministre de la Communication et des Nouvelles technologies a répondu que le repreneur serait libre de changer la dénomination de la société. Tout comme il sera libre de choisir son équipe dirigeante. Cependant, pour Mme Diarra Mariam Flantié Diallo, le repreneur a intérêt à travailler avec les nationaux et le gouvernement veillera à ce que certaines places soient occupées par des Maliens.
M. KÉITA